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 Ordure, viens à moi !

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AuteurMessage
Yama
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Yama


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MessageSujet: Ordure, viens à moi !   Ordure, viens à moi ! Icon_minitimeMer 5 Sep - 11:58

Ordure, viens à moi !


Sur le chemin spirituel, l'acception, ou le consentement est sans doute l'une des choses les plus difficiles à comprendre d'abord et puis à réaliser. La notion implique, entre autres, deux questions épineuses qui tourmentent les esprits : la place de la liberté humaine d'abord et ensuite la présence du mal. Je suis libre, partiellement du moins, se dit-on, pourquoi renoncer à ma liberté pour accepter quoique ce soit ? Et puisque je suis libre d'accepter et de récuser ce que je veux, pourquoi devrais-je accepter le mal, pourquoi devrais-je l'accueillir ou même consentir à ce qu'il soit ? D'ailleurs, puisque Dieu est bon, pourquoi a-t-il créé le mal ?

Vains questionnements ! Le questionneur ignore ce qu'il est, or s'il avait connaissance de soi-même il aurait eu connaissance de Dieu et plus aucune question n'aurait émergé alors. Ces questions, et bien d'autres semblables, ne sont que pertes de temps et tourments de l'âme, elles ne nous avancent en rien parce que les fondements nous sont ignorés et tout ce que l'on pourrait bâtir serait sablonneux.

Le fait est que l'homme, quel qu'il soit et quelle que soit sa complexion apparente et subtile, est une sorte d'usine de transformation. Sa vocation est, au fond, de « purifier le monde » pour en voir la réalité lumineuse ou, autrement dit, ôter les couches plus ou moins nombreuses de crasses qui le recouvrent pour se mirer soi-même dans sa merveilleuse réalité et puis rayonner. Le travail de transformation qui se fait en lui est prévu avant même sa naissance, et ce travail se fait qu'il en soit conscient ou non et qu'il le veuille ou non. Tout semble résider finalement dans la manière dont il accueille ce travail ou, en d'autres termes, dans la façon dont il accueille la vie elle-même puisque celle-ci représente la somme des transformations qui seront accomplies de la naissance à la mort.

La transformation implique, évidemment, la « réception » de « la matière première », son accueil ou le consentement à ce qu'elle soit et à ce qu'elle vienne dans la divine usine. C'est précisément là qu'intervient une grave difficulté : étant ce que l'on est, l'on accueille avec joie et peut-être reconnaissance « le bien », les expériences que l'on juge agréables, positives, enrichissantes etc., mais on refuse automatiquement d'accueillir « le mal », les expériences douloureuses, celles qui chagrinent, ébranlent, fracassent ; pourtant les unes comme les autres ne sont que des expériences, ou des matières premières qui doivent être transformées, rien de plus. Le refus du mal, dont on ne comprend pas la raison d'être et parce que l'on juge les choses selon les apparences, entraîne vaines souffrances et croît l'opacité de la « vision ». Mais ce n'est pas tout : tant que « le mal » n'est pas accueilli et travaillé, il ne pourra être transformé et tant qu'il subsiste, le bien dépendant subsiste aussi ; autrement dit, tant que « le bien » et « le mal » ne sont pas pareillement accueillis pour être transformés et illuminés, il est impossible de dépasser le monde de la dualité ou, comme diraient d'autres, le monde de souffrances.

Le mal existe, mais, puisque l'extérieur est le reflet de l'intérieur, sa source est en nous et non hors de nous. Le nier, c'est nier une partie de nous-mêmes, le combattre, c'est nous combattre nous-mêmes, l'enfouir, c'est repousser les choses ; tout ce qu'il y a à faire, c'est de l'accepter, de l'accueillir pour le polir d'une certaine façon. Ce n'est que par l'accueil égal du « bien » et du « mal » que l'on amène les oppositions au centre de soi-même et  transcende la dualité le moment venu. Ce polissage du « mal » peut être décrit comme un combat aussi ; or pour combattre un ennemi, il faut d'abord le voir tel qu'il est, l'accepter, en faire la connaissance et entreprendre ensuite sa ruine ; on ruine aussi par le polissage en question et c'est évidemment le sens du « djihad ». En l'occurrence, la ruine enfante le sublime. Par une étrange alchimie, ordure devient dorure et la création toute entière change de face.
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