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 zoroastrisme

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MessageSujet: zoroastrisme   zoroastrisme Icon_minitimeMar 13 Jan - 14:09

http://www.gatha.org/french/articles/000094.html


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asma09
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asma09


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MessageSujet: Re: zoroastrisme   zoroastrisme Icon_minitimeMar 13 Jan - 14:50

Salam,

Pour "compléter"

Au début du VIIème siècle avant J.-C. Zaratoustra, Zoroastre en français, voulut réformer la vieille religion utilitaire de l'Iran, qu'on appelle mazdeisme en l'honneur du dieu principal, Mazda. Il nous sera utile de connaître un peu cette religion, pour mieux apprécier la réforme zoroastrienne.

Outre Mazda, les mazdéens adoraient d'autres divinités, par exemple Mithra. Les "mages", prêtres et devins, leur offraient des sacrifices d'animaux, à l'instar de tous les prêtres de l'Antiquité. Devins, ils buvaient une drogue appelée "haoma" - analogue au "soma" hindou. Également sorciers, ils pratiquaient la magie. Ils imposaient aux fidèles des rites, tout cela ayant pour but d'obtenir des avantages matériels. Cette religion ne proposait aucun idéal moral.

ZOROASTRE

Nous nous intéressons au fondateur du zoroastrisme parce que plusieurs éléments de cette nouvelle religion ont passé plus tard dans le judaïsme puis dans le christiannisme.

Autrefois, on n'avait que des idées fantaisistes sur ce Sage iranien. Mais les recherches des orientalistes, dès le XVIIIème siècle, ont permis la découverte et l'étude critique des manuscrits de l'Avesta, Ecriture Sainte des anciens iraniens avant l'arrivée de l'islam en 652.

Or l'Avesta est la source essentielle de ce que nous savons de Zoroastre et de sa religion. La partie la plus ancienne, intitulée Gathas, nous a conservé des paroles du Prophète réformateur lui-même.

Zoroastre est né autour de l'an 700 avant notre ère dans une famille de riches éleveurs installés à l'est de l'ancien Iran, région agricole arrosée par l'Oxus, faisant aujourd'hui partie de l'Afghanistan. Ses parents étaient aussi des poètes sacrés et des chantres.

Le jeune Zoroastre se révéla bientôt un bon élève, doté d'un caractère non seulement doux et pacifique, mais également altruiste, sensible aux injustices dont les paysans avaient à souffrir de la part des nomades pillards et des seigneurs égoïstes. Zoroastre aimait beaucoup les bêtes, surtout les bovins, dont la vie humaine dépendait, comme aujourd'hui chez nous.

Dès l'âge de quinze ans, Zoroastre commença à dire tout haut ce qu'il ressentait, blâmant les injustices, demandant l'abolition des sacrifices de bovins, ce qui ne pouvait que déplaire aux mages. Son audace gèna sa famille. Il s'isola de plus en plus, adopta une nourriture végétarienne.

Pour finir, il alla en Bactiane, où il passa une dizaine d'années dans la montagne, ayant pour seul compagnon son cousin Maïdiomaha, scon premier disciple. Et c'est dans cette retraite que Zoroastre bénéficia d'une expérience religieuse, sous la forme d'entretiens mystiques avec Ahoura Mazda, en qui il voyait le dieu unique, Seigneur du Ciel et de la Terre. Son Dieu, il le prie ainsi:


"Toi dont le regard protecteur veille de toute éternité sur l'Ordre et la Bonne Pensée, 0 Mazda Ahoura, de ta bouche céleste enseigne-moi les Lois du monde."


Zoroastre veut tout savoir : d'où vient la méchanceté, ce qui est juste, et aussi la cause des phases de la lune ou la marche des astres au firmament. C'est ainsi que Zoroastre, au cours de longues méditations, conçut une nouvelle religion : le zoroastrisme, que nous allons maintenant décrire et illustrer par des extraits de l'Avesta.

1) Monothéisme moral et universel


" Tu es le Premier et le Dernier, O Mazda, Toi, Père de la pensée bonne, Toi, le véritable instructeur de l'Ordre et de la Droiture, le Maître des manifestations de la Vie."


2) Pacifisme et Altruisme


"Je loue la bonne religion de Mazda, qui repousse les querelles et fait déposer les armes ... Il fait régner le Seigneur, celui qui secourt les pauvres."


3) Primat de l'activité agricole

(Ahoura Mazda rép0ndit Smile


"Celui qui veut du bien au juste, au parent, au confrère et au serviteur, et qui veille activement sur le bien du troupeau, celui­là prend parti pour le Bien. Il est un collaborateur de la Bonne Pensée." (...) L'homme qui réjouit la Terre, c'est celui qui sème le plus de blé, de légumes et d'arbres fruitiers, O Zaratoustra, également celui qui irrigue ou qui draine, selon les cas."


4) Abolition du sacrifice des animaux

Zoroastre demande aussi l'interdiction de la chasse pour le seul plaisir. Il préconise le végétarisme.

5) Abolition de la magie et des idoles

Magie et rites des Mages sont illusoire une exploitation de la crédulité populaire. En outre, Mazda Ahoura ne peut être représenté par une idole, car il est le Seigneur du Ciel. Son seul symbole est le feu, que les zoroastriens entretiennent dans les sanctuaires - les pyrées.

6) Victoire finale du Bien

Dans le monde créé par Ahoura Mazda, deux énergies antagonistes sont à l'oeuvre : le Saint Esprit (Spenta Maniou) aidé des anges­gardiens, contre le Mauvais Esprit (Ara Maniou, plus connu sous le nom d'Ahriman), chef des démons hostiles aux humains. Tous les maux dérivent de cette lutte.

Mais Zoroastre annonce une bonne nouvelle : Ahoura Mazda veut et obtiendra la victoire du Bien sur le Mal. En conséquence, chaque être humain aurait intérêt a bien choisir son camp. Le Prophète appelle donc les "mal partis" à se convertir. Ecoutons-le :


"Que le pécheur s'amende. Qu'il craigne la redoutable gloire victorieuse engendrée par Mazda, gloire qui accompagnera le Sauveur ­ le Sochiante - et ses compagnons, lorsqu'il fera un monde nouveau ou l'on ne connaîtra ni la viellesse ni la mort ..."


7) Résurrection des morts et jugement


"Alors, les morts se èveront et l'immortalité leur sera donnée. Le monde se renouvellera à souhait. Les créatures bénies du Bien seront soustraites à la mort. Quant au Trompeur (Ahriman), il tombera et sera détruit."


Par ce sens donné à l'histoire, avec cette perspective d'urie vie heureuse possible après la mort, Zoroastre lançait une véritable révolution religieuse.


Diffusion de la nouvelle religion

Descendu de sa montagne, Zoroastre vint prêcher sa religion nouvelle à Bactres, touchant bientôt la Cour du prince-gouverneur et quelques nobles. L'un de ceux-ci lui donna même sa fille en mariage.

Ses disciples propagèrent leur foi dans les alentours, en dépit de l'opposition bien naturelle des Mages.

Après la mort du fondateur, le zoroastrisme diffusa lentement vers l'ouest, atteignant finalement l'entourage des rois de Perse. Si bien que de 520 à 225 environ, une série de Grands Rois adoptèrent le zoroastrisme.

Témoin en est cette inscription de Darius 1er :


"Le mal qui fut fait, en bien je le changeai. Les nations qui s'entretuaient ont cessé de se battre, par la grâce d'Ahoura Mazda, afin que celui qui est fort ne frappe ni ne dépouille le pauvre"


Au cours des siècles, comme toute autre religion, le zoroastrisme évolua, surtout sous la pression du ritualisme des Mages traditionnels. Après la conversion de l'Iran à l'islam, des groupes restés fidèles aux grandes idées de Zoroastre n'eurent pas la vie facile ! Aussi, beaucoup d'entre eux s'en allèrent en Inde, ou ils prospérèrent sous le nom de Parsis.


INFLUENCE SUR LE JUDAÏSME

Pendant les deux siècles de la dominnation perse sur le Proche Orient, de -539 à -330 environ, bien des juifs eurent l'occasion d'entrer en contact avec le zoroastrisme. Ils en apprécièrent le monothéisme moral, , qui leur rappelait celui des grands prophètes hébreux, d'Amos à Jéremie. Et ils en vinrent à adopter la vision zoroastrienne d'une humanité soumise à une lutte entre les foces du Bien et celles du Mal, avec la promesse d'un Jugement et d'une juste rétribution post mortem, notions nouvelles pour ces juifs.

