JALALABAD, Afghanistan (Reuters) - Aux cris de "Vive Oussama", des centaines d'Afghans ont manifesté leur soutien au chef de l'organisation Al Qaïda lors d'un nouveau rassemblement contre la publication en Europe de caricatures du prophète Mahomet.
Dans une tentative de calmer les esprits face à une controverse qui perdure, le pape Benoît XVI a lancé un appel au respect des religions et de leurs symboles.
La manifestation étudiante de Jalalabad, dans le nord-est de l'Afghanistan, s'est déroulée dans le calme, contrairement à d'autres rassemblements qui ont dégénéré ce week-end, notamment au Nigeria et en Libye.
Lundi à Jalalabad, les manifestants rassemblés sur le campus de l'université scandaient "Mort au Danemark", "Mort à l'Amérique" et "Mort à la France". "S'ils insultent le prophète de l'islam, nous rejoindrons tous Al Qaïda", ont lancé les étudiants, qui ont manifesté leur soutien à Oussama Ben Laden et son adjoint Ayman al Zawahri.
Dans l'ouest du Népal, quelque 5.000 musulmans ont défilé dans la ville de Nepalgunj. "On ne peut pas insulter l'islam. Punissez le caricaturiste", ont-il scandé.
Depuis le début des manifestations dans les pays musulmans, 56 personnes ont été tuées et au moins 280 ont été blessées, dont la moitié au Nigeria.
Un porte-parole de la Croix-Rouge a estimé que le bilan des émeutes de ce week-end à Maiduguri, qui est de 21 morts, pourrait encore s'alourdir, certains blessés étant dans un état critique. Une douzaine d'églises, 200 magasins, une cinquantaine de maisons et une centaine de véhicules ont été attaqués par les manifestants dans cette ville du nord du Nigeria, où les forces de l'ordre patrouillaient lundi.
Le dirigeant de la principale alliance islamiste pakistanaise, Qazi Hussain Ahmed, s'est engagé à élargir la campagne contre les caricatures de Mahomet, invitant les musulmans à diriger leur colère contre "Bush et Mush" - George Bush et le président pakistanais Pervez Musharraf.