Salam,
Dédicace pour les Afghans fetard alcoolique paume lutchak
Je sais ce qu'est le néant, ce qu'est l'être,
Le haut, le bas ; cependant tout connaître
Serait honteux si j'ignorais ceci:
Plus haut que tout il faut l'ivresse metrre.
Tant et tant j'en aurai bu, du vin! que ce parfum de vin
Sortira de la la terre quand je serai sous la terre,
Qu'en passant sur ma tombe, l'ivrogne à jeun
Tombera frappé de mort par le parfum de mon vin!
Cette roue sur laquelle nous tournons
est pareille à une lanterne magique.
Le soleil est la lampe;
Le monde l'écran ;
nous sommes les images qui passent.
Entre la foi et l'incrédulité, un soufle ;
Entre la certitude et le doute, un souffle.
Sois joyeux dans ce souffle présent où tu vis,
car la vie elle-même est dans le souffle qui passe.
Il y a un siècle que je chante les louanges du vin et
que je ne m'entoure que d'accessoires qui s'y rapportent.
O dévot ! puisse-tu être heureux ici-bas avec ta conviction d'avoir pour maître la sagesse !
Mais apprends du moins que ce maître n'est encore que mon élève.
Omar Khayyâm (1048-1131)L'Astronome perse qui ne croyait pas au ciel. Mathématicien, astronome et philosophe persan, auteur de l'une des œuvres poétiques les plus célèbres au monde, les Robayat.
Né à Nichapour (aujourd'hui en Iran), Omar Khayam (ou Umar Khayyam) signait ses ouvrages du nom de Omar ibn Ibrahim al-Khayami, ce qui signifie «!Omar le fabricant de tentes!». Astronome de la cour du sultan seldjoukide Jalal al-Din Malik Chah, il participa, avec d'autres scientifiques, à la réforme du calendrier persan, qui aboutit à l'adoption d'une nouvelle ère, l'ère de Seljuk ou jalaléenne. Khayam fut aussi un disciple du médecin et philosophe Avicenne. Ses écrits sur l'algèbre, la géométrie et des sujets connexes nous montrent qu'il fut aussi l'un des mathématiciens les plus illustres de son époque.
En Occident, il fut surtout connu pour son œuvre poétique, notamment ses Robayat : environ mille de ces quatrains épigrammatiques lui sont attribués. Khayam leur donna une tonalité satirique, pessimiste et épicurienne, tout en conservant un style lyrique. Le poète et traducteur anglais Edward Fitzgerald fut le premier à révéler à l'Occident l'œuvre poétique de Khayam, grâce à la traduction qu'il fit, en 1859, d'une centaine de ces quatrains.
Imite la tulipe et prends la coupe en main,
Et tout près d'une fille aux lèvres de carmin,
Bois gaiement : le Ciel bleu, tournant comme une roue,
Va, dans un coup de vent, te renverser soudain.
Ignorant, sache-le, ce coprs de chaire n'est rien ;
Cette voûte aux neuf ciels, noirs ou blancs, ce n'est rien.
Dans ce monde qui naît et qui se décompose,
Nous sommes un instant, peut-être même rien.