es relations s'enflamment entre le Pakistan et l'AfghanistanLe président afghan Hamid Karzaï a fermement revendiqué dimanche le droit de son pays d'intervenir au Pakistan pour y détruire les bases arrières des talibans. Photo prise le 15 juin 2008 à Kaboul. © Rahmat Gul/AP/SIPA
Un nouveau conflit va-t-il embraser le Moyen-Orient ? Lundi, le Pakistan a convoqué l'ambassadeur d'Afghanistan pour protester après les propos du président afghan Hamid Karzaï, qui, la veille, a fermement revendiqué le droit de son pays d'intervenir au Pakistan pour y abattre les bases arrière des talibans.
"Au nom de la légitime défense, l'Afghanistan a le droit d'aller détruire les repaires de terroristes de l'autre côté de la frontière", a affirmé chef d'État afghan, s'attirant les foudres du Premier ministre pakistanais Yousuf Raza Gilani. "De même que nous n'intervenons pas dans les affaires intérieures d'un autre pays, nous ne tolérons aucune ingérence dans les nôtres", a déclaré le chef du gouvernement pakistanais, ajoutant : "Le Pakistan est un État souverain qui cherche à avoir des relations amicales avec l'Afghanistan. De telles déclarations n'aident pas à l'amélioration des relations entre les deux pays."
Vague d'attentats sans précédent en Afghanistan Les deux voisins, alliés-clés des États-Unis dans leur "guerre contre le terrorisme", s'accusent régulièrement des maux qui les accablent : Kaboul estime qu'Islamabad ferme les yeux sur les repaires des talibans et d'Al-Qaeda dans ses zones tribales du nord-ouest et leurs incursions en Afghanistan. En retour, Islamabad blâme Kaboul, mais aussi Washington, de ne pas être en mesure de vaincre les talibans, repoussant ces derniers au Pakistan à la faveur d'une frontière difficile à contrôler.
Selon Islamabad, plus de 1.000 de ses soldats sont morts, parmi les quelque 90.000 déployés à la frontière depuis que la coalition internationale dirigée par les États-Unis a chassé les talibans du pouvoir fin 2001 en Afghanistan. En outre, la participation d'Islamabad à la "guerre contre le terrorisme" lui a valu récemment une vague sans précédent d'attentats qui a fait plus de 1.100 morts en un peu plus d'un an dans tout le pays.