Par RFI
En Afghanistan, Abdullah Abdullah, l'un des principaux opposants à Hamid Karzaï, a déclaré dimanche 5 septembre, lors d'une conférence de presse, craindre des fraudes massives lors des élections législatives du 18 septembre prochain. Les talibans, eux, menacent de les perturber et appellent les Afghans à les boycotter.
Avec notre correspondant à Kaboul, Luc Mathieu
Les menaces des talibans sont quasiment les mêmes que celles proférées lors du scrutin présidentiel d'août dernier. « Nous sommes opposés à ces élections et nous ferons tout pour les bloquer. Nous viserons en priorité les forces étrangères et ensuite les forces afghanes. Nous demandons aux gens de ne pas y participer », a déclaré Zabiullah Mujahid, l'un des porte-parole des talibans. Selon lui, le suffrage du 18 septembre prochain fait partie d'un processus voulu par les étrangers pour occuper l'Afghanistan.
L'insécurité reste l'un des obstacles majeurs au bon déroulement des futures élections législatives. Alors que quatre candidats ont été tués ces derniers jours, la commission électorale indépendante a annoncé que près de 1 000 bureaux de vote sur environ 6 800, ne pourront pas ouvrir le jour du scrutin. Sans surprise, ces bureaux sont majoritairement situés dans le sud du pays, là où les insurgés sont les plus actifs.
Les menaces des talibans risquent en outre de faire chuter le taux de participation. Analystes et diplomates estiment qu'il devrait être inférieur à celui de l'élection présidentielle. Il n'avait alors pas dépassé 40%.