Minoritaires, ils durent longtemps rester dans la clandestinité parmi leurs compatriotes, car, à Jérusalem comme dans la Diaspora juive, la soumission au légalisme et au ritualisme de la caste sacerdotale était de rigueur.

Toutefois, des "nouveautés" empruntées au zoroastrisme purent gagner du terrain en Israël. durant l'occupation de la Palestine par des rois grecs, mais en se mèlant à des notions hébraiques.

C'est alors que, vers l'an -200 eniron, apparurent les premiers écrits juifs contenant ces nouveautés : anges et archanges, le "Fils de l'homme", Fin du monde, etc. Citons en particulier le livre c'Henoch (env.-190) et le livre de Daniel (-160)

voici quelques textes illustrant l'introduction en Israël ces idées nouvelles :

1) Les anges

"Quelqu'un sembable à un homme cria : Gabriel, explique-lui la vision qu'il a eue." (Dan. 6 :16)

"Mikaël, l'un des princes de premier rang, vint à mon aide." (Dan. 10 :13)

Ainsi, les messagers anonymes de jadis sont devenus des anges gardiens pourvus de noms hébreux. Ils sont si nombreux qu'ils sont hiérarchisés. A leur tête voici les archanges : Gabriel, Mikaël, Raphaël et Ouriel.

2) Satan et les démons

"L'ange du seigneur et le Satan se tenaient aux côtés du grand-prêtre Josue. L'ange dit au Satan :Que le Seigneur te fasse taire." (Zach. 3 : 1-2, texte daté -520)

"Satan fut hostile à Israël et poussa David à faire le recensement d'Israël." (Chron. 21 :1)

Autrefois Satan était un serviteur de Dieu (cf. Job 1 : 6) de même le "mauvais esprit" envoyé à Saül (I Sam. 16 :14).

Les démons, ansemts de l' Ancien Testament., apparaissent dans les livres apocryphes et joueront un grand rôle autemps de Jésus.

3) Le Jugement dernier

"En ce temps-là, la terre rendra son dépôt, le Chéol rendra ce qu'il. a reçu (...) Le Seigneur des Esprits fera asseoir son Elu sur un trône de Gloire pour juger toutes les oeuvres des Saints (...) Ceux qui seront sauvés ne verront plus la face des pécheurs et des méchants. Le Seigneur des Esprits demeurera avec eux. Ils revêtiront des vêtements blancs. La douleur viendra sur eux (les méchants), oui, la douleur les saisira lorqu'ils verront le le Fils de l' Homne , assis sur son trône de gloire. (Henoch, extraits des ch. 61-62)

En ce temps-la, Mikaël, le grand prince, celui qui veille sur les enfants de ton peuple, interviendra. Ce sera un temps d'angoisse tel qu'il n'y en a encore jamais eu, mais ton peuple en réchappera, ainsi que tous ceux que l'on trouvera inscrits dans le Livre. Beaucoup de ceux qui dorment dans la poussière se relèveront, les uns pour la Vie éternelle, les autres pour l'Horreur éternelle." (Dan. 12 : 1-2)

Le haut-clergé et tous ceux intéressés au statu quo rejetèrent la croyance de la résurrection et au Jugement; ils formèrent le parti des Sadducéens. Ces conservateurs concevaient la vie après la
mort comme une vie morne et tranquille dans le Cheol ténèbreux, qui rassemblait sans distinction riches et pauvres, bons et méchants. (cf. Job 14 : 7-12)

Le Fils de l'homme d'Hénoch, c'est le Sochiante de zoroastre chargé d'adresser un ultime appel à la conversion puis de présider au Jugement. L'image du Fils de l'homme s'asseyant sur le trône sera reprise par Jésus :

"Quand le fils de l'homme viendra, accompagné de tous les anges, alors il s'assiéra sur son trône de gloire." (Matt. 25 : 31)

4) Qui sera admis au Royaume de Dieu ?

Pour Jésus et Jean-Baptiste, comme pour zoroastre, ce seront les coeurs purs, les pacifiques, les miséricordieux. (Les béatitudes, Matt 5 : 3-12)

Les juifs pharisiens, par contre, comptaient obtenir leur salut par l'observance fidèle des rites et des tabous ordonnés par la Loi. les Esséniens, eux, se fiaient à leurs rites de purification.

Quant aux Judéens nationalistes, ils n'espéraient pas un jugement des individus, mais le salut collectif de leur peuple, sous la forme d'une victoire du Messie sur les étarangers hostiles à Israel, une libération politique et le rétablissement de l'indépendance, après quoi viendrait le bonheur.

Ps. de Salomon 17 : 23-32, 35-36 : "seigneur, suscite-leur pour roi un fils de David; ceins-le de force pour écraser les dominateurs impies ! purifie Jérusalem de tous ces étrangers qui la foulent. (---) Et lui, le Roi juste enseigne de Dieu, les gouvernera. Il ne se commettra aucune injustice en ces jours-là, car tous seront saints, et leur Roi sera le Messie."

De tels sentiments agitaient le peuole au temps de Jésus et plusieurs personnages se présentèrent comme Messie lébérateur se heurtant à l'imparable puissance romaine. Ce qui profita à la conception pharisienne du salut.

CONCLUSION : JÉSUS ET ZOROASTRE

Entre Jésus et Zoroastre, que de points communs ! et aussi des différences !

Points communs

Tous deux recherchaient la relation directe avec Dieu sur la montagne loin de la foule. Ces entretiens mystiques réalisaient et nourrissaient lleur amour pour le Seigneur et nourrissaient leur amour pour les êtres numains. C'est là qu'ils élaborèrent leur enseignement.

Ils prêchèrent la bonté, et critiquèrent l'illusion de ceux qui croyaient plaire à Dieu au moyen de pratiques. Ils rejetèrent la magie.

Tous deux conçurent l'histoire de l' humanité comme une lutte des anges contre Satan et ses démons, lutte se termlnant un jour par la victoire Biem, la résurrection générale des morts, un Jugement et une juste rétribution, selon des crltères d'ordre moral.

Différences

Jésus, au contraire de Zuroastre, n'a pas explicitement demandé l'abolition des sacrifices d'animaux, même s'il a prédit la chute du Temple. Il ne se déclara pas végétarien et n'accorda pas une importance primordiale à l'agriculture parmi les activités de l'homme

D'autrè part. Jesus eut une vie courte et ne se maria pas, tandis que Zoroascre fonda un foyer et semble avoir vécu assez longtemps. Ceci peut expliquer le fait que l'Avesta ne rapporte rien de precis sur sa mort. Tout au conraire, les évangilrs racontent en détail la Passion de Jésus et sa crucifixion. De plus, ils nous parlent de sa résurrection, de ses apparitions et de son ascension, Et même de son retour sur terre pour instaurer son Royaume. Rien de tel à propos de Zoroastre.

Concernant la prédication, nous constatons une autre différence, non pas de fond mais de forme. Zoroastre nous a laissé des hymnes et des préceptes, conservés dans l'Avesta. Leur diffusion ne dépassa guère les frontières de l'ancien iran. Jésus, quant à lui, utilisa admirablement les ressources de la poésie sémitique, avec ses rythmes et ses paraboles.

Enfin, et c'est très important, les paroles de Jésus furent non seulement mémorisées mais mises par écrit dans la langue universelle de l'époque, le grec.

Le monde entier peut les lire aujourd'hui, ce qui est loin d'être le cas des paroles ee Zoroastrre.

J'espère avoir montré par quelle filière certaines doctrines, lancées en Iran au VIIème siècle avant notre ère sont parvenues jusqu'à nous, à travers le judaisme; Jésus et le christianisme.


Roger SAUTER
Genève le 2 février 1995


BIBLIOGRAPHIE
DU BREUIL, Paul, Le zoroastrisme, PUF, Paris, 1982.
AUTRAN, Charles, Mithra, Zoroastre et la préhistoire aryenne du christianisme, Payot, Paris, 1906.

Nous pouvons, nous poser beaucoup de questions.
Les trois religions monothéistes semblent avoir leur fondement en Afghanistan.
Merci Ahmad.
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MessageSujet: Re: zoroastrisme   zoroastrisme Icon_minitimeMar 13 Jan - 15:06

Salam,

Merci, Ahmad, pour ce lien et à Asma.

