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 Karzaï la marionnette qui a coupé ses fils ?

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olympique95
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MessageSujet: Karzaï la marionnette qui a coupé ses fils ?   Karzaï la marionnette qui a coupé ses fils ? Icon_minitimeJeu 15 Avr - 18:31

Le Président Hamid Karzaï s’oppose de plus en plus ouvertement à Washington, qui non seulement refuse mais entrave le dialogue de réconciliation nationale entamé par Kaboul avec les talibans et le Mollah Omar, note le journaliste Eric Margolis, fin connaisseur de la région. Cette querelle reflète selon lui une divergence fondamentale d’intérêts : les afghans, épuisés par trente ans de conflits qui ont ravagé le pays, aspirent à la paix et savent qu’elle ne peut être obtenue sans redonner leur place aux Pashtounes, alors que la coalition emmenée par les USA tient avant tout à s’assurer un contrôle stratégique sur une région riche de ressources. En arrière plan, les puissances régionales ont pleinement conscience des opportunités que leur offrirait un Afghanistan redevenu indépendant. --- Le conflit afghan est emblématique de l’impasse et de l’inefficacité d’une vision géostratégique bâtie sur la domination militaire. En choisissant la confrontation, l’occident non seulement inquiète mais il expose aussi ses faiblesses et compromet son avenir. Par la confrontation armée, il s’aliène tous les peuples du monde qui voient jour après jour les civils innocents mourir sous les balles et les bombes de ceux qui se prétendent pourtant les dépositaires de la plus haute exigence morale et revendiquent le privilège de dire le droit. En inquiétant, il incite les dirigeants à rechercher la protection de l’arme nucléaire, comme c’est le cas en Iran, pour éviter à leur peuple le destin terrible de l’Irak, où l’invasion occidentale - qui a très sûrement provoqué plus de morts et de souffrances que le régime pourtant honni de Saddam Hussein - est un crime qui restera de toute évidence impuni. En ne parvenant pas à imposer sa loi, il révèle à tous son destin d’empire sur le déclin dont l’heure de toute puissance est vouée à « disparaitre des pages du temps », pour reprendre une formule célèbre mais si souvent déformée. Tous ensembles, ces facteurs concourent au résultat inverse des objectifs affichés : on assiste à une aggravation des tensions régionales, une dissémination des armements et à une accélération des processus de recomposition dans les relations internationales, les nations émergentes cherchant à se protéger et à s’éloigner d’un centre, affaibli certes, mais qui reste un facteur de désordre et non de stabilisation. Enfin, ce faisant, il se prive de ce qui serait sa capacité d’influence sur les affaires du monde la plus inspirante : une coopération pacifiée entre pairs, qui donnerait, elle, quelques raisons de partager les idéaux des lumières, dont, piètres héritiers, nous offrons aujourd’hui une détestable caricature

Henry Kissinger a déclaré un jour qu’il était plus dangereux d’être l’allié de l’Amérique que son ennemi.

Dernier exemple en date : Hamid Karzai, le président installé par les américain en Afghanistan, qui a de sérieux ennuis avec des patrons à Washington vraiment en colère.

L’administration Obama veut faire porter le blâme pour l’échec américain à vaincre les talibans à un Karzai largement impuissant, qui est un ancien « atout » de la CIA. Washington a accusé Karzaï d’avoir truqué les élections l’an dernier. C’est vrai, mais les États-Unis avaient « pré-truqué » ces élections afghanes en excluant toutes les partis qui s’opposent à l’occupation occidentale.

Washington, qui soutient des dictateurs et des élections truquées dans tout le monde musulman, a eu l’audace de s’en prendre à Karzaï pour cause de corruption et de bourrage des urnes. Et ce au moment où le Pentagone organisait une prise de contrôle totale du Pakistan par les militaires.

L’administration Obama ne cache pas qu’elle souhaite remplacer Karzai. On pourrait presque entendre Washington crier : « piètre marionnette ! »

Karzai a riposté en accusant les Etats-Unis de truquage des élections. Il a demandé à plusieurs reprises aux militaires américains de ne plus tuer tant de civils afghans.

