Hekmatyar dit avoir cessé tout contact avec les Talibans

Afghanistan: Hekmatyar dit avoir cessé tout contact avec les talibans

KARACHI, Pakistan (AP) - Le chef de guerre afghan Gulbuddin Hekmatyar, ancien Premier ministre aujourd'hui en exil, a affirmé à l'agence Associated Press que ses hommes avaient mis fin à toute coopération avec les talibans et a laissé entendre qu'il était ouvert à des discussions avec le président Hamid Karzaï.

Dans un enregistrement vidéo au cours duquel il répond à des questions que l'AP lui a transmises par le biais d'un intermédiaire, le chef du mouvement islamiste Hezb-i Islami évoque également les deux fois où il a failli être arrêté par les forces américaines, sans préciser à quelle date remontent les faits. On ignore quand et où l'enregistrement a été effectué.

S'exprimant devant un mur blanc, il déclare que son groupe n'a actuellement "pas de contact avec les talibans", mais ne fournit pas la date à laquelle il a cessé de coopérer avec la milice. Il affirme aussi que son mouvement est "le seul parti en Afghanistan qui a la capacité de former un gouvernement islamique fort et stable" dans le pays.

A la question de savoir s'il envisagerait l'ouverture de négociations avec le président Hamid Karzaï, Gulbuddin Hekmatyar souligne que le dialogue est le meilleur moyen de résoudre les problèmes auxquels est confronté l'Afghanistan.

"Mais nous disons que le dialogue peut seulement être fructueux si les agresseurs autorisent véritablement le gouvernement de Kaboul à cesser les combats, à négocier avec les moudjahidine et à honorer ce que Kaboul et la résistance décident", déclare-t-il.

Par ailleurs, il explique que ses hommes ont aidé les dirigeants d'Al-Qaïda "parce qu'ils étaient les hôtes de la nation afghane" tout en affirmant qu'Hezb-i Islami n'a jamais eu de liens avec la nébuleuse terroriste en matière d'organisation.

A l'adresse du président George W. Bush, il dit espérer que le chef de la Maison Blanche s'est rendu compte qu'"attaquer l'Afghanistan et l'Irak a été une erreur historique. Vous n'avez pas d'autre option" que de retirer "vos forces d'Irak et d'Afghanistan et de donner aux Irakiens et aux Afghans le droit de vivre" comme ils l'entendent et "de sélectionner le système de leur choix", ajouté Gulbuddin Hekmatyar, qui était Premier ministre lors de la guerre civile au cours de laquelle la majeure partie de Kaboul fut détruite.

Opposant au président Karzaï, il avait annoncé dans un enregistrement vidéo diffusé en mai dernier par Al-Jazira entendait combattre sous le commandement d'Ayman al-Zawahiri, le numéro deux d'Al-Qaida. Le gouvernement américain le considère désormais comme un terroriste. AP

Gôlbouddine Hekmatyâr rompt avec les taliban et se dit prêt à des négociations avec Karzaï

On croyait avoir tout connu. Mais c’était une erreur, la scène politico-militaire afghane n’en finissant pas d’étonner. Dans une vidéo, le chef rebelle Gôlbouddine Hekmatyâr annonce qu’il rompt avec les taliban et qu’il pourrait négocier avec Kaboul.


Répondant dans une vidéo à des questions de l’Associated Press transmises trois semaines plus tôt par un intermédiaire, Gôlbouddine Hekmatyâr annonce qu’il met un terme à la collaboration de son parti, le Hezb-e Islami, avec les taliban. Hekmatyâr a expliqué que son parti a contacté les leaders des taliban en 2003 et accepté de lancer une guerre sainte contre les troupes américaines à leurs côtés. « Le djihâd battait son plein avant de diminuer en intensité car certains éléments au sein des taliban rejetaient l’idée d’une lutte commune contre les agresseurs », a-t-il expliqué. Ses hommes ne mènent que des opérations limitées en ressources d’un manque de ressources. Toutefois, Hekmatyâr affirme qu’il peut compter sur un grand nombre de combattants capables de mener une lutte de longue haleine.
L’ancien Premier ministre suggère également qu’il est prêt à entamer des négociations avec le président afghan, Hamid Karzaï, même s’il pose des questions a priori inacceptables pour le gouvernement afghan et son parrain américain. Le dialogue est le meilleur moyen de résoudre les problèmes que connaît l’Afghanistan, estime-t-il. « Mais, nous pensons que le dialogue peut réellement être fructueux seulement si les agresseurs (américains) permettent sincèrement au gouvernement de Kaboul d’arrêter les combats et de négocier avec les moudjahiddine et s’ils respectent les décisions de Kaboul et de la résistance », a-t-il dit.

Hekmatyâr a également adressé un message au président américain, George Bush. « Vous devez comprendre qu’attaquer l’Afghanistan et l’Irak étaient des erreurs historiques. Vous n’avez pas d’autres options que de retirer vos troupes d’Irak et d’Afghanistan et de donner aux Irakiens et aux Afghans le droit de vivre selon leurs coutumes et de choisir leurs propres systèmes politiques », a-t-il ajouté tout en précisant que seul son parti, le Hezb-e Islami, est le seul de la scène politico-militaire afghane à avoir la capacité de former un gouvernement islamique fort et stable.

Avec AP