Au printemps de 1839, les Anglais envahissent l’Afghanistan pour la première fois. C’est l’amorce du Grand Jeu, cette rivalité coloniale qui opposa en Asie centrale les empires russe et britannique. Précédés de lanciers en manteau écarlate et shako à plumes, près de vingt mille soldats des armées britanniques et de la Compagnie anglaise des Indes orientales se déversent par les passes de haute montagne afin de rétablir à Kaboul un roi déchu : Shah Shuja ul-Mulk.
Les tribus afghanes, mal équipées, n’opposent d’abord que peu de résistance, mais deux années d’occupation suffisent à unifier le pays dans la colère. Les grands chefs de guerre afghans, dont la finesse et la culture peuvent s’allier à la plus grande cruauté, jurent que l’arrogance anglaise se paiera au prix fort – et la nation la plus puissante du monde va connaître en Afghanistan la pire déroute militaire de son histoire.
En faisant entendre pour la première fois les chroniques afghanes de ce conflit, William Dalrymple parvient à lui donner un relief saisissant. On y découvre, en particulier, que les femmes des deux camps ont su jouer un rôle de tout premier ordre. Parabole de l’aveuglement impérialiste, Le Retour d’un roi est le récit magistral de la première guerre d’Afghanistan, et la démonstration que les stratèges de notre époque n’en ont tiré aucune leçon…
ILS EN PARLENT…
« Palpitant… Le Retour d’un roi est un ouvrage d’une immense érudition, riche de l’intérêt porté à l’Inde par son auteur depuis des décennies, et de ses recherches approfondies au Pakistan et en Afghanistan. »
The Times.
« À la fois épopée captivante et avertissement lancé par l’Histoire, ce récit d’une débâcle passée trouve plus d’un écho dans l’actualité… William Dalrymple est un conteur hors pair. Il insuffle tant de passion et de vie aux personnages historiques de la première guerre anglo-afghane de 1839-1842 qu’en refermant son livre, long de cinq cent soixante-sept pages, on a le sentiment d’avoir défilé, combattu, dîné et intrigué avec ces derniers… Ma lecture à peine terminée, je suis revenu au début… Le Retour d’un roi ne raconte pas seulement avec autant de vivacité que d’érudition un chapitre de l’histoire militaire britannique du début du XIXe siècle : c’est également une tentative délibérée pour éveiller les consciences, et faire réfléchir les hommes politiques et les décideurs de notre monde moderne. »
The Independent.« Tous les ingrédients que l’on attend désormais chez Dalrymple sont au rendez-vous : la limpidité et la fluidité du style, la capacité à donner une forme, une logique et une signification à des événements historiques d’une grande complexité, le recours à des sources locales et inédites pour permettre aux gens du cru – en l’occurrence ceux de Kaboul, du Kohistan, du Khyber et d’ailleurs – de faire entendre leur voix à côté des récits beaucoup mieux documentés des envahisseurs, une connaissance et un amour profonds de la somptueuse civilisation des Moghols et de ceux qui les ont imités, ainsi qu’un certain agacement devant la vision orientaliste du ’fier Pachtoun’ ou du ’noble Afghan’. Voilà un récit lucide, sans parti pris ni longueurs inutiles, et magnifiquement conduit. »
The Observer."]
La critique de Télérama :
William Dalrymple écrit des livres savants qui se lisent comme des romans. Les personnages historiques qu'il met en scène ont de l'épaisseur, des corps et des émotions. Ils vivent. Les événements que relate l'historien écossais, spécialiste de l'Inde où il vit en partie, emportent la raison autant que l'imagination, ils ont du souffle. Il y a de l'ogre chez Dalrymple, une énergie qui le pousse à saisir l'ensemble des points de vue, à la recherche de sources inédites. C'est le cas, cette fois encore, dans ce récit haut en couleur de l'invasion de l'Afghanistan par les Anglais au printemps 1839, qui fait entendre aussi la voix des Afghans, par exemple celle de Shah Shuja, roi déchu que les Britanniques vont rétablir sur le trône espérant en faire leur marionnette. Le Retour d'un roi se lit ainsi avec passion, formidable récit de la plus grande déroute de l'histoire coloniale britannique. En 1842, les Anglais sont vaincus après avoir réussi l'exploit de faire l'unité des tribus afghanes... contre eux. Le livre refermé, il résonne évidemment d'une troublante actualité au moment où les soldats occidentaux quittent l'Afghanistan. L'histoire, si l'on ignore ses leçons, finit toujours par se répéter.
Une de mes dernières très bonnes lectures