Puis, Karzaï a laissé tomber une bombe, en affirmant que les USA occupaient l’Afghanistan pour dominer la région de la mer Caspienne, riche en énergies, et non en raison des talibans ou de l’inexistante Al-Qaida. Karzai a déclaré que les talibans « résistaient à l’occupation occidentale ». Les États-Unis auront bientôt 100 000 soldats en Afghanistan, plus 40 000 soldats de l’OTAN.

Karzai a même affirmé en plaisantant à demi qu’il pourrait rejoindre les talibans

Washington a eu une attaque d’apoplexie. Une campagne de propagande pernicieuse a été déclenchée contre Karzaï. Le New York Times, l’un des porte-paroles de l’administration Obama, ardent partisan de la guerre en Afghanistan, a appelé au renversement de Karzaï et à son remplacement par un général plus complaisant.

Le pro-américain Peter Galbraith, qui avait été démis de ses fonctions aux Nations Unies à Kaboul, a déclaré aux médias que Karzaï pourrait être à la fois drogué et fou.

Au-delà de cette querelle - qui ne manque pas de comique - il existe une divergence croissante entre les Afghans et Washington. Après 31 ans de conflit, près de trois millions de morts, des millions de réfugiés, et une pauvreté terrible, les Afghans aspirent à la paix.

Durant les deux dernières années, Karzaï et les seigneurs de guerre qui sont ses alliés ont eu des pourparlers de paix avec les Taliban en Arabie Saoudite.

Karzaï sait que le seul moyen de mettre fin au conflit en Afghanistan est de donner sa place à la majorité pachtoune de la nation et à son bras armé, les talibans. Le compromis politique avec les talibans est la seule - et inévitable - solution.

Mais l’administration Obama, mal conseillée par les néoconservateurs de Washington et les tenants de la ligne dure, est déterminée à « remporter » une victoire militaire en Afghanistan (quoi que cela puisse signifier) pour sauver la face en tant que grande puissance et imposer un règlement qui lui laisse le contrôle stratégique sur l’Afghanistan.

Les États-Unis ont donc contrecarré les pourparlers de paix de Karzaï en obtenant du Pakistan - qui a reçu 7 milliards de dollars US - l’arrestation de hauts responsables talibans réfugiés dans le pays qui participaient aux négociations de paix en cours avec Kaboul.

C’était au tour de Hamid Karzaï d’être en colère. Il a alors commencé à défier ouvertement ses patrons américains et à adopter une position indépendante. La marionnette a coupé les fils.

L’audace retrouvée de Karzaï est due au fait que l’Inde et la Chine sont impatientes de prendre la place de la domination US/OTAN/Anglaise sur l’Afghanistan. L’Inde déverse de l’argent, des armes, envoie ses agents en Afghanistan et forme les forces gouvernementales. La Chine, plus discrètement, entre en scène pour exploiter les richesses minières récemment découvertes en Afghanistan, qui sont d’une valeur de 1000 milliards de dollars, affirme Karzai s’appuyant sur une étude géologique effectuée par l’administration US.

La Russie, qui n’a toujours pas digéré sa défaite des années 1980 en Afghanistan, observe les vicissitudes de l’Amérique avec une évidente réjouissance, non dépourvue d’un désir de se venger quelque peu. Moscou a ses propres ambitions en Afghanistan.

J’ai longtemps suggéré que la meilleure option pour Karzaï serait de prendre ses distances avec la tutelle américaine et de demander le retrait de toutes les forces d’occupation étrangères.

C’est une entreprise risquée, certes. N’oublions pas l’avertissement de Kissinger. Karzaï pourrait se retrouver mort. Mais il pourrait aussi devenir un héros national et le meilleur candidat pour diriger un Afghanistan indépendant que tous les groupes ethniques pourraient accepter.

Hélas, les États-Unis continuent de faire la même erreur en recherchant des clients dociles plutôt que des alliés qui soient réellement légitimes et populaires.


