- M2SID a écrit:
- comment les pachtounes justifient-ils la contradiction entre leur droit coutumier et l'Islam ? exemple : l'héritage des femmes. le Coran accorde une part à la femme
Pour l'héritage des femmes: dans les tribus pashtouns, la femme n'hérite tout
simplement pas, alors que selon le Coran, la femme reçoit la moitié de
la part des hommes.
L'Islam et le code tribal en Afghanistan : l'exemple des pashtouns
Un tiers de la population afghane vit dans un systéme tribal.
L'Afghanistan est composée de multiples ethnies dont les codes tribaux
se superposent voire s'opposent au code régissant théoriquement
l'ensemble de la société afghane à savoir la Chari'a. Les Pashtouns : ethnie principale d'Afghanistan. L'ethnie pashtoune est la principale composante de ce brassage ethnique
que constitue l'Afghanistan. Depuis le 18e siecle jusqu'à trés
récemment, ils sont demeurés les maitres du pays et se sont réservés le
plus hautes charges de l'état. D'ailleurs le terme "Afghan" leur a été
réservé pendant longtemps et résonnait dans les oreilles des autres
populations comme "Pashtoun". Ils ont marqué l'histoire contemporaine
de l'Afghanistan : le pouvoir communiste était exclusivement composé de
Pashtouns tout comme les Talibans étaient également, en grande
majorité, composés par cette ethnie.
C'est avec ces derniers que bon nombre de coutumes issues du code tribal pashtoun furent largement médiatisés et attribuées injustement à la loi islamique
L'opposition de la coutume avec la Chari'a Le tribalisme chez les Pashtouns se définit d'abord et avant tout par
le respect d'un code : Le pashtounwali, ensemble de régles tribales qui
prévalent sur toute autre forme de loi, ensemble de valeurs qui définit
un modéle de comportement à la fois sociale et ethique.
Ainsi, si l'on compare les institutions et les coutumes tribales avec la norme islamique, on peut relever de nombreuses contradictions. L'exemple récent des Talibans a montré que nos médias n'ont pas su ou pas voulu expliqué aux téléspectateurs cet état de fait, qui pourtant est crucial pour comprendre le fonctionnement de la société afghane.
Prenons quelques exemples : L'adultère (zina) : selon la Chariat, il faut au moins 4 témoins de
consommation de l'acte. Selon le pashtounwali, la rumeur (peghor)
suffit. Pour le code tribal, c'est l'honneur qui est en jeu et non le
respect de la morale
L'héritage : dans les tribus
pashtouns, la femme n'hérite tout simplement pas, alors que selon le
Coran, la femme reçoit la moitié de la part des hommes.
La dot et le divorce : signe extérieur de prestige, la dot atteind des sommets financiers chez les pashtouns, ce que prohibe la Chariat. Quant au divorce, il est impossible car il constituerait un affront pour la famille de la femme
La vengeance (qesas Badal), prohibée dans la loi islamique, est une valeur fondamentale dans les tribus, car, encore une fois c'est honneur qui est en jeu et non la morale.
La burqa, vêtement recouvrant les femmes entièrement est également une coutume n'appartenant à l'origine qu'à cette ethnie. A contrario de ce qu'ont pu nous dire les reporters et journalistes, la Burqa ne date pas de l'arrivée des Talibans à Kaboul, mais a toujours existé dans la communauté pashtoune.
Chariat et Pashtounwali sont donc deux systémes positifs et opposés , faisant référence à deux images distinctes de la société. Avec le pashounwali, le pashtoun se définit contre ce qui n'est pas Pashtoun, alors qu'au contraire, la sharia, à vocation plus universaliste, s'efforce de dissoudre les particularismes dans la Oumma.
Source: http://www.elkalam.com/L-Islam-et-le-code-tribal-en-Afghanistan-l-exemple-des-pashtouns_a54.html