Le président russe Vladimir Poutine va proposer à l'Otan de laisser passer par la Russie une partie des approvisionnements destiné à l'Isaf, a annoncé un porte-parole du Kremlin.
Le président russe fera cette annonce à l'occasion du sommet de l'Otan de Bucarest, où il se rendra jeudi avant de participer, vendredi, au Conseil Russie-Otan.
"Nous prévoyons des avancées intéressantes au sujet des transits à destination de la mission en Afghanistan", a déclaré Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, joint lundi par téléphone.
"De façon générale, nous parlons de transit de cargaisons non-militaires à destination de l'opération en Afghanistan", a-t-il ajouté. "Les détails seront connus à l'issue de la réunion du conseil."
L'offre russe, qui raccourcira les voies d'approvisionnement de la Force internationale d'assistance à la sécurité, sous commandement de l'Otan, interviendra dans un sommet lors duquel Moscou tentera par ailleurs de dissuader l'Alliance d'entamer l'intégration de la Géorgie et de l'Ukraine.
Pour la Russie, la conclusion de "Plans d'action pour l'adhésion" (MAP) avec ses voisins constitue un acte hostile, qui rapprocherait dangereusement l'Otan de ses frontières.
Selon Peskov, quelle que soit la décision concernant les MAP, elle n'affectera nullement l'offre concernant l'Afghanistan. Les relations bilatérales, a-t-il toutefois souligné, pourraient en être affectées.
"La coopération en Afghanistan relève d'un autre domaine. Mais la politique d'élargissement de l'Otan concerne les activités futures du Conseil Russie-Otan", a-t-il ajouté.
"Son travail repose sur la confiance mutuelle, la réciprocité, (...) et si l'une de ces dimensions manque, l'ensemble du système en sera perturbé."
TON CONCILIANT
Les déclarations de Peskov semblaient refléter un ton plus conciliant que celles de Poutine à propos des projets d'agrandissement de l'Otan.
En février, le président russe avait prévenu que si l'Ukraine intégrait l'Otan et acceptait l'installation de bases militaires étrangères sur son territoire, Moscou pourrait rediriger ses missiles vers ce pays.
Lundi, Peskov a fait un autre geste de conciliation en assurant que la Russie ne reconnaîtrait pas l'indépendance des provinces séparatistes géorgiennes d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud.
La Géorgie, qui craint de voir Moscou annexer ces deux régions, envisage en partie pour cette raison de rejoindre l'Otan.
La Douma d'État russe avait appelé en mars le gouvernement à reconnaître les deux provinces géorgiennes si Tbilissi rejoignait l'Otan.
"La Douma est une importante branche du pouvoir et ses propos reflétaient l'humeur générale des parlementaires", a tempéré Peskov.
"Nous ne pouvons ignorer cette opinion, mais en même temps, la Constitution prévoit que la politique étrangère est déterminée par le président. Et le président Poutine a répété de nombreuses fois que la Russie défendait l'intégrité territoriale de la Géorgie."