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Le journaliste japonais Kosuke Tsuneoka, lors d'une conférence de presse sur sa captivité, le 7 septembre 2010 à Tokyo |
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Afghanistan: un journaliste japonais otage avait donné signe de vie sur Internet
TOKYO — Un journaliste japonais, rentré au Japon après cinq mois de captivité en Afghanistan, a affirmé avoir utilisé la crédulité et les faibles connaissances de ses ravisseurs pour émettre un signe de vie via internet la veille de sa libération.
Kosuke Tsuneoka, 41 ans, qui avait disparu dans le nord de l'Afghanistan au mois d'avril, avait été relâché samedi plus placé sous la protection de l'ambassade du Japon à Kaboul, avant de rentrer lundi au Japon.
Affirmant que ses ravisseurs n'étaient pas les talibans mais des membres de la milice islamiste du Hezb-e-Islami, ce journaliste indépendant les a décrits mardi peu éduqués, devant la presse au Japon.Ils connaissaient le mot internet, mais n'avaient pas idée de ce dont il s'agissait", a assuré M. Tsuneoka.
Profitant de leur crédulité, il a réussi à poster deux messages sur internet le vendredi 3 septembre.
"Un jour, l'un d'eux est venu me voir avec un téléphone portable en me demandant comment s'en servir. J'ai alors pensé que c'était une chance", a-t-il expliqué.
Après avoir activé l'accès à internet, il posta alors quelques lignes sur le site de messages courts Twitter, signalant "être toujours en vie, mais emprisonné", puis donna sa localisation, le tout sous les yeux de ses geôliers qui n'ont pas compris puisque ne parlant pas anglais.
Le lendemain, ses ravisseurs l'ont libéré, mais M. Tsuneoka ne pense pas qu'il y ait un lien de cause à effet.
Reconnaissant avoir été bien traité, ce journaliste, converti à l'islam, a assuré en outre que ses ravisseurs ignoraient aussi les préceptes musulmans.
"Ils semblaient avoir une interprétation très simpliste du monde, jugeant les musulmans bons et les autres mauvais", a-t-il souligné, indiquant que les miliciens en question avaient une admiration pour les talibans.
M. Tsuneoka a dit souhaiter que le gouvernement japonais pousse le président afghan Hamid Karzaï à lutter contre la corruption.
Selon lui, l'aide financière accordée par le Japon pour reconstruire le pays est monopolisée par les régions sous contrôle gouvernemental, ce qui creuse le fossé et l'animosité avec les zones régies par les talibans.