Par Eric Margolis, Toronto Sun, 11 avril 2010
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Golestan
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Golestan


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MessageSujet: Re: Karzaï la marionnette qui a coupé ses fils ?   Karzaï la marionnette qui a coupé ses fils ? Icon_minitimeVen 16 Avr - 20:18

Salam
Les Talibans demande à Karzei de se démarquer totalement des forces occupants et cesser de servir leurs intérets, les Talibans affirment que les usa ne voudront jamais d'allié mais ils cherchent simplement des esclaves pour servire leurs intérets plutôt.

Les Talibans demandent aux forces armées afghanes de quitter le bateau naviguer par les américains avant qu'il ne soit coulé sous le feu de leurs combattants, ils affirment une fois de plus qu'aucune négociation ne sera entammé tant que les forces étrangères n'auront pas quitter la terre des hommes libres.
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AZ
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MessageSujet: Re: Karzaï la marionnette qui a coupé ses fils ?   Karzaï la marionnette qui a coupé ses fils ? Icon_minitimeSam 17 Avr - 7:10

Salam,
Golestan a écrit:
Salam
Les Talibans demande à Karzei de se démarquer totalement des forces occupants et cesser de servir leurs intérets, les Talibans affirment que les usa ne voudront jamais d'allié mais ils cherchent simplement des esclaves pour servire leurs intérets plutôt.

Les Talibans demandent aux forces armées afghanes de quitter le bateau naviguer par les américains avant qu'il ne soit coulé sous le feu de leurs combattants, ils affirment une fois de plus qu'aucune négociation ne sera entammé tant que les forces étrangères n'auront pas quitter la terre des hommes libres.
Je pense que les décisions et les actes de Karzai sont plus influencés par les américains que par les talebs. Je pense que Karzai a senti son heure de gloire toucher à sa fin, maintenant il essaies de "recoller" les morceau du pot qu'il a cassé. La minute où les américains lui feront savoir qu'ils le garderont, il changera encore une fois de discours...
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MessageSujet: Re: Karzaï la marionnette qui a coupé ses fils ?   Karzaï la marionnette qui a coupé ses fils ? Icon_minitimeSam 17 Avr - 11:50

salam az jan

Déjà de retour... ça a dû te sembler si court ce séjour à Mazar e Sharif... inutile de te questionner, on ne saura rien. Sad ... contente que tu fasses ton 'come back' Wink

*****
...alors, l'un évoque la marionnette, l'autre, la girouette... et, j'ajouterai, gros risques de... pirouette cacahuète (bon, je suis en grande forme Razz )

Plus sérieusement... ne dit-on pas que les Afghans se louent et ne se vendent pas ? dans ce cas, à nouveaux bailleurs, autres fils...

Karzaï la marionnette qui a coupé ses fils ? Priere1... il faut faire confiance au Yâgestân
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Golestan
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Golestan


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MessageSujet: Re: Karzaï la marionnette qui a coupé ses fils ?   Karzaï la marionnette qui a coupé ses fils ? Icon_minitimeSam 17 Avr - 12:24

deva a écrit:


Plus sérieusement... ne dit-on pas que les Afghans se louent et ne se vendent pas ? dans ce cas, à nouveaux bailleurs, autres fils...
Le problème est que l'Afghan se loue mais n'est pas une bonne affaire, tout ce qui ont loué l'Afghan ils ont plus perdu que gagné, les anglais leur a couté des milliers de morts, les soviétique leur empire, et les ricains connaîtront aussi une grande défaite très prochainement.