Je me permets d'extraire ces aspects qui font référence à la dualité de l'existence:

Ce qui ressortait des Gathas pouvait être résumé comme suit:

Le but de la vie est de mener une existence heureuse et joyeuse (plus de 75 fois, les deux mots «bonheur» et «joyeux» sont répètés dans les Gathas). Le bonheur individuel dépend du bonheur de la société, et la société ne peut être heureuse que si tous les êtres qui la composent, y compris les animaux et les plantes, peuvent mener une existence paisible et épanouie.

Cependant, pour obtenir et surtout maintenir cet état de bonheur, il faut que les hommes et les femmes apprennent les fondements des lois qui régissent leur existence.

Ces lois comportent trois principes de base :

1- la vie est conditionnée par des forces opposées qui, à chaque instant, en agissant sur nos pensées et nos sentiments, mènent en nous et en dehors de nous une lutte sans merci. La joie et la tristesse, l’amour et la haine, la justice et l’injustice, la vérité et le mensonge, la quiétude et l’anxiété, l’harmonie et le désordre, la connaissance et l’ignorance, l’ouverture d’esprit et l’obscurantisme ainsi que d’innombrables autres forces contradictoires, nous tiraillent à chaque instant vers eux.

La source d’où émanent les forces positives, celles qui nous mènent vers le bonheur et la paix intérieure, est appelée Ahura Mazda, qui veut dire « force de la sagesse ».

Quant aux forces négatives, celles qui mènent vers le malheur et l’anxiété, elles sont appelées angra maynu, ce qui signifie anxiété, angoisse.

2- pour exister, chaque force crée aussitôt son contraire. Dans ce monde, aucune force ne peut avoir de sens sans celle qui lui est opposée. Bon sans mauvais, quiétude sans anxiété, amour sans haine, vérité sans mensonge, etc. n’ont aucun sens. Chaque force se définit donc par rapport à son contraire.

3- dans ce combat existentiel entre le bien et le mal, les hommes et les femmes ont la liberté de choisir entre les forces antagonistes. Ils peuvent choisir entre la joie et la tristesse, entre l’amitié et l’inimitié, entre la vérité et le mensonge, entre la justice et l’injustice…etc. Et cette liberté de choix entre le bien et le mal les rend aussi responsables.

Dans les Gathas, des mots tels que justesse et rectitude de pensée, parole et acte sont constamment utilisés et la phrase- clé est « la pensée juste, la parole juste et l’action juste ».

L’essence des idées de Zarathoustra, énoncées plus de 3.000 ans auparavant, fut brillamment reprise en 1883, c’est-à-dire quelques années seulement après la redécouverte des textes des Gathas par l’un des plus grands philosophes de notre temps, Friedrich-Wilhelm Nietzsche, dans son livre «Ainsi parlait Zarathoustra». Cet ouvrage bouleverse radicalement la pensée européenne des temps modernes ( Voir, James Farrell ; The Influence of Zarathustra on Western Culture, op.cit.)).


Dernière édition par undja le Jeu 12 Fév - 20:30, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: zoroastrisme   zoroastrisme Icon_minitimeMar 13 Jan - 15:19

Pârsî

Les pârsî ou « parses » - de Pârashika, peuple de Perse - sont les adeptes du parsisme, confession dérivée du zoroastrisme, qui fuirent au VIIIe siècle une Perse conquise par les Arabes et s'installèrent en Inde.

Les pârsî s'installèrent tout d'abord dans le Sind et dans le Saurâshtra au Gujarat. Il profitèrent dès 716 (ou 735) de la protection du rajâ Shîlâhâra Jâi qui régnait sur les États de Thana près de l'actuelle Mumbai. Comme les Juifs installés en Inde de longue date, ils purent dès lors pratiquer leur culte librement et sans contrainte.

Ils participèrent depuis très largement à la vie économique de la région, en particulier à la formation de la ville de Mumbai (anciennement Bombay), où ils occuperont une place importante dans l'administration et la culture.

Les pârsî vénèrent le feu (parce que c'est le seul élément divin qui requiert le concours humain - voir zoroastrisme) et ne pratiquent pas la crémation comme les hindous, pour ne pas le souiller. Les corps ne sont pas inhumés pour les mêmes raisons mais exposés dans les tours du silence ou dakhmâ de façon à être décharnés par les vautours.

Comme les femmes juives indianisées, les femmes pârsî portent le sari, mais en le drapant sur l'épaule droite.

La population pârsî décroît, elle est passée de 114 000 en 1941 à 76 000 en 1991, soit une chute de 33% en 50 ans. Ceci s'explique par le fait qu'ils refusent les conversions et ne doivent se marier qu'entre eux (ce qui était une des conditions de leur intégration lorsqu'ils se réfugièrent en Inde). La majeure partie d'entre eux, soit 56 000, vit dans la ville de Mumbai. Les pârsî de plus de 65 ans représentent 29% de la population à comparer aux 5% de la population générale en Inde.

Parmi les pârsîs célèbres, on trouve les famille d'industriels Tata, Dubash, Godrej, Pandole, Karkaria , le chef d'orchestre Zubin Mehta et le chanteur de rock Freddie Mercury. Ainsi que Feroze Gandhi, mari d'Indira Gandhi.
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MessageSujet: Re: zoroastrisme   zoroastrisme Icon_minitimeMar 13 Jan - 15:28

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La tradition relate qu'à l'âge de trente ans, le prophète Zoroastre — fondateur d'une religion dualiste connue sous le nom de zoroastrisme (ou mazdéisme) — a une révélation du dieu Ahura Mazda à la suite d'une longue période de méditation : créateur omnipotent de toute chose et par qui arrive le bien, ce dernier lui ordonne de prêcher la vraie religion et de combattre le mensonge, défendu par Angra Mainyu, à l'origine de tout ce qui est mauvais.

Détail d'une peinture murale ornant un sanctuaire voué au culte de Mithra, IIe siècle. Doura-Europos, Syrie.
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MessageSujet: Re: zoroastrisme   zoroastrisme Icon_minitimeDim 1 Fév - 18:40

Salâm,

L'origine de la religion cathare
C'est dans ce milieu que se répandit une religion nouvelle dont le succès fut si rapide qu'il effraya l'Église catholique. Cette dernière fut en partie responsable de cet extraordinaire essor : critiquée de toutes parts et incapable de se réformer, elle prépara le terrain sur lequel le catharisme put s'enraciner. Dès le XIe siècle, avant même l'apparition de la religion cathare, des moines avaient prêché la révolte ouverte contre l'Église, ses prêtres et ses sacrements : l'exigence entre une plus grande simplicité dans la relation des hommes avec Dieu, d'un retour à une foi moins prisonnière du cadre luxueux dans lequel l'avait enfermée l'Église, étaient des revendications très largement répandues à l'époque. Mais le catharisme était bien plus qu'un mouvement de simple critique; il était aussi et surtout une religion différente du catholicisme romain. La tradition qui le nourrissait était très ancienne puisqu'elle s'était développé à partir du VIIème siècle avant J.-C., autour d'un personnage important de l'Antiquité, le prophète perse Zoroastre.

http://francehistoire.free.fr/moyen/cathares.html
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Ippo
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MessageSujet: Re: zoroastrisme   zoroastrisme Icon_minitimeVen 15 Mai - 16:58

deva, heureusement que y'a la commande ctrl A pour tout sélectionner,
sinon je vous vois pas défiler le clic sur tout le texte =)
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MessageSujet: Re: zoroastrisme   zoroastrisme Icon_minitimeLun 5 Sep - 8:56

Les études zoroastriennes sont des champs de recherche bien établis depuis longtemps dans les sphères académiques occidentales. La plupart des universités européennes ou américaines enseignent cette matière. Leur but est d’étudier les idées, l’œuvre, l’influence et la langue d’un des personnages les plus fascinants de l’Histoire, celui que les Perses appelaient Zarathoustra et les Grecs Zoroastre.

En effet, depuis plus de 3.000 ans, Zarathoustra est entré dans les mythologies et dans l’inconscient collectif tant de l’Europe que de la Perse et des pays de l’Asie centrale.

Depuis les temps anciens, le nom de Zarathoustra a été utilisé constamment par les philosophes grecs en tant que symbole de connaissance. Beaucoup d’entre eux ont même fait abriter leurs travaux scientifiques ou philosophiques sous le couvert de l’autorité de Zarathoustra. Pythagore se disait son élève et Aristote affirmait que son maître Platon tirait de lui toutes ses connaissances. Pratiquement tous les grands philosophes grecs étaient sensés avoir étudié à l’école de Zarathoustra. ( voir entre autres J. Duchesne-Guillemin : The Western Response to Zarathustra ; Oxford 1958; .M Afnan ; Zoroaster’s Influence on Greek Thought ; New York 1965; J.A.Farrell;The Influence of Zarathustra and Zoroastrianism on Western Culture, Sydney 1977).

