Etats-Unis: le soldat Bales condamné à la prison à vie pour le massacre de 16 civils afghans
Par LEXPRESS.fr, publié le 23/08/2013 à 20:38
En mars 2012, le sergent Bales avait ouvert le feu de sang-froid sur des villageois en Afghanistan, dont des femmes et des enfants, avant de se rendre. Il a été condamné ce vendredi à la prison à vie sans liberté anticipée.
Le soldat américain Robert Bales, responsable du massacre de 16 villageois afghans en 2012, a été condamné ce vendredi à la prison à vie sans liberté anticipée.
Le sergent Robert Bales, 40 ans, avait plaidé coupable pour échapper à la peine de mort.
Malgré la sentence ne prévoyant pas de libération anticipée, il pourra réclamer la "clémence" de l'armée après vingt ans de réclusion. Si la clémence lui est accordée, il pourra alors devenir éligible à la liberté conditionnelle.
Il avait reconnu avoir abattu de sang-froid 16 personnes dans deux villages afghans le 11 mars 2012, dont des femmes et des enfants, et avoir brûlé leurs corps, avant de se rendre.
Les six membres du jury, réunis sur la base militaire de LewisMcChord, près de Seattle, au nord-ouest des Etats-Unis, ont mis moins de deux heures pour délibérer.
Un condamné impassible
L'accusé n'a montré aucune émotion à la lecture de la sentence, qui intervenait après une semaine de plaidoiries et de témoignages, notamment de neuf victimes afghanes, survivants du massacre. Mais la mère du sergent Bales a sangloté à l'énoncé de la peine.
Son fils a été immédiatement évacué du tribunal. Il n'a pas pu embrasser sa mère ni sa femme avant de rejoindre sa cellule.
Déception des victimes
Plusieurs victimes afghanes étaient présentes dans la salle du tribunal et leur interprète a levé le pouce vers le haut en signe de victoire pour leur signifier que le soldat avait écopé de la prison à vie sans possibilité de libération anticipée.
A la sortie du tribunal, plusieurs d'entre elles ont réagi à la sentence, faisant part de leur déception. "Nous avons fait tout ce chemin depuis l'Afghanistan pour voir si la justice allait être rendue mais (elle ne l'a pas été) à notre façon", a déclaré Haji Wazir, qui a perdu onze membres de sa famille dans la tuerie. "La justice a été rendue à la manière américaine. Nous voulions que ce meurtrier soit exécuté, mais notre souhait n'a pas été entendu", a-t-il ajouté.
"Il s'en sort avec la prison à vie sans possibilité de libération anticipée, mais je demande aux Américains lambda présents ici comment ils souhaiteraient voir puni quelqu'un qui fait irruption chez vous au milieu de la nuit, tue onze membres de votre famille et essaie de brûler leurs corps", a-t-il poursuivi.
"Quand les Américains vont en Afghanistan ou ailleurs, qu'ils essaient d'envoyer des gens bien et pas des fous ou des psychopathes" comme le sergent Bales, a pour sa part demandé Haji Mohammed Naim.
La confiance perdue des Afghans
Le sergent Bales a finalement présenté ses excuses aux victimes cette semaine, mais a été incapable d'expliquer son geste.
Le résultat de tels drames, c'est qu'"il y a quelques années, quand les Américains arrivaient, les enfants couraient à leur rencontre. Maintenant, quand un Américain apparaît, nos enfants s'enfuient et essaient de se cacher", regrette Haji Mohammed Naim.