Salam
Une mère de famille de 39 ans a avoué avoir noyé mardi ses deux enfants dans la baignoire de leur appartement familial à Nice. Elle affirme avoir voulu "les protéger de la mafia". Elle a été placée mercredi soir en hôpital psychiatrique, a annoncé le vice-procureur Olivier Caracotch.
Un expert psychiatre, après avoir examiné mercredi cette femme de 39 ans, a considéré qu'elle avait pu agir "au cours d'un épisode psychotique avec délire de persécution", a-t-il poursuivi. Selon l'expert, elle présentait, au moment des faits, une "altération du discernement et du contrôle de ses actes" mais non une abolition. Elle serait donc pénalement responsable mais avec une atténuation de responsabilité en raison de son état psychique. Une information judiciaire pour assassinats sera ouverte jeudi, selon le vice-procureur.
Selon une source proche de l'enquête, la mère a effectivement pu agir sous l'emprise d'un état délirant mais elle avait préalablement "réfléchi à son geste". Pour preuve, une lettre qu'elle a laissée à son compagnon explicitant son acte. "Ce n'est pas l'écrit de quelqu'un qui aurait cédé à une pulsion subite", a ajouté cette source. "Elle n'a pas d'antécédents" psychiatriques, avait noté plus tôt mercredi le vice-procureur.
Les premières constatations médico-légales ont confirmé la mort par noyade des deux enfants, un garçon et une fille, Lisa et Teddy, âgés respectivement de trois ans et deux ans. Des autopsies devaient être pratiquées. Le père, qui a été entendu mardi par les enquêteurs, a été mis hors de cause.
"Regard absent"
Les faits se sont produits mardi matin au septième étage d'un immeuble cossu du quartier de la Madeleine, dans le nord-ouest de Nice, où alternent secteurs résidentiels et plus populaires. La famille avait emménagé depuis quelques mois dans l'immeuble. C'étaient des gens "courtois et sportifs", a indiqué la concierge de l'immeuble à des journalistes. "Une famille sans histoires", a renchéri le vice-procureur.
Après son geste, la mère aurait tenté de se suicider par inhalation de gaz. L'arrivée était en effet ouverte à l'arrivée des secours, selon une source proche de l'enquête. C'est elle même qui a alerté par téléphone les services de secours, leur précisant avoir tué ses enfants. Arrivés sur les lieux, les pompiers et les services de police ont découvert les corps. Les aveux de la mère ont été plusieurs fois réitérés.
Après le double infanticide, la mère a téléphoné au père, qui se trouvait sur son lieu de travail dans la commune voisine de Saint-Laurent-du-Var, tenant des propos incohérents sur les enfants. Celui-ci a, à son tour, alerté les secours, puis, accompagné d'un ami, s'est précipité chez lui où il a découvert le drame. Des tensions ont alors surgi entre les policiers et les membres de la famille, qui sont tous sortis de l'immeuble menottés, sauf la grand-mère, selon des témoins.
Blonde, de stature moyenne, Véronique, la mère de famille, avait "un regard absent" tandis qu'elle suivait les policiers, a rapporté un journaliste du quotidien Nice-Matin . Le maire UMP de Nice, Christian Estrosi, également ministre de l'Industrie, s'est rendu sur place mardi.