A cette époque, les Perses administraient les affaires du monde et la pensée de Zarathoustra, devenue leur ferment spirituel, fascinait les Grecs.

En effet, à partir du Ve siècle av.J.C., les Perses ont constitué le premier empire universel de l’Histoire, comprenant quarante- six nations, dont la Grèce, l’Egypte et l’Inde. L’Orient et l’Occident étaient pratiquement unifiés et cela allait durer plus de deux cents ans.

Grâce à la réforme zoroastrienne, les Perses ont propagé de façon complètement inédite les idées les plus tolérantes et les plus humanistes dans ce vaste empire, en contraste total avec la barbarie qui les précédait. Ils avaient appris que « la vérité n’appartient à aucun peuple, à aucun pays, à aucune race ». ( voir ; Gerard Israel ; Cyrus le Grand ; Fondateur de l’empire Perse, Paris 1987 ; R. Ghirshman ; Les Perses; Paris, Gallimard 1967 ; Platon ; Les Lois, III 693, 694 ; Xenophon ; Cyropedie, Paris,Flammarion 1967).

Dans cette atmosphère zoroastrienne, qui a permis d’abandonner tous les dogmes et tous les formalismes religieux, la première déclaration des droits de l’homme fut rédigée au 6e siècle av.JC, sous Cyrus, premier roi des Perses. Selon cette charte, découverte au 19e siècle en Mésopotamie, gravée en ancien persan sur un prisme d’argile et conservée aujourd’hui au British Museum, les peuples de l’empire jouissaient d’une liberté totale de croyance, de langue et de coutumes : « J’ai accordé à tous les hommes la liberté d’adorer leurs propres dieux et ordonné que personne n’ait le droit de les maltraiter pour cela. J’ai ordonné qu’aucune maison ne soit détruite. J’ai garanti la paix, la tranquilité à tous les hommes. J’ai reconnu le droit de chacun à vivre en paix dans le pays de son choix… » . ( voir ;W. Eilers, le texte cunéiforme du cylindre de Cyrus, Acta Iranica, tome II 1974 ; I.Quiles Analyse des principes énoncés dans le Cylindre de Cyrus, Acta Iranica, TomeI, 1973 J.Israel ;Cyrus le Grand, op.cit. pp268-269 )

C’était la première révolution humaniste et libératrice de l’Histoire, autant pour les femmes que pour les hommes. En ce qui concerne les femmes, le grand spécialiste de Zarathoustra Paul du Breuil écrit « les femmes perses jouissaient d’une liberté unique dans l’Antiquité grâce à la reforme de Zarathoustra avant qui la femme arya était une véritable esclave, comme pour Aristote chez qui la femme relève d’un statut proche de l’esclavage » ( Paul du Breuil, Histoire de la philosophie zoroastrienne, p.110, Paris 1984).

C’est aussi durant cette période que le temple de Jérusalem, détruit au 7e siècle av.JC. par le Babylonien Nabuchodonosor, fut rebâti par Cyrus et ses successeurs, et que les juifs déportés en Babylonie purent regagner leur pays. Cyrus entra ainsi dans la Bible.

Les prophètes hébreux, tels que Isaie, Ezéchiel, Daniel et Jérémie l’appelèrent le Sauveur et l’Envoyé de Dieu.( voir ; E. Yamauchi, Persia and Bible, NewYork 1990 ; Gerard Israel ; Cyrus le Grand, op. cit.pp.267-271 ; R.de Vaux,Les décrets de Cyrus et de Darius sur la reconstruction du Temple; Paris 1937).

La libération du peuple juif par Cyrus, la reconstruction du temple de Jérusalem par Darius et le rassemblement des traditions de la Torah par Artaxerxès - les trois rois zoroastriens de la Perse - et le retour massif des juifs de leur captivité babylonienne, ont produit une remise en question salvatrice des anciennes lois juives. Les prophètes d’Israël ont alors fait pénétrer, avec un grand lyrisme, la vision zoroastrienne de l’existence dans les Nouvelles Lois.(G. Israel; Cyrus le Grand,op.cit .pp.270-295,

L’éclatement de l’empire perse, au IIIe siècle av JC, ne réduisit paradoxalement en rien le prestige de Zarathoustra. Au contraire, pendant la période hellénistique, puis durant la période romaine, la passion pour Zarathoustra prit de telles proportions que les savants de l’époque, pour donner du poids à leurs travaux scientifiques ou philosophiques, ne trouvèrent de meilleur moyen que de les attribuer à Zarathoustra. Cette passion devint même si intense qu’ils commencèrent à lui attribuer à peu près toutes les sciences, y compris l’alchimie et l’astrologie! ( voir; Mary Boyce; History of Zoroastrianism ; 1982., Vol.11 P.491-565 ; J.Duchesne- Guillemin ;The Western Response to Zarathustra, op.cit. )

Au premier siècle de l’ère chrétienne, le Mithraïsme, ancienne religion persane intégrée depuis longtemps dans les conceptions zoroastriennes, devint la religion officielle de l’empire romain. Elle le resta environ trois cents ans, juste avant l’avènement du Christianisme.

Franz Cumont, le grand spécialiste belge du Mithraïsme dont les ouvrages monumentaux sur ce sujet- écrits à la fin du 19e siècle- restent pour l’essentiel toujours actuels, considère le Mithraïsme comme « l’expression romaine du Zoroastrisme ».( voir : F. Cumont ; Textes et monuments figurés relatifs aux mystères de Mithra ; 2 volumes, Bruxelles 1896). C’était une religion de mystères à sept niveaux d’élévation spirituelle. Des milliers de temples créés à la gloire de Mithra, le soleil, servaient de lieux de prière. A l’heure actuelle, près de six mille temples de Mithra ont été découverts dans presque toute l’Europe. Au 4e siècle, le christianisme remplace le mithraïsme dans l’empire romain. N’ayant aucune tradition rituelle propre, il absorbera presque l’ensemble des rituels et les dates symboles des Mithraistes. En particulier le 25 décembre, date de naissance de Mithra, devient celle de la naissance du Christ. Le dimanche (jour du soleil), jour férié des Mithraistes, devient jour férié des Chrétiens. Le sapin de Noël, le pain bénit, et bien d’autres choses encore, entrent ainsi dans les traditions chrétiennes. Le prêtre chrétien sera en outre appelé « mon père », suivant le titre du grand maître du 7e degré des Mithraistes. Des siècles plus tard, le mithraïsme devint une des bases de la franc-maçonnerie.

Entretemps, les traditions bibliques tentent à plusieurs reprises de récupérer et d’absorber Zarathoustra dans l’univers sémite. Elles font de lui tantôt « l’initié d’Abraham », tantôt, « l’annonciateur de Jésus ». Beaucoup de concepts zoroastriens entrent également dans le christianisme. En particulier, le Dieu chrétien devient « la lumière libérée des ténèbres », comme l’affirme l’apôtre Jean. Il rejoint ainsi l’énergie du Bien et de la Lumière, appelée dans les concepts zoroastriens Ahura Mazda, libérée du mal et s’opposant au mal, que Zarathoustra annonçait mille ans avant la naissance du Christ. ( P. du Breuil, Zarathoustra, la transfiguration du monde,Paris 1978, chapitre.xiii ).

Au 7e siècle, l’empire perse, patrie de Zarathoustra, est envahi par les Arabes islamisés. Cette invasion violente dure près de deux siècles pendant lesquels ce qu’il était resté de la civilisation zoroastrienne de la Perse est presque anéanti ; « pendant six mois, des centaines de milliers de livres brûlés chauffaient le réservoir d’eau des bains publics » écrit l’historien arabe Ibn Khaldoun.

En Europe cependant, Zarathoustra n’est pas mort mais il est relégué au domaine païen ; la confusion et l’absurdité à son égard sont poussées à un tel point que pendant toute la période du Moyen-Age chrétien, Zarathoustra est appelé le prince des mages qui, eux, étaient confondus avec des magiciens! On lui attribue même l’invention de la Cabale juive! ( Voir ; J’Bidez et F. Cumont, Les mages hellénisés, Paris 1938,rééditée 1973,p.6 ; J.Duchesne-Guillemin, Les religions de l’Iran, op.cit., p.253)

Cette confusion continue jusqu'à la Renaissance. A cette époque, le grand et l’influent philosophe byzantin du 14e et du 15e siècle, Giorgius Plethon, qui était initié à la philosophie zoroastrienne par son maître juif Eliaus, tente d’établir une religion universelle faite du zoroastrisme et du platonisme, pour remplacer les trois religions juive, chrétienne et islamique. ( voir; J. Duchesn-Guillemin ; Western Response to Zaratoutra, op.cit. p.4 ; H.Lewy, Chaldean Oracles..in the later Roman Empire, Cairo 1956 pp.99ss). Il n’a pas réussi, mais ses idées, répandues parmi l’élite européenne, ont fleuri au sein de l’académie platonicienne de Florence. Elles sont devenues la base du processus qui conduisit à l’humanisme dans l’Europe de la Renaissance.

