Le peuple kazakh de Mongolie pratique traditionnellement la chasse à l’aide d’un aigle royal (Aquila chrysaetos). Ils utilisent toujours des aigles femelles. La chasse au rapace est vieille de plus de mille ans. Les Kazakhs l’ont héritée de leurs ancêtres du Turkestan.
Ils utilisaient déjà des aigles royaux au 15e siècle lorsque leur peuple s’est constitué.
Cette région perdue est séparée du reste de la Mongolie par la rivière Hovd et de la Chine par les montagnes de l’Altaï.
Aucune culture n’est possible dans une région où les précipitations n’excèdent pas 25 cm par an.
Des Kazakhs se sont installés ici à la fin du 17e siècle, fuyant des guerres internes, puis ils ont pris le contrôle du territoire.
Les Mongols y ont été exterminés par un empereur mandchou.
Aujourd’hui, les populations rurales musulmanes ont conservés leur langue et leurs traditions dont la chasse à l'aide des aigles royaux.
La technique de la chasse à l’aigle royal
L’atout le plus précieux de l’aigle royal est sa vue. Elle est environ 8 fois plus perçante que celle de l’homme.
Les Kazakhs chassent toujours avec des aigles femelles. Ils jugent les mâles moins agressifs. Ce sont en effet les femelles qui défendent le nid. Elles pèsent jusqu’à 7 kilos, presque un tiers de plus que leur compagnon. L'aigle royal peut atteindre une envergure de 2,20 m.
Le chasseur doit garder le bras ferme sous le poids de son aigle. Ce dernier referme ses ailes de deux mètres d’envergure.
Lorsque le rapace s’élance à la poursuite d’un animal dans la vallée, le chasseur saute sur son cheval. Il doit retrouver son aigle avant que celui-ci n’abîme la fourrure de la proie ou qu’il ne se fasse blesser par elle.
L’aigle, à l’approche de sa proie, freine de toutes ses forces. Il peut atteindre 160 km/h en piqué. Il s’empare alors de sa victime, un renard par exemple.
Il le paralyse avec la pointe de ses serres. Celles-ci exercent une pression de plusieurs centaines de kilos par centimètre carré.
Quand la victime essaye de s’échapper, l’aigle lui flanque un vigoureux coup de patte sur la face avant de l’achever avec son bec puissant.
A l’état sauvage, l’aigle royal chasse de préférence de petites proies bien que sa force lui permette d’emporter de jeunes chamois.
Mais, une fois dressé, il peut s’attaquer à des loups ou des lynx qui sont cinq fois plus gros que lui.