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Aux amoureux de l'Afghanistan.
 
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 Un jeune Breton témoigne

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MessageSujet: Un jeune Breton témoigne   Un jeune Breton témoigne Icon_minitimeMar 29 Déc - 5:36

Owen Breuil, originaire de Locquénolé, effectue actuellement une mission humanitaire en Afghanistan. Le jeune Finistérien, âgé de 29 ans, raconte son immersion dans ce pays en guerre.



Quelle est la nature de vos missions?
Je suis arrivé en Afghanistan en mai2008. Depuis avril2009, je suis responsable du programme «National solidarity programme»(NSP). Un programme piloté par l'organisation non gouvernementale Solidarités (*) et financé par la Banque mondiale, ainsi que par de nombreux États, sur le district de Ruyi Doab, dans la province de Samangan. Nous mettons en oeuvre des projets tels que la construction de routes, de stations micro-hydroélectriques, de réseaux d'eau, de réservoirs d'eau, de barrages, d'installation contre les inondations de printemps, de ponts
...

Quels rapports entretenez-vous avec la population?
Ici, selon l'islam et les coutumes afghanes, les invités sont sacrés, alors j'ai toujours été très bien reçu. La société afghane est régie par de nombreuses règles le plus souvent non-dites, qui, d'ailleurs, ont beaucoup de points communs avec les traditions de la paysannerie bretonne. Lorsqu'on connaît ces règles et qu'on les respecte, on est accepté et respecté.

Et avec les militaires?
En tant qu'ONG, nous n'avons pas de rapports avec les militaires, afin de garder notre neutralité et notre impartialité. Tout contact avec les forces gouvernementales ou militaires internationales serait plutôt un risque pour nous. En effet, les militaires sont directement visés par les talibans, les groupes antigouvernementaux et autres groupes armés. Il faut tout de même préciser que je travaille dans une zone «calme», où il n'y a pas de conflit ouvert.

Et plus généralement, quel regard portez-vous sur ce pays?
C'est un pays et une culture magnifiques. Si l'on s'intéresse, sans préjugés occidentaux, à cette culture complexe et riche, on en tombe amoureux. L'interprétation de l'Islam en Afghanistan est l'une des plus fondamentalistes dans le monde musulman. La culture afghane et la religion sont imbriquées de manière fusionnelle. Certes, il y a beaucoup d'interdits, mais n'était-ce pas le cas de la Bretagne au début du XXesiècle?

Vous êtes-vous déjà sentis en danger?
Le peu de fois où je me suis senti en danger, c'est lorsque je travaillais dans la Kunar. Il y avait un nombre impressionnant de militaires américains. Là, j'ai senti que j'étais au centre d'une guerre ouverte. On pouvait sentir la tension. Nous faisons très attention. Nous sommes dans une logique de prévention et ne prenons jamais de risques inutiles.

Qu'est-ce qui vous a le plus marqué?
La différence entre ce que j'ai vécu ici et la vision des gens restés en France. Certes, la guerre est présente, mais la vie continue. Les Afghans ne sont pas foncièrement contre les étrangers, comme on peut le lire dans la presse française. Le sensationnalisme est trop souvent privilégié par les rédactions. Un jour, un producteur d'oranges de la Kunar m'a dit:«Vous savez, nous, les Afghans, tout ce que nous voulons, c'est cultiver nos champs, prospérer et vivre en paix avec nos familles; nous ne sommes pas plus pour les talibans que pour les Américains, seulement certains d'entre nous désespèrent de voir la paix venir».
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