Le jour où les étrangers trouveront un allié SUR parmis les afghans les poules auront de dents, c'est pourquoi la situation devienne très ingérable pour ceux qui veulent la contrôler.
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MessageSujet: Re: Karzaï la marionnette qui a coupé ses fils ?   Karzaï la marionnette qui a coupé ses fils ? Icon_minitimeSam 17 Avr - 15:02

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Golestan
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MessageSujet: Re: Karzaï la marionnette qui a coupé ses fils ?   Karzaï la marionnette qui a coupé ses fils ? Icon_minitimeSam 17 Avr - 17:07

mortazahashemi a écrit:
Cette musique me fait vibrer à chaque fois que je l'écoute.
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MessageSujet: Re: Karzaï la marionnette qui a coupé ses fils ?   Karzaï la marionnette qui a coupé ses fils ? Icon_minitimeSam 17 Avr - 17:10

Golestan a écrit:

Cette musique me fait vibrer à chaque fois que je l'écoute.

Ah ouais? Pourquoi?
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Golestan
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MessageSujet: Re: Karzaï la marionnette qui a coupé ses fils ?   Karzaï la marionnette qui a coupé ses fils ? Icon_minitimeDim 18 Avr - 8:27

Salam
Tiens la bonne version

https://www.youtube.com/watch?v=w1A4tk7jytk&feature=related
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MessageSujet: Re: Karzaï la marionnette qui a coupé ses fils ?   Karzaï la marionnette qui a coupé ses fils ? Icon_minitimeDim 18 Avr - 10:07

Il est pas mieux que le mien...

Golestan a écrit:
Salam
Tiens la bonne version

https://www.youtube.com/watch?v=w1A4tk7jytk&feature=related
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afghanterminator
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MessageSujet: Re: Karzaï la marionnette qui a coupé ses fils ?   Karzaï la marionnette qui a coupé ses fils ? Icon_minitimeDim 18 Avr - 18:20

Golestan a écrit:
Salam
Tiens la bonne version


Salam
+1
la version de Ahmad Wali est mieux =)
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Golestan
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MessageSujet: Re: Karzaï la marionnette qui a coupé ses fils ?   Karzaï la marionnette qui a coupé ses fils ? Icon_minitimeDim 18 Avr - 20:04

afghanterminator a écrit:
Golestan a écrit:
Salam
Tiens la bonne version


Salam
+1
la version de Ahmad Wali est mieux =)
Laisse le le petit Mortaza, seul les anciens peuvent faire la différence entre les deux Razz
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Golestan
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MessageSujet: Re: Karzaï la marionnette qui a coupé ses fils ?   Karzaï la marionnette qui a coupé ses fils ? Icon_minitimeMar 20 Avr - 13:52

Salam
Je constate qu'une guerre médiatique a débuté contre le président Karzei depuis un certains et cette guerre devient de plus en plus virulente.
Voici un article de propagande pour destabiliser encore plus l'Afghanistan, plus Karzei pense aux intérets de sa nation plus les occidentaux le considère comme un potentiel danger pour leurs intérets en Afghanistan.

Que faire avec Hamid Karzaï? Pour faire court: pas grand-chose.

Ces dernières années, avec le renouveau de la doctrine de la contre-insurrection, l'armée américaine en a appris beaucoup sur les «conflits asymétriques», des conflits dans lesquels des nations puissantes (ici, les Etats-Unis) sont mises en difficulté par des adversaires considérablement moins puissants (ici al-Qaïda et les Taliban), mais qui ont compris comment exploiter leur vulnérabilité.

Il semble que le président afghan ait lui-même appris à profiter de la situation.

Le régime de Karzaï - sa souveraineté, son budget, son armée, sa police, et même sa sécurité personnelle - dépend entièrement des Etats-Unis, de l'Otan et d'une poignée d'autres alliés.

Si les puissances occidentales se sont tant impliquées dans la guerre, c'est parce qu'elles pensent que c'est important pour leur propre sécurité. Elles ne cessent de le répéter: l'Afghanistan est un enjeu majeur pour elles. Karzaï sait donc que sa marge de manœuvre est beaucoup plus grande qu'on peut le penser a priori.

Cela me rappelle cette vieille blague: si vous devez un million de dollars à la banque, vous appartenez à la banque ; si vous devez un milliard à la banque, la banque vous appartient. La banque, c'est nous, les Etats-Unis. Et le débiteur, c'est Karzaï. Ce dernier est persuadé que nous ne le laisserons pas tomber, précisément à cause du poids de cette relation, et il a probablement raison. (C'est l'équivalent politico-militaire du fameux too big to fail des banques, «trop gros pour tomber».)

