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Cent quatre-vingts salariés du site de PSA Peugeot Citroën à Vesoul, qui produit des pièces détachées pour l'Iran, seront mis au chômage technique en mars. En cause : un ralentissement d'activité attribué aux sanctions économiques contre ce pays, estiment, jeudi 16 février, les syndicats.
Une première période de chômage technique était programmée du 20 février au 5 mars. Mais la direction du site de Vesoul, dans la Haute-Saône, a annoncé lors d'un comité d'entreprise exceptionnel que cette période d'inactivité se prolongerait jusqu'au 30 mars pour cent quatre-vingts salariés d'un atelier qui travaille quasi exclusivement pour l'Iran, selon les syndicats CFE-CGC, la CFDT et la CGT.
En outre, une soixantaine de salariés travaillant dans les bureaux de cet atelier, qui emploie deux cent quatre-vingts personnes, connaîtra également quinze jours de chômage technique en mars. Les salariés restants seront affectés à d'autres secteurs de ce site, où travaillent au total trois mille deux cents permanents et six cents intérimaires.
L'EMBARGO DE L'UE SUR L'IRAN EN CAUSE ?
L'atelier envoie en Iran des pièces détachées et des sous-ensembles de voitures, des Peugeot 206 pour l'essentiel, qui sont assemblées sur place.
"La direction a dit que le chômage technique était dû au contexte économique difficile en Iran. Nous supposons que l'embargo de l'Union européenne sur l'Iran complique les relations du pays avec PSA", a déclaré à l'AFP Jean-Paul Guy, délégué CFDT.
"La direction ne nous le dit pas franchement, mais c'est l'embargo qui nous enlève notre travail", renchérit Christian Hergott, délégué CGT du site.
"Certains salariés auront au total six semaines de chômage technique, pendant lesquelles ils toucheront 90 % de leur salaire net. La direction essaie de trouver une solution à ce problème qui devient récurrent", a indiqué Michel Noël, délégué CFE-CGC et secrétaire du comité d'entreprise.
La direction de PSA Vesoul n'a pas souhaité s'exprimer sur le sujet.
Les Etats-Unis et les pays de l'Union européenne ont imposé à la fin de janvier de nouvelles sanctions financières et pétrolières pour tenter de forcer Téhéran à renoncer à son programme nucléaire controversé. Ils accusent l'Iran de chercher à fabriquer l'arme atomique, ce que Téhéran a toujours démenti.