Une chaîne commune à l’Iran, l’Afghanistan et au Tadjikistan pourrait voir le jour d’ici quelques semaines. Initié il y a quatre ans, le projet est sur le point de se concrétiser, mais Douchanbé et Kaboul ne partagent pas vraiment l’enthousiasme de leur voisin iranien. Certaines différences culturelles sont évoquées pour démontrer les risques d’échec. C’est pourtant la proximité des trois cultures qui était à l’origine du projet.
C’est lors d’une rencontre entre les présidents Mahmoud Ahmadinejad, Hamid Karzai, and Emomali Rahmon, en juillet 2006 qu’avait été lancée l’idée d’une chaîne de télévision commune. La langue perse étant largement répandue dans les trois pays, on avait invoqué la proximité culturelle comme base de succès. Depuis, l’équipement est prêt et ne demande qu’à trouver un endroit où être installé. L’ambassadeur iranien au Tadjikistan pense même que si les décisions sont prises rapidement, la chaîne sera prête pour diffuser les célébrations de Norouz, au premier jour du printemps.
Mais l’enthousiasme des Iraniens n’est pas partagé partout. En Afghanistan, les chaînes ne manquent pas et l’arrivée d’une télévision commune avec les voisins n’est pas attendue avec une extrême impatience. On va même jusqu’à s’inquiéter des coûts élevés qu’elle représenterait. Au Tadjikistan, on souligne désormais les différences culturelles qui entraveraient la réussite de la chaîne. Il faut noter que Douchanbé s’éloigne petit à petit de Téhéran. Le gouvernement tadjik a récemment rappelé ses étudiants présents dans des pays musulmans, notamment en Iran, et a réduit la semaine dernière le nombre de lignes aériennes en direction de son voisin perse. La chaîne commune semble effectivement bien mal partie.
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