Des parlementaires afghans et des candidats aux élections de septembre dernier, dont les résultats n'ont toujours pas été publiés, ont réclamé dimanche la tenue d'un nouveau vote et brandi le risque de violences.
Accompagnés par plusieurs centaines de leurs partisans, ils ont défilé dans Kaboul et remis une pétition à l'ambassade des Etats-Unis.
"Nous condamnons l'élection du 18 septembre, la jugeons illégale et demandons au gouvernement d'organiser un nouveau scrutin", pouvait-on lire sur une large banderole alors que les manifestants passaient devant le palais présidentiel d'Hamid Karzaï et la représentation de l'Onu dans la capitale afghane.
"Nous disons que les résultats de ces élections ne feront qu'aggraver la sécurité en Afghanistan et forceront des millions de personnes à gagner les montagnes (pour prendre les armes)", a déclaré à Reuters Daoud Sultanzoy, député sortant qui briguait un nouveau mandat. "Nous disons que ces élections devraient être annulées", a-t-il ajouté.
Les résultats définitifs du scrutin étaient initialement attendus pour fin octobre. Leur publication a été repoussée le temps que les milliers de plaintes puissent être examinées.
Près d'un quart des suffrages exprimés pour les élections à la chambre basse du Parlement ont déjà été invalidés par la commission électorale indépendante (IEC) et les accusations de fraude se sont multipliées.
La commission elle-même a été visée par les critiques, et, dans la province de Khost (est), son représentant en chef a été arrêté pour fraudes présumées.
Les manifestants accusent des fonctionnaires de l'IEC d'accepter des pots-de-vin de la part de candidats qu'ils favorisent dans le décompte des voix.
Une manifestation similaire a eu lieu à Jalalabad, à 150 km à l'est de Kaboul.
La crédibilité des élections est un enjeu majeur pour le président américain Barack Obama, qui doit revoir en décembre sa stratégie afghane.
Sayed Salahuddin, Henri-Pierre André pour le service français