Menaces

Voilà qui pourrait expliquer les dernières sorties de Karzaï. Le 1er avril, il a accusé l'Occident d'avoir tenté de manipuler l'élection présidentielle afghane de l'automne dernier. Une élection qu'il avait de toute évidence lui-même pipé! Il a aussi expliqué que la coalition militaire occidentale (sans qui il serait certainement mort) n'était qu'un envahisseur, et que sa présence donnait aux Taliban une légitimité en tant que mouvement de «résistance nationale».

Les cibles de ces attaques n'ont pas apprécié, alors Karzaï a téléphoné à la secrétaire d'Etat Hillary Clinton pour s'excuser des incompréhensions que ses déclarations ont engendrées. Mais le week-end suivant, il est allé encore plus loin. «Si vous continuez à me mettre la pression, vous et la communauté internationale, je le jure, je rejoins les Taliban», a-t-il lancé lors d'une rencontre avec des parlementaires afghans qui avaient rejeté un décret visant à lui donner le pouvoir de nommer tous les membres de la Commission des plaintes électorales, pour l'instant indépendante. (Il aurait ainsi pu contrôler totalement les élections et rester potentiellement président-à-vie.)

Il a aussi assuré à un groupe de dirigeants tribaux à Kandahar que s'ils le désiraient, il annulerait les opérations militaires de l'Otan prévues cet été dans la province - des opérations (très minutieusement) préparées dans le cadre de la nouvelle stratégie du président Barack Obama.

Certains responsables américains, qui se sont au fil des ans habitués aux crises de Karzaï, estiment que désormais, il dépasse les bornes et que cela remet en question la mission militaire toute entière.

Le but de notre campagne de contre-insurrection n'est pas tant de détruire l'ennemi que de protéger le peuple afghan, de s'assurer que son gouvernement pourra lui garantir les services de base et gagner sa confiance, pour éviter qu'il ne se tourne vers les Talibans ou d'autres insurgés.

La guerre doit viser à «répondre aux besoins de la population, via le gouvernement afghan», comme l'a expliqué le général Stanley McChrystal, le commandant des forces américaines en Afghanistan, dans une note interne l'an dernier.

A l'époque où le général McChrystal a écrit cette note, on craignait surtout que la corruption omniprésente du régime de Karzaï ne mine sa légitimité aux yeux des Afghans. Si c'était le cas, même la plus parfaite des campagnes militaires n'atteindrait pas ses objectifs politiques, parce qu'il serait alors impossible de fournir à la population des services «via» un gouvernement afghan discrédité.

Les dernières déclarations de Karzaï posent cependant une question plus inquiétante encore: les gouvernements occidentaux peuvent-ils travailler avec un président afghan qui s'en prend à eux à tout va, jusqu'à les traiter d'envahisseurs impérialistes, rejoignant ainsi le discours des Taliban et d'al-Qaïda?

Le problème, ce n'est pas les changements d'humeur ou l'ingratitude de Karzaï. La question est de savoir si, dans ces circonstances, une campagne de contre-insurrection peut marcher, et si nous ne sommes pas en train de gaspiller des vies humaines et de l'argent.

Une question-clé, à laquelle réfléchissent les responsables américains: peut-on encore se réconcilier avec Karzaï? Selon certains, la chronologie des évènements suggère que, sans le vouloir, nous sommes déjà allés trop loin et que nous n'arriverons pas à le calmer.

La tension a commencé à monter le 10 mars, quand Karzaï a chaleureusement accueilli à Kaboul le président iranien Mahmoud Ahmadinejad - un terrible affront pour Washington. Mais cela n'est pas arrivé par hasard. Si Karzaï a invité notre ennemi public numéro 1, et l'a ensuite écouté, sans broncher, prononcer fièrement un discours anti-américain au sein-même du palais présidentiel, c'est pour «faire payer» à Obama l'annulation de son invitation à la Maison Blanche, comme le rapportent Dexter Filkins et Mark Landler du New York Times. Obama a finalement renoncé à accueillir Karzaï à cause de son décret sur la commission électorale. Les relations entre les deux pays étaient donc troublées depuis un moment déjà.

