mercredi 29 juin 2005
Afghanistan: un 1er hélicoptère US sans doute abattu par les talibans
KABOUL (AFP) - Pour la première fois depuis la chute des talibans fin 2001, l'armée américaine en Afghanistan a reconnu mercredi que des "tirs ennemis" pouvaient être à l'origine de l'accident d'un hélicoptère qui s'est écrasé la veille dans l'est du pays avec 17 militaires à bord.
"Les premières informations indiquent que l'accident peut avoir été causé par des tirs ennemis", a expliqué un porte-parole du contingent américain en Afghanistan, le colonel James Yonts.
Le sort des 17 militaires voyageant à bord du Chinook était toujours incertain.
"C'est arrivé durant une opération qui est toujours en cours. Il y a des troupes de la coalition en contact avec l'ennemi en ce moment même", a ajouté l'officier lors d'une conférence de presse, 24 heures après le crash de l'hélicoptère.
Cet accident d'hélicoptère est le neuvième d'un appareil de la coalition depuis la chute du régime fondamentaliste des talibans en novembre 2001, et le premier pour lequel la possibilité de "tirs ennemis" est évoquée.
Un porte-parole des talibans avait revendiqué mardi soir l'attaque contre l'hélicoptère. Selon lui, tous les occupants de l'appareil ont été tués.
Lorsque l'hélicoptère a approché de la zone, à l'ouest d'Asadabad, capitale de la province de Kunar, à environ 150 km à l'est de Kaboul, "il a été pris sous des coups de feu d'armes légères (et) s'est écrasé alors que ses occupants débarquaient au sol", a expliqué le colonel Yonts.
L'officier n'a pas été en mesure de préciser si des équipes de secours avaient été dépêchées sur les lieux. "C'est une région très montagneuse et très boisée, difficile d'accès", a-t-il expliqué en précisant que la zone d'opérations faisait plusieurs kilomètres carrés.
Le Chinook transportait des troupes en renfort pour une opération appelée Red Wing, s'inscrivant dans le cadre du "combat pour vaincre les militants d'Al-Qaïda et leur nier toute influence dans la province de Kunar", où l'opération se poursuit, a précisé un communiqué de l'armée américaine.
"Récemment, l'activité ennemie dans la région a consisté en une série d'attaques de harcèlement et des opérations de recueil d'informations contre les forces afghanes et américaines", selon le communiqué.
Donnés pour pratiquement vaincus cet hiver par les responsables militaires américains, les talibans ont repris avec intensité leurs activités de guérilla avec le printemps, dans la perspective de perturber les élections parlementaires de la mi-septembre.
Plusieurs opérations d'envergure ont opposé les forces afghanes, toujours soutenues par des éléments de la coalition internationale sous direction américaine, à des groupes de talibans, particulièrement actifs dans le sud, autour de leur ancien bastion de Kandahar, et le sud-est, dans les provinces frontalières du Pakistan.
Plus de 500 personnes, en grande majorité des talibans et autres rebelles anti-gouvernementaux, ont été tuées depuis le début de l'année lors de ces opérations, dont une centaine la semaine dernière dans le "triangle noir" des provinces de Kandahar, Zaboul et Oruzgan.
Avant l'accident d'hélicoptère de mardi, 31 soldats américains avaient été tués en Afghanistan depuis janvier, dont quinze lors d'un précédent accident de Chinook, en avril dans le sud-est de l'Afghanistan.
Depuis le lancement de l'opération Enduring Freedom (Liberté immuable) en Afghanistan en octobre 2001, 149 soldats américains ont été tués, dont 77 en opérations.