mais qui s'adresse à tous les exilés qui ont quelqu'un qui les attend au pays :
.après avoir appelé ma mère
et entendu cette phrase
..........répétée depuis vingt-huit ans
QUAND VIENS-TU ?
Ô toi qui a quitté le pays, quand viens-tu ?
Dans cette attente, je dépéris ; quand viens-tu ?
Par la fenêtre, tant de fois j’ai vu passer
le printemps sans que tu arrives ; quand viens-tu ?
Chaque recoin de chez nous est une ville faite de tes souvenirs
pour visiter ces traces, quand viens-tu ?
C’est moi qui t’a mis au monde, ton berceau est ma couche.
Alors, à ce rendez-vous, quand viens-tu ?
T’ai-je mis au monde pour que ces brutes perverses
t’éloignent de moi ? Quand viens-tu ?
T’ai-je mis au monde pour que le dard de la séparation
transperce à chaque instant mon cœur ? Quand viens-tu ?
T’ai-je mis au monde pour sacrifier à l’exil
de si longs mois, de si longues années ? Quand viens-tu ?
Je te veux, ô toi que l’on a arraché de moi
Devant Dieu, réponds-moi : Quand viens-tu ?
Mohammad Djalali (M. Sahar)
traduit du persan par l’auteur, Éric Meyleuc et Pedro Vianna