Yama Membre Extra
Nombre de messages : 548 Age : 41 Localisation : Kharâbât Date d'inscription : 09/10/2012
| Sujet: Quelques mots de Diogène le Cynique et d'autres anciens Ven 23 Nov - 20:21 | |
| Un jour que Diogène parlait sérieusement et que personne ne s’approchait, il se mit à gazouiller. Comme des gens s’étaient alors attroupés, il leur reprocha de venir avec empressement pour écouter des niaiseries, mais de tarder négligemment pour les choses sérieuses.
Un jour Diogène s’écria: « Holà des hommes! » Tandis que des gens s’attroupaient, il les frappa de son bâton en disant: « C’est des hommes que j’ai appelés, pas des ordures. »
A un homme qui lui avait dit: « Aux Jeux Pythique je suis champion catégorie hommes », Diogène rétorqua: « C’est moi le champion catégorie hommes; toi, c’est catégorie esclaves ».
Invité à un repas, Diogène déclara qu’il n’y assisterait pas; car la dernière fois qu’il y était allé, on ne lui avait même pas su gré.
Ayant vu un jour un jeune enfant qui buvait dans ces mains, Diogène sortit son gobelet de sa besace et le jeta, en disant: « Un jeune enfant m’a battu sur le chapitre de la frugalité! »
Alors que Diogène prenait le soleil au Cranéion, Alexandre le Grand survint qui lui dit: « Demande-moi ce que veux.» Et lui de dire: « Cesse de me faire de l’ombre! ».
A qui parlait des phénomènes célestes, Diogène dit: « Depuis combien de jours es-tu revenu du ciel? »
Un méchant homme avait mis cette inscription sur sa maison: « QUE PERSONNE DE MAUVAIS N’ENTRE ICI ». « Mais le propriétaire de la maison », dit Diogène, « par où donc entrera-t-il? »
Platon avait défini l’homme comme un animal bipède sans plumes et la définition avait du succès; Diogène pluma un coq et l’amena à l’école de Platon. « Voilà, dit-il, l’homme de Platon! »
Quelqu’un demandait à Diogène à quelle heure il faut déjeuner, il répondit : « Si tu es riche, quand tu veux; si tu es pauvre, quand tu peux. »
A Mégare Diogène vit les moutons protégés par des peaux de cuir, tandis que les enfants des gens de Mégare étaient nus. « Il est plus avantageux, dit-il, d’être le bélier d’un habitant de Mégare que son fils. »
Quelqu’un avait heurté violemment Diogène avec une poutre et lui avait dit ensuite: « Attention! ». « Vas-tu donc me frapper une seconde fois? » demanda-t-il.
A Lysias l’apothicaire qui lui demandait s’il croyait à l’existence des dieux, Diogène répondit: « Comment n’y croirais-je pas, dès lors que je vois en toi un ennemi des dieux? »
Un jour Alexandre le Grand envoya une lettre à Antipater [général sous Alexandre puis gouverneur de Macédoine] à Athènes, par l’intermédiaire d’un certain « Athlios » (« Misérable »); Diogène qui était là dit: « Misérable message d’un Misérable porté par un Misérable à l’intention d’un Misérable. »
Ayant vu un jour les hiéromnémons [magistrats qui ont la garde d’un temple] emmener quelque un qui avait dérobé une coupe appartenant au trésor du temps, Diogène dit: « Les grands voleurs emmènent le petit. »
Face à des bains publics qui étaient sales, Diogène eut ce mot: « Ceux qui se baignent ici, où se lavent-ils? »
Diogène était le seul à faire l’éloge d’un joueur de cithare costaud, déprécié par tous. Comme on lui en demandait la raison, il dit. « Parce que, tout en ayant cette corpulence, il joue de la cithare au lieu de faire le brigand ».
Le joueur de cithare que ses auditeurs laissaient toujours tomber, il le salua joyeusement d’un : « Bonjour coq! » Comme l’autre lui demandait de s’expliquer, il dit: « Parce que, quand tu chantes, tu fais lever tout le monde. »
Un jour quelqu’un dit à Diogène: « Les gens de Sinope t’ont condamné à l’exil », il répliqua : « Eh bien, moi, je les ai assigné à résidence. »
Un jour Diogène demandait l’aumône à une statue. Comme on l’interrogeait sur la raison qui le poussait à agir ainsi: « Je m’exerce, dit-il, à essuyer des échec ».