Si Obama s'est rendu sans prévenir à Kabul le 28 mars, c'est en partie pour s'expliquer de visu avec Karzaï, en partie pour lui assurer le soutien des Etats-Unis. La rencontre se serait bien passée, selon certains responsables.

Ensuite, le 31 mars, le Washington Post a cité, dans un article publié en première page, un «responsable militaire américain haut-gradé» menaçant de placer Ahmed Wali Karzaï, le frère du président, sur la liste des insurgés les plus recherchés, afin qu'il puisse être arrêté ou tué.

Le président Karzaï lit assidument la presse américaine et est très sensible aux accusations portées depuis longtemps contre son frère, chef du conseil de la province de Kandahar. Il est soupçonné d'être un baron de la drogue, ce que tous deux réfutent. Deux responsables américains que j'ai interviewés pensent que l'article du Post l'aurait inspiré pour ses folles déclarations des trois jours suivants.

Teatime pour Kerry

C'est peut-être le moment pour Barack Obama de renvoyer le sénateur John Kerry à Kaboul pour une demi-douzaine de rencontres et plus de 300 de tasses de thé avec Karzaï, comme en octobre dernier. Kerry avait alors convaincu le président afghan d'accepter un deuxième tour pour l'élection présidentielle car le premier avait clairement été truqué.

John Kerry peut certainement dorloter Karzaï, en lui réaffirmant à souhait le soutien des Américains. Sinon, il faut s'attendre à des problèmes. Obama pourrait menacer de se retirer d'Afghanistan si Karzaï ne se reprend pas, mais ce dernier ne prendrait certainement pas ces menaces au sérieux. Et après? Si Obama considère vraiment que son engagement en Afghanistan est vital pour les intérêts américains (et il n'aurait pas décidé d'envoyer des renforts s'il ne le pensait pas), il ne prendra certainement pas le risque.

Autre possibilité: contourner l'autorité de Karzaï et se tourner davantage vers les gouverneurs des provinces afghanes et les chefs tribaux. Cette option est prise en compte par Obama. En novembre, juste avant qu'il n'annonce sa nouvelle stratégie, il a déclaré sur ABC-TV que ses conseillers et lui ne concentraient pas seulement leurs efforts sur «le gouvernement national mais aussi sur les acteurs des gouvernements provinciaux qui ont désormais une légitimité».

Gérard Russel, un ancien responsable des Nations unies à Kaboul, m'a expliqué dans une interview téléphonique que la coalition occidentale agissait selon cette approche, mais dans une certaine mesure seulement. L'opération actuelle dans la province de Helmand a ainsi donné localement plus de pouvoir à certains indépendants, aux dépends des hommes de Karzaï.

Mais, a ajouté Gérard Russel, il serait risqué de faire du contournement de Karzaï une pièce maîtresse de notre stratégie. «Karzaï pourrait ébranler ces gouverneurs régionaux s'ils deviennent trop puissants.»

Selon Gérard Russel, on aurait pu l'an dernier, juste avant l'élection, se débarrasser de Karzaï. D'autres ne le pensent pas. Ils estiment que l'agilité de ce dernier a toujours été sous-estimée, et qu'un autre candidat n'aurait peut-être pas fait mieux. Et puis, il y a aussi le «complexe de Diem»: l'assassinat du dirigeant sud-vietnamien Ngo Dinh Diem sous l'administration Kennedy n'a pas amélioré les perspectives politiques, il n'a fait qu'enfoncer plus encore les Etats-Unis dans le bourbier.

