Des soldats de l'Otan ont tué mercredi un policier afghan qui avait ouvert le feu sur eux dans une base du nord-ouest afghan et des habitants ont ensuite tenté d'entrer de force dans le complexe en signe de protestation, rapportent des responsables.
Le policier renégat a été abattu par les troupes étrangères après avoir retourné son arme contre elles durant un exercice de tir organisé dans l'enceinte de cette base sous commandement espagnol, a déclaré le gouverneur de la province de Baghdis.
Le complexe militaire est situé dans la capitale de cette province frontalière du Turkménistan, Kalay-e Naw.
"Trois soldats étrangers ont été blessés par les tirs du policier", a dit le gouverneur Dilbar Jan Arman.
Après la mort du policier, un millier de manifestants ont tenté de pénétrer de force dans la base, a-t-il ajouté.
Des habitants avaient parlé auparavant de plusieurs milliers de manifestants et rapporté que certains d'entre eux avaient mis le feu à une partie de la base.
Un manifestant qui a dit se prénommer Abdullah, a affirmé que les troupes étrangères avaient répliqué par des tirs et fait des victimes.
La Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) a confirmé qu'une manifestation se tenait devant la base et dit n'avoir aucune autre information dans l'immédiat.
Les troupes sous commandement de l'Otan ont accru leurs efforts pour former et entraîner la police et l'armée afghane afin qu'elles puissent à terme assurer la sécurité du pays, dans le cadre du retrait progressif des troupes américaines censé débuter en juillet 2011.
Plusieurs chefs militaires américains ont fait part cette semaine de leurs doutes quant à la pertinence de ce calendrier présenté par le président Barack Obama, expliquant qu'il pourrait redonner de la vigueur à l'insurrection des taliban.
La coopération entre les forces afghanes et étrangères a en outre été marquée par plusieurs incidents impliquants des soldats ou policiers renégats qui se sont retournés contre leurs formateurs.
Le mois dernier, un soldat afghan a tué trois Britanniques. L'année dernière, cinq militaires britanniques avaient déjà été victimes d'un incident de ce type et les autorités de Kaboul avaient alors annoncé un renforcement des procédures d'enquête sur la personnalité et l'identité des nouveaux engagés.
Sayed Salahuddin, Grégory Blachier pour le service français