On demandait à Diogène laquelle des bêtes sauvage provoque la pire morsure, il répondit: « Chez les bêtes sauvages, le sycophante; chez les animaux domestiques, le flatteur. »
Quelqu’un avait demandé à Diogène quel était son vin préféré, il répondit: « Celui des autres. »
On demandait à Diogène pourquoi les gens font l’aumône aux mendiants et non aux philosophes, il répondit: « Parce que s’il craignent de devenir un jour boiteux et aveugles, jamais ils ne craignent de devenir philosophes .»
Il demandait un jour l’aumône à un avare; comme celui-ci tardait à donner, Diogène lui dit: « Mon ami, c’est pour ma nourriture que je te demande l’aumône, pas pour ma sépulture. »
Un jour Platon, à la vue de Diogène occupé à laver des légumes, s’approcha et lui dit tranquillement: « Si tu flattais Denys, tu ne laverais pas des légumes. » Ce à quoi Diogène répliqua tout aussi tranquillement: « Et toi, si tu lavais des légumes, tu ne flattais pas Denys .»
Quelqu’un dit à Diogène: « La plupart de gens se moquent de toi »,il dit: « Peut-être que les ânes se moquent de ces gens aussi. Mais pas plus que ceux-ci ne font attention aux ânes, moi je ne fais attention à eux. »
Diogène demandait l’aumône à un homme déplaisant, L’autre lui dit: « D’accord, si tu arrives à me convaincre ». A quoi Diogène rétorqua: « Si je pouvais te convaincre, je te convaincrai de te pendre. »
Alors que Diogène déjeunait sur la place publique, les gens qui faisaient cercle autour de lui n’arrêtaient pas de lui dire: « Chien !» Mais lui rétorquait: « C’est vous qui êtes des chiens, puisque vous faites cercle autour de moi pendant que je mange. »
A la vue d’un lutteur sans talent qui s’adonnait à la médecine, Diogène dit: « Qu’est-ce que cela signifie ? Est-ce que maintenant tu veux envoyer dans l’autre monde ceux qui un jour t’ont vaincu? »
On demanda à Diogène d’où il était, il répondit: « Je suis citoyen du monde. »
Diogène dit à un homme qui était en train de se parfumer: « Prends garde à ce que la bonne odeur de ta tête ne confère pas une mauvaise odeur à vie! »
Voyant un archer sans talent, Diogène s’assit tout près de la cible et dit: « C’est pour ne pas être atteint. »
Démosthène, attiré par la réputation de Laïs, dont la beauté suscitait alors l’admiration de toute la Grèce, alla la trouver pou jouir lui aussi de faveurs si réputées. Mais quand il eut appris qu’il en coûtait un demi-talent pour une seule nuit, il prit congé avec ce bon mot: « Je n’achète pas si cher un repentir. »
Cicéron à propos d’un consul dont le consulat n’aurait duré qu’un seul jour: « Nous avons un consul vigilent en Caninuis qui n’a pas fermé l’œil pendant son consulat. »
La réplique blessante d’un certain provincial est restée célèbre. Cet homme d’une ressemblance frappante avec Auguste était venu à Rome et tous les regards se retournaient sur lui; Auguste le fit amener devant lui et après l’avoir examiné, il le questionna ainsi: « Dis-moi, jeune homme, ta mère est-elle jamais venue à Rome? » Il répondit par la négative et sans s’arrêter là, il ajouta: « Mais mon père, lui, y est venu souvent. »
Le roi Antigone, après avoir juré d’épargner Théocrite de Chio, le fit mourir pour le punir d’une raillerie sur son compte. On emmenait Théocrite vers Antigone, pour qu’il s’entendît condamner; mais ses amis le consolaient et l’enjoignaient à espérer, lui disant que, de toute façon, il éprouverait la clémence du roi, dès qu’il serait sous ses yeux: « Il est donc irréalisable, répondit-il, l’espoir de salut dont vous me parlez. » On sait qu’Antigone était borgne. Ce trait d’esprit, hors de propos, coûta la vie au mauvais plaisant. | |
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tora mibinom Membre Extra
Nombre de messages : 5979 Age : 39 Date d'inscription : 18/08/2008
| Sujet: Re: Quelques mots de Diogène le Cynique et d'autres anciens Ven 23 Nov - 23:42 | |
| J'aime beaucoup ! C'est un peu comme notre Jeha ou Nasreddine. | |
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