A partir de cette période, l’intérêt pour Zarathoustra renaît une fois de plus. Il faut tout redécouvrir, y compris la langue dans laquelle sa pensée avait été transcrite mais était tombée dans l’oubli depuis des siècles.

Dès le 17e siècle, des recherches commencent. Mais le climat de l’époque, passionné et teinté d’esprit partisan entre les chercheurs chrétiens, juifs et humanistes, ne permet pas un progrès significatif. Il faudra attendre le 18e siècle pour qu’un savant français, Anquetil Duperron, traduise du vieux et du moyen persan, des textes rassemblés dans un livre appelé Avesta. ( H. Anquetil du Perron ; Zand-Avesta, ouvrage de Zoroastre, Paris 1771)

Or, contrairement à ce que Duperron avait pensé, l’Avesta n’était pas « l’ouvrage de Zarathoustra » mais était composé de textes disparates, écrits pour la plupart des siècles, et parfois même près de mille ans, après Zarathoustra.

Cependant, la traduction d’Avesta provoque des discussions extrêmement passionnées en Europe, parmi les philosophes et les écrivains. Voltaire, Grimme, Diderot, Goethe, Von Kleist, Byron, Worthsmith, Shelley et plus tard Nietzsche et bien d’autres entrent dans cette bataille idéologique. ( voir la liste des textes de ces écrivains sur Zarathoustra dans : J. Duchesne- Guillemin, The Western Response to Zarathoustra,op.cit.p.16-17). Les grands musiciens aussi y participent. Rameau fait entrer Zarathoustra dans son opéra « Zoroastre », Mozart dans sa «Flûte enchantée » et Richard Strauss dans sa symphonie « Ainsi parlait Zarathoustra ».

La principale raison de l’intérêt des intellectuels européens pour Zarathoustra réside dans le fait qu’ils pensaient ainsi pouvoir se procurer une arme contre le christianisme. Pour eux, l’Eglise n’avait plus le monopole de la vérité. La vérité pouvait aussi se trouver dans une tradition non-chrétienne, bien plus ancienne que le christianisme.

Pendant ce temps, les intellectuels chrétiens contre-attaquent, accusant Duperron d’être un faussaire et la traduction d’Avesta d’être un faux. Les philologues, eux aussi, entrent alors dans la bataille.

Trois ans après, une autre traduction d’Avesta, faite par le linguiste allemand Kleukers, donne raison à Duperron et Avesta entre définitivement dans le domaine de la recherche scientifique. Il faut cependant attendre encore trente ans pour que les derniers résistants se rendent et admettent son authenticité.

Malgré cette victoire, tout n’était pas pour autant résolu. Une partie d’Avesta, c’est-à-dire 17 chapitres sur 72, paraissait être écrite dans une langue bien plus ancienne que le reste. Ces 17 chapîtres, appelés « les Gathas » ou les « chants poétiques », étaient écrits dans le même style linguistique que le « Rig Veda », les hymnes sacrés de l’Inde ancienne.

Mais les Gathas semblaient être encore plus anciens que le Rig Veda. Les prêtres zoroastriens récitaient ces paroles depuis des siècles sans en connaître la langue, ni le sens. La langue des Gathas était en effet tombée dans l’oubli depuis près de mille ans.

En 1861, le brillant philologue Martin Haug réussit à isoler ces 17 hymnes du reste d’Avesta et à les traduire (bien que sa traduction comporte un certain nombre d’erreurs importantes). Les recherches philologiques démontrèrent que ces 17 chapitres, les Gathas, étaient les mots-mêmes sortis de la bouche de Zarathoustra, près de 3.000 ans auparavant ! ( Martin Haug; Essays on the sacred language, 2e ed.1878).


Ce qui ressortait des Gathas pouvait être résumé comme suit:
Le but de la vie est de mener une existence heureuse et joyeuse (plus de 75 fois, les deux mots «bonheur» et «joyeux» sont répètés dans les Gathas). Le bonheur individuel dépend du bonheur de la société, et la société ne peut être heureuse que si tous les êtres qui la composent, y compris les animaux et les plantes, peuvent mener une existence paisible et épanouie.

Cependant, pour obtenir et surtout maintenir cet état de bonheur, il faut que les hommes et les femmes apprennent les fondements des lois qui régissent leur existence.

Ces lois comportent trois principes de base :

1- la vie est conditionnée par des forces opposées qui, à chaque instant, en agissant sur nos pensées et nos sentiments, mènent en nous et en dehors de nous une lutte sans merci. La joie et la tristesse, l’amour et la haine, la justice et l’injustice, la vérité et le mensonge, la quiétude et l’anxiété, l’harmonie et le désordre, la connaissance et l’ignorance, l’ouverture d’esprit et l’obscurantisme ainsi que d’innomrables autres forces contradictoires, nous tiraillent à chaque instant vers eux.

La source d’où émanent les forces positives, celles qui nous mènent vers le bonheur et la paix intérieure, est appelée Ahura Mazda, qui veut dire « force de la sagesse ».

Quant aux forces négatives, celles qui mènent vers le malheur et l’anxiété, elles sont appelées angra maynu, ce qui signifie anxiété, angoisse.

2- pour exister, chaque force crée aussitôt son contraire. Dans ce monde, aucune force ne peut avoir de sens sans celle qui lui est opposée. Bon sans mauvais, quiétude sans anxieté, amour sans haine, vérité sans mensonge, etc. n’ont aucun sens. Chaque force se définit donc par rapport à son contraire.

3- dans ce combat existentiel entre le bien et le mal, les hommes et les femmes ont la liberté de choisir entre les forces antagonistes. Ils peuvent choisir entre la joie et la tristesse, entre l’amitié et l’inimitié, entre la vérité et le mensonge, entre la justice et l’injustice…etc. Et cette liberté de choix entre le bien et le mal les rend aussi responsables.

Dans les Gathas, des mots tels que justesse et rectitude de pensée, parole et acte sont constamment utilisés et la phrase- clé est « la pensée juste, la parole juste et l’action juste ».

L’essence des idées de Zarathoustra, énoncées plus de 3.000 ans auparavant, fut brillamment reprise en 1883, c’est-à-dire quelques années seulement après la redécouverte des textes des Gathas par l’un des plus grands philosophes de notre temps, Friedrich-Wilhelm Nietzsche, dans son livre «Ainsi parlait Zarathoustra». Cet ouvrage bouleverse radicalement la pensée européenne des temps modernes ( Voir, James Farrell ; The Influence of Zarathustra on Western Culture, op.cit.)).

Khosro Khazai ( Pardis)
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MessageSujet: Re: zoroastrisme   zoroastrisme Icon_minitimeJeu 19 Juil - 16:06

Bismi-Llâh wa Al Hamduli-Llâh wa Salât wa Salâm ‘ala Rassuli-Llâh,
As'Salâmu Alaykum wa Rahmatu-Llâhi wa Barakâtahu,


Le zoroastrisme a tenu par le passé, une place importante dans les régions perses. Mais cette tradition demeure très méconnue, et les recherches à son sujet sont sujettes à caution, car on lui attribue des informations parfois erronées.
D'après des maigres recherches (de l'investigation moderne), rien de consistant n'en est ressorti, si ce n'est quelques données disparates par-ci par là.

Le Zoroastrisme est moins ancien que l'Hindouisme (qui est aussi une forme de "monothéisme", possédant néanmoins une structure différente des traditions abrahamiques), dont la date d'apparition varie entre le 2ème et le 1er millénaire avant JC pour le zoroastrisme, et depuis au moins avant l'Antiquité classique pour l'hindouisme (cette Tradition étant apparemment, principalement orale avant les premiers documents écrits qui nous sont parvenus).
Les deux traditions sont antérieures au judaïsme. Toutes deux mentionnent le prophète Noé, le déluge et apparemment, Abraham. L'Hindouïsme semble parler de Jésus, et dans le cinquième Veda, de l'Islam, et donc de Muhammad. Certains versets de l'Avesta (Zend Avesta, Farvardin Yasht chapitre 28) selon certains, décriraient un prophète qui naitra en Arabie, près de La Mecque, et qui, accompagné de nombreux fidèles, restaurera la Tradition primordiale, mettant fin aux régimes despotiques dans la péninsule arabique et en Perse, qui, à cette époque, et comme le confirme l'Histoire, était en proie à de nombreuses instabilités politico-sociales.

