Adaptation partielle d'un célèbre poème d'un certain cheikh
(On pourra deviner de quel poème il s'agit)
Jusques à quand enfin, ô Unique Présence,
Mes yeux verseront-ils des torrents de pleurs,
Pourrai-je voir un jour la fin des malheurs,
C'est-à-dire l'Union, que cache ma démence,
Avec Toi qui nourris l'amoureux de souffrance ?
J'ai connu les dévots, rencontré les ascètes,
Tout le monde était perdu dans Ta dévotion ;
J'ai partagé leur temps en adoration,
Et poursuis cependant toujours ma seule quête :
Qu'à Ta venue enfin mon cœur meurtri s'apprête !
J'ai vu mes compagnons partir ici ou là,
Ils cherchaient la prière et moi seule l'ivresse :
Ils cherchaient les endroits que Son rayon caresse,
Et moi la Vision de la Face d'Allah,
L’Être qui, en tout lieu, murmure : Me voilà.
Quel que soit le foyer, Toi seul en es le Maître,
C'est ton rayonnement qui éclaire nos yeux,
C'est Toi seul l'adoré sur terre et dans les cieux,
Tu es, sous les aspects, l'Objectif à n'omettre,
Le véritable But, le Réel, le seul Être.
L'amoureux rossignol T'aperçoit dans la fleur,
Le papillon périt pour Te voir dans la flamme,
Le Sage T'aperçoit chez tout être, homme ou femme,
On Te voit en tout lieu par le regard du Cœur,
C'est Te chercher « ailleurs » qui fait donc mon malheur...