Pour la première fois depuis le début du conflit en Afghanistan, des kamikazes ont mené une attaque contre un complexe militaire dans la province du Pandjchir connue pour son opposition aux taliban.
Quatre assaillants ont pris pour cible le quartier général de l'équipe de reconstruction provinciale qui abritait des soldats américains et afghans ainsi que des civils.
Les assaillants ont été stoppés à l'extérieur des bâtiments mais ils ont réussi à tuer deux civils et à blesser deux gardes en déclenchant leurs explosifs, a précisé le gouverneur adjoint de la province.
Le chef de la police du Pandjchir a déclaré lui que les quatre assaillants ont été abattus par les forces de sécurité avant de pouvoir faire exploser leurs bombes.
Un porte-parole de la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) a confirmé qu'une "attaque suicide rebelle" avait eu lieu mais que l'intégrité de la base n'avait pas été compromise.
Les taliban ont revendiqué la responsabilité de cet attentat.
Cet attentat pourrait constituer un signe alarmant de l'influence croissante des taliban hors de leurs repaires traditionnels car la vallée du Pandjchir constitue l'une des rares régions d'Afghanistan à ne jamais s'être soumise à l'autorité des militants islamistes.
"Cette attaque constitue une mauvaise nouvelle pour les envahisseurs étrangers pour la première fois dans la province", a déclaré Zabihoullah Moudjahid, porte-parole des taliban, dans un communiqué. "Il n'existe plus aucun lieu sûr pour eux dans le pays", a-t-il ajouté.
L'attentat pose également la question de la préparation de la police et de l'armée afghane à garantir la sécurité lorsque les troupes de l'Otan auront quitté le pays.
La vallée, réputée pour la beauté de ses paysages, est actuellement sous le contrôle des forces de sécurité afghanes qui procèdent de strictes vérifications sur les véhicules et les personnes qui pénètrent dans cette zone.
Les troupes étrangères avaient transmis le contrôle de la zone aux troupes afghanes en juillet. Elles demeurent présentes pour participer à des opérations de reconstruction.
Hamid Shalizi et Martin Petty; Pierre Sérisier pour le service français