Le zoroastrisme est du point de vue islamique (traditionnel), une tradition divine bien qu'elle ne soit pas explicitement considérée comme telle dans l'islâm orthodoxe (le Qur'ân précise que tous les prophètes, qui étaient plus de 120 000, n'étaient pas tous mentionnés dans le Qur'ân, et comme chaque peuple connut un Prophète, les Perses, les Chinois et les Hindous ne font pas exceptions), malgré que les zoroastriens soient cités dans le Qur'ân ("majus" : mages).
Une tradition du Prophète Muhammad mentionne qu'il fallait considérer les Zoroastriens comme faisant parties des Gens du Livre au sens large, désignant toutes les communautés traditionnelles (judaïsme, christianisme, hindouisme, confucianisme, etc.). Cette religion divine fut adressé, à son époque, aux Perses, qui fut revivifier plusieurs fois à travers l'histoire de cette Tradition, et dont le concept fondamental était celui du monothéisme, tout comme l'Hindouisme, mais qui a fini par se vider de sa substance spirituelle et législative, pour dériver plus tard, en une forme d'idolâtrie et de dualisme, et dont le "clergé" devint despotique vers le Ve siècle après JC, jusqu'au début du VIIe siècle, avec l'apparition de l'Islâm dans cette contrée, qui sauva l'empire Perse de la décadence morale, sociale, spirituelle, scientifique et politique.
La vie de zarathustra/zoroastre (qui était sans doute le nom que l'on attribuait aux prophètes, comme les Avatara dans l'hindouisme) est pleine de vérité, de sagesse, et de justice. Ses enseignements inspirèrent de nombreux savants grecs de l'époque et même d'après (si l'on en croit des savants grecs comme Socrate), qui se réclamaient disciple (au sens spirituel du terme probablement) de Zoroastre.


Selon certains spécialistes :

Introduction au Zoroastrisme

Le Zoroastrisme est une ancienne religion aryenne originaire de Perse il y a plus de 2500 ans. Bien qu’elle a relativement peu d'adhérents, moins de cent trente mille dans le monde entier, c'est l'une des religions les plus anciennes. Le prophète iranien Zoroastre était le fondateur du Zoroastrisme, généralement connue sous le nom Parsisme. Elle est aussi connue comme la religion des adorateurs de feu et Mazdéisme.


Les écritures parsies se composent de Dasatir et Avesta ou Zend-Avesta. Le Dasatir est divisé en deux parties : Khurda Dasatir et Kalan Dasatir. De plus l’Avesta est divisé en Khurda Avesta et Kalan Avesta aussi connue comme Zend ou Maha-Zend.
Les écritures religieuses sont retrouvées en deux langages : le Pahlawis (les écritures Pahlawis ressemblent aux écritures Perses actuel) et le Zindi. En plus de ces deux écritures, certaines littératures religieuse se trouvent dans les écritures Cunéiforme. Certains Parsis considèrent le Zend Avesta comme étant plus authentique que le Dasatir pendant que les autres considèrent le Dasatir comme étant le plus authentique.
Le Zend Avesta est divisé en trois parties :
La première partie contient le Vendid.
La deuxième partie contient Sirozahs, yashts et Nyays.
La troisième partie contient Gathas, Yasha, Visparad, Afrinagan Gahs, et divers.
Dasatir :
Dasatir signifie un livre en dix parties : ‘Das’ signifie dix et ‘tir’ signifie partie. Dasatir est aussi le pluriel de Dastur, ce qui signifie loi ou code religieux



Je possède une partie de l'Avesta chez moi (traduit en langue française aux éditions Elibron Classics), et j'avais eu accès à certains passages en langue persane (du moins ce qui est sensé l'être).
L'Islam considère les zoroastriens comme faisant partie des Gens du Livre (comme les hindous), du moins d'un point de vue traditionnel, car certains savants peu informés ne se prononcent pas là-dessus, ou affirment négativement.
Les attributs de Ahura Mazda (Allâh) sont identiques (ou en tout cas, à peu de choses près) aux attributs d'Allah selon l'islâm. (Cf. Dasatir, et les Yasna de l'Avesta).


Dieu dans le Zoroastrisme est connu comme ‘Ahura Mazda'. «Ahura» signifie le Seigneur ou le Maître et «Mazda» signifie le Sage, d'où « Ahura Mazda » signifie « le Seigneur Sage » ou « le Dieu Sage ». Ahura Mazda est synonyme de Dieu, dans un sens strictement monothéiste.

Les qualités de Dieu selon le Dasatir :

Selon le Dasatir, Ahura Mazda a les qualités suivantes :
a. Il est un.
b. Il est sans origine, sans fin.
c. Il n'a pas de père ou de mère, ni femme, ni fils.
d. Il est sans corps ou forme.
e. Rien ne Lui ressemble.
f. Aucun œil ne peut Le voir, ni la puissance de la pensée ne peut le concevoir.
g. Il est au dessus de tout ce que vous pouvez imaginer.
h. Il est plus proche de vous que vous même.


Les Qualités de Dieu selon l'Avesta :

Selon l'Avesta, les Gathas et le Yasna, on donne diverses caractéristiques à Ahura Mazda tels que :

a. Createur.
Yasna 31:7 & 11
Yasna 44:7
Yasna 50:11
Yasna 51:7

b. Le Tout-Puissant - Le Plus Grand.
Yasna 33:11
Yasna 45:6

c.Bienfaisant - Hudai.
Yasna 33:11
Yasna 48:3

d.Généreux - Spenta ;
Yasna 43:4,5,7,9,11,13,15
Yasna 44:2
Yasna 45:5
Yasna 46:9
Yasna 48:3

Ainsi, dans le Zoroastrisme aussi, nous trouvons un concept d'un Dieu Eternel, Omnipotent. Plusieurs versets du Yasna louange le Seigneur en tant que Créateur Généreux.


Selon des informations fournies par certains sites musulmans :

Citation :

Le Prophète Muhammad dans les écritures Parsis (Zoroastre)


Prophète Muhammad dans le Zend Avesta :

Il est mentionné dans le Zend Avesta, Farvardin Yasht chapitre 28 verset 129 (Livres sacrés de l'Orient, volume 23, Zend Avesta Partie II pg. 220):

« Celui dont le nom sera Victorieux, Soeshyant et dont le nom sera Astvat-Ereta. Il sera Soeshyant (Le Tout Bienfaisant), parce qu'il sera bénéfique corporellement pour le monde entier. Il sera Astvat-Ereta (celui qui fait des gens, des êtres corporels élevé ) car en tant que créature corporelle et comme un être vivant, il restera debout contre la destruction de l 'être corporel pour résister à la drogue de la portée des deux pieds, pour résister au mal fait par les fidèles (les idolâtres et les erreurs similaires de Mazdaynians). »


Cette prophétie ne s'applique à aucune autre personne plus parfaitement qu'a Muhammad (paix soit sur lui):

Le Prophète ne fut pas seulement victorieux au Fatah Makkah, mais il a également été miséricordieux quand il lâcha les opposants à la soif de sang en disant: « Il n'y aura pas de reproches contre vous en ce jour ».

Soeshyant, le «Digne de louange » (voir Encyclopédie Haisting's), dont la traduction arabe signifie Muhammad (PSL).

Astvat-ereta est dérivé de la racine du mot Astu qui aussi bien en Sanskrit qu’en Zend signifie « louanger ». L’infinitif Sitaudan signifie en perse d’aujourd’hui « le vanté ». Il peut aussi être dérivée de la racine du mot perse istadan qui signifie « celui qui fait une chose élevée». Par conséquent Astvat-ereta signifie celui qui fait l'éloge, ce qui est la traduction exacte du mot arabe «Ahmed», qui est un autre nom pour le Prophète Muhammad (PSL). La prophétie mentionne clairement les deux noms du Prophète c’est-à-dire Muhammad (PSL) et Ahmed (PSL).