Quoi qu'il en soit, Gérard Russel est d'accord pour dire qu'au point où il en est, l'Occident n'a que deux possibilités: cesser de soutenir Karzaï ou lui assurer un soutien sans faille. Un soutien hésitant et des chamailleries incessantes pourraient mener à un désastre et à la défaite.

C'est pourquoi il est temps que quelqu'un se décide à siroter ces 300 tasses de thé...

Quand Obama a annoncé fin 2009 sa nouvelle stratégie, il a dit que les soldats envoyés en Afghanistan commenceraient à revenir en juillet 2011. On saura d'ici fin 2010 si la stratégie porte ses fruits et les décisions de rapatrier les soldats seront prises à ce moment-là, ont expliqué au Congrès le secrétaire à la Défense Robert Gates et l'amiral Mike Mullen, le chef d'état-major interarmées américain.

C'est plus évident que jamais: le succès ou l'échec de cette stratégie dépend dans une large mesure de Karzaï. S'il ne prouve pas que l'on peut lui faire confiance, il est temps pour nous de soutenir quelqu'un d'autre - ou de partir.
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MessageSujet: Re: Karzaï la marionnette qui a coupé ses fils ?   Karzaï la marionnette qui a coupé ses fils ? Icon_minitimeMer 28 Avr - 8:39

Salam

Le président Karzaï fait du pied aux talibans

La circulaire du ministère de l’Intérieur a été envoyée ces derniers jours aux hôtels et maisons d’hôtes du centre du Kaboul. La vente d’alcool, tolérée jusqu’à maintenant pour les étrangers, est interdite. Les jeux d’argent sont bannis. Et les femmes, «en particulier les Afghanes», n’ont plus le droit de fréquenter les maisons d’hôtes où logent des étrangers. «C’est extrêmement inquiétant. Le gouvernement nous impose sans arrêt de nouvelles contraintes. Si ça continue, je vais devoir fermer», explique le directeur d’un établissement prisé des Occidentaux.

Depuis début avril, la police afghane cible les étrangers.

Le 12 avril, une quarantaine de policiers armés de kalachnikovs ont investi le Boccaccio’s, un établissement italien dans le quartier des ambassades. Plusieurs diplomates européens qui y dînaient ont dû être évacués par leurs gardes du corps. Le stock d’alcool a été saisi et les employés arrêtés. Les mêmes scènes se sont répétées dans trois autres restaurants. Plus de 6 000 bouteilles d’alcool ont été saisies et une dizaine d’étrangers, dont un Français, interpellés. Placés en détention provisoire, ils ont été relâchés sous caution avec interdiction de quitter le pays.

«Le président Hamid Karzaï durcit ses positions avant la conférence de paix [prévue fin mai à Kaboul, ndlr]. Il tente de donner des gages aux talibans pour les inciter à négocier. Les attaques contre les étrangers ne constituent qu’une première étape, il faut s’attendre à un recul général des libertés», explique Haroun Mir, directeur du Centre de recherches et de sciences politiques afghan.

La première charge est venue de Karzaï. Le 1er avril, le Président a accusé publiquement l’ONU et l’Union européenne des fraudes massives qui avaient entaché sa réélection en août. Abasourdis, les diplomates en poste à Kaboul y ont vu une preuve de l’impulsivité du président afghan. «Karzaï n’a pas eu un coup de sang. Il voulait faire ces déclarations depuis plusieurs semaines», explique un proche conseiller du Président. Dix jours plus tard, trois Italiens de l’ONG Emergency étaient arrêtés dans leur hôpital de Lashkar Gah, la capitale provinciale du Helmand. Le gouverneur local les accusait d’avoir pris part, avec six employés afghans, à un complot visant à le tuer. «Nous prenons cette affaire très au sérieux. Nous veillerons à ce que l’enquête aille à son terme et qu’ils soient jugés», expliquait-on alors dans l’entourage de Karzaï. Les trois Italiens avaient finalement été relâchés huit jours plus tard.
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MessageSujet: Re: Karzaï la marionnette qui a coupé ses fils ?   Karzaï la marionnette qui a coupé ses fils ? Icon_minitime

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