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 Le sida menace l'Afghanistan avec l'usage de l'héroïne

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Parvaneh
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Date d'inscription : 21/02/2005

Le sida menace l'Afghanistan avec l'usage  de l'héroïne Empty
MessageSujet: Le sida menace l'Afghanistan avec l'usage de l'héroïne   Le sida menace l'Afghanistan avec l'usage  de l'héroïne Icon_minitimeVen 10 Nov - 14:58

vendredi 10 novembre 2006


Le sida menace l'Afghanistan avec l'usage croissant de l'héroïne


Par Catherine JOUAULT


PARIS (AFP) - Déjà durement frappé par la guerre et la pauvreté, l'Afghanistan voit se profiler un nouveau fléau: la propagation du sida due à la consommation croissante d'héroïne par injection, un phénomène qui touche principalement Kaboul, où Médecins du Monde (MDM) vient d'ouvrir un centre.

C'est en effet dans la capitale que s'entassent les anciens expatriés familiarisés à l'injection d'héroïne dans les camps de réfugiés du Pakistan et d'Iran. MDM chiffre à "plusieurs dizaines de milliers" les utilisateurs d'héroïne par injection à Kaboul aujourd'hui mais, officiellement, il n'y a que 36 cas de sida en Afghanistan.

"Ces derniers temps, nos équipes locales et d'autres observateurs ont vu apparaître une forte problématique liée à la consommation de drogue. L'Afghanistan est bien connu comme pays producteur - 92% de la production mondiale en vient - mais l'opium est de plus en plus consommé sur place", affirme à l'AFP Olivier Maguet, responsable du projet à MDM.

Pour lui, le phénomène remonte au début des années 2000 lorsque les réfugiés des camps au Pakistan - une zone de consommation d'héroïne par voie intraveineuse très importante - et en Iran sont revenus après la chute des talibans.

Le prix de l'héroïne vendue à Kaboul, raffinée dans des laboratoires clandestins dans le pays, joue aussi dans la propagation puisqu'une dose journalière coûte de 1 à 2 dollars, ce que gagne un ouvrier journalier, catégorie qui constitue la majorité des utilisateurs, relève-t-il par ailleurs.

Les difficiles conditions de vie, dans un des pays les plus pauvres du monde, contribuent aussi à créer un terreau favorable à la prise de drogue. "Il n'y a pas un des 180 usagers rencontrés par MDM pendant la phase exploratoire du projet qui n'ait pas connu la mort de son père ou de sa mère, de ses frères, la violence, des viols de sa mère ou de ses soeurs", relève M. Maguet.

L'usage d'héroïne touche aussi les femmes. "L'injection sous la burqa, ce n'est pas un mythe", lance-t-il. Confrontées elles aussi à une situation de guerre avec toutes les violences associées, les femmes se retrouvent en plus veuves ou chargées de famille à la suite de la mort de leur mari, de leur père ou de leurs frères. Seules, elles doivent se débrouiller dans une société qui a du mal à faire de la place aux femmes et ont recours à "des produits divers et variés", note-t-il.

Le programme de réduction des risques de MDM à Kaboul prend une double forme: des maraudes pour aller à la rencontre des utilisateurs là où ils "vivent, travaillent, achètent, consomment" et un lieu d'accueil où ils peuvent gratuitement échanger leurs seringues, faire soigner les pathologies liées à l'injection (abcès, septicémie...), intégrer des groupes de discussions...

L'ONG, qui organise un voyage de presse sur place la semaine prochaine, emploie une dizaine d'Afghans, dont certains drogués, tous des hommes, ce qui entraîne une impossibilité d'accès aux femmes.

A l'horizon 2007, MDM compte assurer une activité consultation-dépistage et fournir des traitements par anti-rétroviraux ou Interféron.

A plus long terme, l'association souhaiterait développer un axe santé mentale dans ce pays où les troubles psychologiques ou psychiatriques sont légion: 70% des habitants ont moins de 25 ans, ils sont nés après le début de l'invasion soviétique et ont donc connu toutes les périodes de guerre.
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