La prophétie dit en outre qu'il sera bénéfique pour l’humanité tout entière et le Coran témoigne de cela dans la Sourate Al-Anbiya chapitre 21 verset 107 :
« Et Nous ne t'avons envoyé qu'en miséricorde pour l'univers. » [Le Coran, Sourate Al-Anbiya 21:107]

La sainteté des compagnons du Prophète
Dans le Zend Avesta, Zamyad Yasht chapitre 16 verset 95 (Livres sacrés de l'Orient, tome 23 Zend Avesta Partie II pg. 308) :
"Et ses amis se présenteront, les amis du Astvat-ereta, qui sont des démon-smitting, des bon pensants, bon parlants, des bienfaisants, suivant la bonne loi et dont les langues n'ont jamais prononcé un mot de mensonge."
Ici aussi, le Prophète Muhammad (paix soit sur lui) est mentionnée de nom comme Astvat-ereta.

Il y a aussi une mention des amis du Prophète en tant que compagnons qui lutteront contre le mal; pieux, des hommes saints ayant de bonnes valeurs morales et disant toujours la vérité. C'est une référence claire des Sahabas - les compagnons du prophète.


Prophète Mohammed dans le Dasatir

La somme et la substance de la prophétie mentionnée dans le Dasatir, c'est que lorsque le peuple Zoroastrien renoncera à sa religion et deviendra dissolue, un homme se lèvera en Arabie, dont les adeptes vont conquérir le Persique et subjuguer les Perses arrogants. Au lieu d'adorer le feu dans leur propres temples, ils tourneront leur visage dans la prière vers la Kaaba d'Abraham (paix soit sur lui) qui sera dégagée de toutes idoles. Ils (les disciples du prophète arabe), seront une miséricorde pour le monde. Ils deviendront les maîtres de Perse, Madain, Tus, Balkh, les lieux sacrés des zoroastriens et les territoires voisins. Et leur prophète leur sera un homme éloquent racontant des choses miraculeuses.
Cette prophétie se rapporte à aucune autre personne que Muhammad (SAW)


Muhammad (SAW) sera le dernier prophète

Il est mentionné dans le Bundahich chapitre 30 versets 6 à 27 que le Soeshyant sera le dernier prophète ce qui implique que Muhammad (paix soit sur lui) sera le dernier prophète. Le Coran témoigne cela dans la sourate Al-Ahzab.
« Muhammad n'a jamais été le père de l'un de vos hommes, mais le messager d'Allah et le dernier des prophètes. Allah est Omniscient. » [Le Coran, Sourate Al-Ahzab 33 :40]

Les prophètes, étaient tous reconnus pour leur modestie et leur honnêteté, et, ne pouvant posséder de savoir au-delà des connaissances de leurs époques, étant séparés par de nombreuses aires géographiques et culturelles, en plus de ne pas pouvoir être des hommes qualifiés en religion, en métaphysique, en philosophie et en histoire à la fois, ne sauraient avoir plagié pour prêcher une nouvelle religion (où ils auraient été accusés de plagiat par de nombreux opposants, et même par des compagnons qui auraient pu s'en rendre compte), devant affronter de nombreux obstacles inimaginables, en plus d'avoir su convaincre (et pas seulement par le biais de miracles), finalement, la majorité de leur peuple (de leur vivant, bénéficiant d'une Aide Divine jusqu'à la fin de leur mission triomphante) appelant leurs disciples au bien


J'ai cru lire une fois que les zoroastriens devaient effectuer environ 5 prières par jour aussi.

Parmi les penseurs contemporains, il semblerait que les érudits "sérieux" soient assez restreints, du moins à ma connaissance.
Seyyed Hossein Nasr (historien, philosophe et scientifique iranien) et Henry Corbin (orientaliste décédé) ont dû en parler, et René Guénon aussi, quoi que très rarement.

Certains poètes persans musulmans initiés au tasawwuf (que l'on considère à tort comme des non-musulmans, des hédonistes ou des buveurs de vin, puisque leurs poèmes étaient essentiellement métaphysiques et donc parsemés de symboles et d'allégories, le vin représentant l'ivresse spirituelle et non pas la beuverie grossière) comme Firdawsi et Sohrawardi, ont étudié les anciens textes perses au sujet de cette Tradition, et s'y sont profondément intéressés (de même qu'avec les philosophies grecques), tout en gardant la Tradition islamique.

Lorsqu’on aborde les traditions anciennes qui aujourd’hui sont dégénérées ou disparues, on n’a aucune chance d’y comprendre quelque chose de sérieux par la méthode profane et antitraditionnelle des « études comparatives des religions » qui est notamment utilisée par tous ceux qui ne puisent leurs informations que dans les livres qui inondent les librairies en Occident. C’est une perte de temps et d’énergie : c’est aussi un moyen pour égarer des esprits jeunes et frais et lorsque ceux-ci se rendent compte finalement de l’entourloupe, c’est déjà trop tard car ils sont trop vieux pour faire machine arrière. Il est préférable de se concentrer sur la connaissance du Principe car la vie est trop courte pour perdre son temps dans la connaissance des formes multiples et contingentes à travers lesquels il se manifeste. René Guénon ne s’est intéressé aux religions et aux formes traditionnelles que parce que celles-ci étaient le support de la Doctrine immuable et universelle. Il ne s’agit plus d’un esprit d’analyse, mais de synthèse.

René Guénon l’a suffisamment démontré dans ces livres dont Introduction Générale Aux Doctrines Hindoues pour ne pas avoir à y revenir. Pour se rendre compte du caractère véritablement "maléfique" et antitraditionnel de la prétendue « science des religions » lire le chapitre II en entier de la quatrième partie de "l’Introduction générale à l’étude des doctrines hindoues" dans lequel il affirme notamment : "Cette « science des religions » est tout simplement, la plupart du temps, un vulgaire instrument de polémique entre les mains de gens dont l’intention véritable est de s’en servir contre la religion, entendue cette fois dans son sens propre et habituel…".

Ceci étant dit, René Guénon a indiqué que le zoroastrisme est une tradition contenant dans sa partie ésotérique la doctrine de l’Unité.
"D’ailleurs, beaucoup de doctrines que l’on regarde habituellement comme dualistes ne sont telles qu’en apparence ; dans le Manichéisme comme dans la religion de Zoroastre, le dualisme n’était qu’une doctrine purement exotérique, recouvrant la véritable doctrine ésotérique de l’Unité : Ormuzd et Ahriman sont engendrés tous deux par Zervané-Akérêné, et ils doivent se confondre en lui à la fin des temps." (René Guénon, Le démiurge, Revue la Gnose, nov.1909, pseudonyme : Palingénius).

René Guénon dans une exegèse du verset (37.2) : Faz-zâjirâti zajran (Par ceux qui chassent en repoussant) dans son article "La langue des oiseaux" indique que Ormuzd et Ahriman personnifient le symbolisme de l’antagonisme de la lumière et des ténèbres : "Le second verset exprime la lutte des anges contre les démons, des puissances célestes contre les puissances infernales, c’est-à-dire l’opposition des états supérieurs et des états inférieurs (5).

(5) Cette opposition se traduit en tout être par celle des deux tendances ascendante et descendante, appelées sattwa et tamas par la doctrine hindoue. C’est aussi ce que le Mazdéisme symbolise par l’antagonisme de la lumière et des ténèbres, personnifiées respectivement en Ormuzd et Ahriman."
(René Guénon, Symboles de la Science sacrée, coll. « Tradition », Éditions Gallimard, 1962, ch. VII. p.55-59).

