Les ventes d'armes américaines ont atteint un record en 2009
Les ventes d'armes américaines à l'étranger ont augmenté de 4,7% au cours de l'année écoulée pour atteindre un record de 38,1 milliards de dollars (25,66 milliards d'euros) et la tendance devrait se poursuivre en 2010, a-t-on appris auprès du Pentagone.
Certaines voix appellent le président Barack Obama, lauréat du prix Nobel de la paix 2009, à freiner les exportations d'armements mais celles-ci revêtent une importance de plus en plus grande pour les entreprises américaines en raison des restrictions de dépenses du Pentagone.
La plupart des contrats signés au cours de l'année fiscale 2009, close le 30 septembre, s'inscrivent dans le contexte d'une envolée des ventes d'armes conventionnelles qui a débuté sous la présidence de George W. Bush.
Les chiffres 2009 représentent plus de quatre fois un "point bas" des ventes atteint dans l'année fiscale 1998, selon le vice-amiral Jeffrey Wieringa, chef de l'agence de coopération pour la sécurité et la défense (Defense Security Cooperation Agency), qui gère les exportations d'armes du Pentagone.
Ces ventes témoignent d'un effort pour renforcer les alliances des Etats-Unis et consolider ainsi la sécurité nationale du pays, expliquait-il dans un commentaire posté sur le site de l'agence le 22 octobre dernier.
Le bilan 2009, révisé depuis, est à comparer aux 36,4 milliards de dollars de l'année fiscale 2008 et aux 23,3 milliards de dollars de l'année 2007.
En 2010, les exportations devraient encore s'élever à 37,9 milliards de dollars, a précisé la porte-parole de l'agence du Pentagone, Vanessa Murray, dans une réponse écrite à Reuters.
"VENDRE, VENDRE, VENDRE"
Pour l'année fiscale 2009, les principaux acheteurs sont les Emirats arabes unis (7,9 milliards), l'Afghanistan (5,4), et l'Arabie saoudite (3,3). Suivent Taïwan (3,2), l'Egypte (2,1), l'Irak (1,6), l'Otan (924,5 millions), l'Australie (818,7 millions) et la Corée du Sud (716,6 millions).
Rachel Stohl, co-auteur d'un livre intitulé le "commerce international d'armement" (The International Arms Trade), déclare qu'Obama, entré en fonctions le 20 janvier dernier, semble s'en tenir à l'approche de son prédécesseur, à savoir "vendre, vendre, vendre, plutôt qu'une approche plus prudente".
Du côté des fabricants, dont les principaux sont Lockheed Martin, Boeing, Northrop Grumman, General Dynamics et Raytheon, on espère ainsi compenser les difficultés budgétaires qui pèsent sur les dépenses du Pentagone.
Les exportations réduisent le prix unitaire des armes utilisées par l'armée américaine et permettent de maintenir les stocks de pièces, déclare Remy Nathan de l'Aerospace Industries Association, le groupe de pression des constructeurs.
La demande est en plein boom, alimentée par les tensions régionales entretenues par les programmes nucléaires et de missiles de l'Iran et la Corée du Nord.
En septembre par exemple, le Pentagone a informé le Congrès de la vente possible à la Turquie de la toute dernière version de son missile antimissile Patriot pour un montant total de 7,8 milliards de dollars.
Les Etats du Golfe sont extrêmement préoccupés par la poursuite des activités nucléaires iraniennes, soulignait le mois dernier Alexander Vershbow, sous-secrétaire d'Etat à la Défense chargé des affaires de sécurité internationale.
D'autres gros contrats pourraient provenir du marché des avions de combat, le "meilleur marché depuis des décennies", avec des appels d'offres en cours ou prévus en Inde, au Brésil, en Corée du Sud, au Japon, en Grèce et ailleurs, souligne Richard Aboulafia, du groupe de consultants Teal.
Fin septembre, la France a annoncé une hausse de 13% sur un an de ses commandes d'armes par l'étranger en 2008, à 6,58 milliards d'euros.