René Guénon a indiqué aussi que cette forme traditionnelle (le zoroastrisme) est probablement une « réadaptation du Mazdéisme » à l’époque de la fameuse barrière temporelle du VI° siècle avant l'ère chrétienne car «cette époque fut celle du dernier Zoroastre » et que « Zoroastre désigne en réalité, non un personnage particulier, mais une fonction, à la fois prophétique et législatrice ». Je cite ci-dessous tout le passage qui parle des adaptations cycliques du VIe siècle avant l'ère chrétienne :

Citation :

Au VIe siècle avant l'ère chrétienne, il se produisit, quelle qu'en ait été la cause, des changements considérables chez presque tous les peuples ; ces changements présentèrent d'ailleurs des caractères différents suivant les pays. Dans certains cas, ce fut une réadaptation de la tradition à des conditions autres que celles qui avaient existé antérieurement, réadaptation qui s'accomplit en un sens rigoureusement orthodoxe ; c'est ce qui eut lieu notamment en Chine, où la doctrine, primitivement constituée en un ensemble unique, fut alors divisée en deux parties nettement distinctes : le Taoïsme, réservé à une élite, et comprenant la métaphysique pure et les sciences traditionnelles d'ordre proprement spéculatif ; le Confucianisme, commun à tous sans distinction, et ayant pour domaine les applications pratiques et principalement sociales. Chez les Perses, il semble qu'il y ait eu également une réadaptation du Mazdéisme, car cette époque fut celle du dernier Zoroastre (1). Dans l'Inde, on vit naître alors le Bouddhisme, qui, quel qu'ait été d'ailleurs son caractère originel (2), devait aboutir, au contraire, tout au moins dans certaines de ses branches, à une révolte contre l'esprit traditionnel, allant jusqu'à la négation de toute autorité, jusqu'à une véritable anarchie, au sens étymologique d'« absence de principe », dans l'ordre intellectuel et dans l'ordre social. Ce qui est assez curieux, c'est qu'on ne trouve, dans l'Inde, aucun monument remontant au-delà de cette époque, et les orientalistes, qui veulent tout faire commencer au Bouddhisme dont ils exagèrent singulièrement l'importance, ont essayé de tirer parti de cette constatation en faveur de leur thèse ; l'explication du fait est cependant bien simple : c'est que toutes les constructions antérieures étaient en bois, de sorte qu'elles ont naturellement disparu sans laisser de traces (3) ; mais ce qui est vrai, c'est qu'un tel changement dans le mode de construction correspond nécessairement à une modification profonde des conditions générales d'existence du peuple chez qui il s'est produit.

En nous rapprochant de l'Occident, nous voyons que la même époque fut, chez les Juifs, celle de la captivité de Babylone ; et ce qui est peut-être un des faits les plus étonnants qu'on ait à constater, c'est qu'une courte période de soixante-dix ans fut suffisante pour leur faire perdre jusqu'à leur écriture, puisqu'ils durent ensuite reconstituer les Livres sacrés avec des caractères tout autres que ceux qui avaient été en usage jusqu'alors. On pourrait citer encore bien d'autres événements se rapportant à peu près à la même date : nous noterons seulement que ce fut pour Rome le commencement de la période proprement « historique », succédant à l'époque « légendaire » des rois, et qu'on sait aussi, quoique d'une façon un peu vague, qu'il y eut alors d'importants mouvements chez les peuples celtiques ; mais, sans y insister davantage, nous en arriverons à ce qui concerne la Grèce. Là également, le VIe siècle fut le point de départ de la civilisation dite « classique », la seule à laquelle les modernes reconnaissent le caractère « historique », et tout ce qui précède est assez mal connu pour être traité de « légendaire », bien que les découvertes archéologiques récentes ne permettent plus de douter que, du moins, il y eut là une civilisation très réelle ; et nous avons quelques raisons de penser que cette première civilisation hellénique fut beaucoup plus intéressante intellectuellement que celle qui la suivit, et que leurs rapports ne sont pas sans offrir quelque analogie avec ceux qui existent entre l'Europe du moyen âge et l'Europe moderne. Cependant, il convient de remarquer que la scission ne fut pas aussi radicale que dans ce dernier cas, car il y eut, au moins partiellement, une réadaptation effectuée dans l'ordre traditionnel, principalement dans le domaine des « mystères » ; et il faut y rattacher le Pythagorisme, qui fut surtout, sous une forme nouvelle, une restauration de l'Orphisme antérieur, et dont les liens évidents avec le culte delphique de l'Apollon hyperboréen permettent même d'envisager une filiation continue et régulière avec l'une des plus anciennes traditions de l'humanité. Mais, d'autre part, on vit bientôt apparaître quelque chose dont on n'avait encore eu aucun exemple, et qui devait, par la suite, exercer une influence néfaste sur tout le monde occidental : nous voulons parler de ce mode spécial de pensée qui prit et garda le nom de « philosophie » ; et ce point est assez important pour que nous nous y arrêtions quelques instants.

(1) Il faut remarquer que le nom de Zoroastre désigne en réalité, non un personnage particulier, mais une fonction, à la fois prophétique et législatrice ; il y eut plusieurs Zoroastres, qui vécurent à des époques fort différentes ; et il est même vraisemblable que cette fonction dut avoir un caractère collectif, de même que celle de Vyâsa dans l'Inde, et de même aussi que, en Égypte, ce qui fut attribué à Thot ou Hermès représente l’oeuvre de toute la caste sacerdotale.
(2) La question du Bouddhisme est, en réalité, loin d'être aussi simple que pourrait le donner à penser ce bref aperçu ; et il est intéressant de noter que, si les Hindous, au point de vue de leur propre tradition, ont toujours condamné les Bouddhistes, beaucoup d'entre eux n'en professent pas moins un grand respect pour le Bouddha lui-même, quelques-uns allant même jusqu'à voir en lui le neuvième Avatara tandis que d'autres identifient celui-ci avec le Christ. D'autre part, en ce qui concerne le Bouddhisme tel qu'il est connu aujourd'hui, il faut avoir bien soin de distinguer entre ses deux formes du Mahayana et du Hînayana ou du « Grand Véhicule » et du « Petit Véhicule » ; d'une façon générale, on peut dire que le Bouddhisme hors de l'Inde diffère notablement de sa forme indienne originelle, qui commença à perdre rapidement du terrain après la mort d'Ashoka et disparut complètement quelques siècles plus tard.
(3) Ce cas n'est pas particulier à l'Inde et se rencontre aussi en Occident ; c'est exactement pour la même raison qu'on ne trouve aucun vestige des cités gauloises, dont l'existence est cependant incontestable, étant attesté par des témoignages contemporains ; et, là également, les historiens modernes ont profité de cette absence de monuments pour dépeindre les Gaulois comme des sauvages vivant dans les forêts.

(René Guénon, La crise du monde moderne, chap. I : L’âge sombre).

Il indique aussi que le Metatron de la Kabbale Juive (qui est un aspect de l’Esprit universel muhammadien ou Er-Rûh el-muhammadî - Salawâtu-Llâh wa salâmuhu 'alayh !) n’est pas emprunt du Judaïsme au Mitra hindou et zoroastrien : "L'étymologie du mot Metatron est fort incertaine; parmi les diverses hypothèses qui ont été émises à ce sujet, une des plus intéressantes est celle qui le fait dériver du chaldaïque Mitra, qui signifie «pluie», et qui a aussi, par sa racine, un certain rapport avec la «lumière». S'il en est ainsi, d'ailleurs, il ne faudrait pas croire que la similitude avec le Mitra hindou et zoroastrien constitue une raison suffisante pour admettre qu'il y ait là un emprunt du Judaïsme à des doctrines étrangères, car ce n'est pas de cette façon tout extérieure qu'il convient d'envisager les rapports qui existent entre les différentes traditions; et nous en dirons autant en ce qui concerne le rôle attribué à la pluie dans presque toutes les traditions, en tant que symbole de la descente des «influences spirituelles» du Ciel sur la Terre. A ce propos, signalons que la doctrine hébraïque parle d'une «rosée de lumière» émanant de l' «Arbre de Vie» et par laquelle doit s'opérer la résurrection des morts, ainsi que d'une «effusion de rosée» qui représente l'influence céleste se communiquant à tous les mondes, ce qui rappelle singulièrement le symbolisme alchimique et rosicrucien." (René Guénon, Le Roi du Monde, chap.III : La « Shekinah » et « Metatron »).

Et enfin, pour se rendre compte, encore une fois, de l’inanité de la « théorie des emprunts » citons ce passage :

Citation :
Nous devons signaler aussi, à ce propos, certains abus du point de vue « historique » ou soi-disant tel, cher à tant de nos contemporains, et notamment en ce qui concerne la théorie des « emprunts » dont nous avons déjà eu à parler en diverses autres occasions. [...] pour nous comme pour tous ceux qui se placent au point de vue traditionnel, il s’agit au contraire de la connaissance d’un certain ordre de réalité ; on ne voit pas du tout pourquoi une telle connaissance devrait avoir été « empruntée » par une doctrine à une autre, tandis qu’on comprend fort bien qu’elle soit, également et au même titre, inhérente à l’une aussi bien qu’à l’autre, parce que toutes deux sont des expressions d’une seule et même vérité. Des connaissances équivalentes peuvent et doivent même se retrouver partout ; et, quand nous parlons ici de connaissances équivalentes, nous voulons dire par là qu’il s’agit au fond des mêmes connaissances, mais présentées et exprimées de façons différentes pour s’adapter à la constitution particulière de telle ou telle forme traditionnelle.

(René Guénon, Monothéisme et angélologie, Études traditionnelles, oct.-nov. 1946, paru aussi dans Mélanges chap. II.)
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