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 La musique en Islam

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Golestan
Oum Aïcha
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Oum Aïcha
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MessageSujet: La musique en Islam   La musique en Islam Icon_minitimeMar 8 Mar - 10:07

Question :


Est-il permis d’écouter les chants islamiques accompagnés de musique ? j’espère obtenir une réponse puisée dans le Coran, la Sunan et le consensus.

Réponse :

Louange à Allah

les versets coraniques et les hadith prophétiques stigmatisent l’usage des instruments de musique et avertissent les fidèles contre eux. Le Coran enseigne même que leur usage constitue une cause d’aberration et une façon de tourner les versets d’Allah en dérision. A ce propos le Très Haut dit : « Et, parmi les hommes, il est (quelqu'un) qui, dénué de science, achète de plaisants discours pour égarer hors du chemin d' Allah et pour le prendre en raillerie. Ceux-là subiront un châtiment avilissant. » (Coran,31:6) . La plupart des ulémas soutiennent que l’expression « lahw al-hadith signifie chants et instruments d’égaiement ainsi que toute prestation vocale qui détourne de la vérité.

Selon at-Tabari, dans Djami al-Bayan, 15/118-119, et Ibn Abi Dounya, dans Dham al-malahi, 33 et Ibn al-Djawzi, dans Talbisou Iblis, 232, Mudjahid a expliqué les propos du Très Haut : « Et (Allah) dit: "Va- t- en! Quiconque d' entre eux te suivra... votre sanction sera l' Enfer, une ample rétribution. Excite, par ta voix, ceux d' entre eux que tu pourras, rassemble contre eux ta cavalerie et ton infanterie, associe- toi à eux dans leur biens et leurs enfants et fais- leur des promesses". Or, le Diable ne leur fait des promesses qu' en tromperie. » (Coran, 17 : 63-64) en ces termes : « Il s’agit des chants et trompettes (mazamir) » At-Tabari rapporte qu’al-Hassan al-Basri a dit : « sa voix c’est le tambour ». Dans Ighathatoul lahfan, 1/252 : « Cette annexion est une annexion de spécification comme c’est le cas pour l’annexion de khayl et radjl. Ainsi, tout orateur dont le discours ne porte pas sur l’obéissance à Allah et tout producteur de sons utilisant soit un yara soit une flûte, soit un petit ou un grand tambour commettant des actes interdits et le son (produit) est celui de Satan.

At-Tarmidhi r apporte dans ses Sunan (n° 1005) d’après un hadith d’Ibn Abi Layla d’après Ata qui le tenait de Djabir (P.A.a) que ce dernier a dit : « Le Messager était en compagnie d’Abd Rahman Ibn Awf au moment son fils Ibrahim entra en agonie et il le prit, le plaça en son sein et ses yeux se remplirent de larmes. Abd Rahman lui dit : « Tu pleures alors que tu l’interdis ? - « Non, je ne l’interdis pas, mais j’interdis deux sons idiots et pervers : celui produit pour distraire et pour jouer à l’aide d’instrument de musique sataniques et celui occasionné par une catastrophe et qui s’accompagne du grattage du visage, de déchirement des vêtements et de ranna »; At-tarmidhi dit : « Ce hadith est ‘beau’. Al-Hakim l’a cité dans al-Moustadrak, 4/43 et al-Bayhaqi dans as-Sunan al-Koubra, 4/69 et il est déclaré ‘beau’ par al-Albani.

Al-Nawawi dit : « Il s’agit des chants et instruments de musique » voir Tuhfat al-Awadhi, 4/8; Il a été rapporté de façon sûre que le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui ) a dit : « Il y aura dans ma communauté des gens qui s’autoriseront la fornication, le port de vêtements en soie, la consommation de vin et l’usage des instruments de musique. Des hommes descendront au pied d’une montagne (alam) pour se reposer (Yarouhou alayhim bissarihatin lahoum) et un pauvre s’adressera à eux pour un besoin et ils lui diront : « reviens demain ». Puis Allah les saisira nuitamment, fera disparaître la montagne (wa yadhahou al-ilm) et transformera d’autres en singes, et porcs (et les laissera ainsi) jusqu’au jour de la Résurrection » (rapporté par Boukhari de façon suspendue (10/51) et rapporté de façon continue par al-Bayhaqi dans les Sunan al-koubra, 3/272) et at-Tabarani dans al-Mu’djam al-Kabir, 3/319 et Ibn Hiban dans as-Sahih, 8/265-266 et déclaré authentique par Ibn Salah dans Uloum al-Hadith ,32 et Ibn al-Qayyim dans Ighathatoul Lahfan (255) et Tahdhib as-Suann, 5/270-272) et al-Hafiz fi dans al (Fateh, 10/55).

Le terme al-ma’azif désigne les instruments de musique. Al-Qutubi rapporte d’al-Djawhari que le terme désigne le chant. Mais dans les Sihah, il désigne tous les instruments de musique. On dit aussi qu’il désigne le son produit par ces instruments. Dans les Hawashi de Dimyati on lit : « Les ma’azif sont les tambours et d’autres instruments de batterie. On l’applique aussi aux chants et à tout jeu ».

Dans Ighathatoul Lahfan (1/256), Ibn al-Qayyim dit : « L’indication à tirer du hadith vient du fait que les ma’azif sont tous les instruments de distraction selon l’avis unanime des linguistes. Si l’usage de ces instruments était licite, il ne les aurait pas désapprouvés pour y avoir recours et n’aurait pas liée leur usage à celui du vin.

Le Hadith permet de comprendre l’interdiction de l’usage des instruments de musique et de divertissement. Le hadith indique cela de plusieurs façons. Premièrement, par l’usage du terme « ils s’autoriseront » qui indique clairement que les objets mentionnés dont les instruments de musique font l’objet d’une interdiction religieuse violée par ces gens-là. Deuxièmement, par le fait de lier l’interdiction de l’usage des instruments de musique à des choses dont l’interdiction est absolue telles que la fornication et le vin. Si l’usage desdits instruments n’était pas interdit, il n’aurait pas établi ce lien. Aussi ce hadith indique -i- il de façon catégorique l’interdiction de l’usage des instruments de musique et de divertissement. Si aucun autre verset ou hadith n’abordaient ce sujet, le présent hadith aurait suffi pour prouver l’interdiction. Ceci est surtout vrai à propos du type de chant que nous connaissons aujourd’hui.Les chansons actuelles puisent leur poésie dans un vocabulaire vulgaire et permissif et s’accompagnent de différents instruments de musique tels que la guitare, la batterie, la flûte, le luth, le qanoun, l’orgue, le piano, le manja(instrument de musique). A quoi s’ajoutent le concours vocal d’efféminés et (la danse) de traînées.

Voir Hukum al-ma’azif d’al-Albani et Tashih al-akhta wal awham al-waqi’a fi fahmi ahadith an-nabi alayhi as-salam par Said Sabri, 1/176.

Dans Madjmou’al-Fatawa, 3/423-424), Cheikh Ibn Baz dit : « Les ma’azif sont les chants et les instruments de musique à propos desquels le Prophète (bénédiction et salut soit sur lui) a dit qu’à la fin des temps les gens s’autoriseraient leur usage comme ils autoriseraient la fornication, la consommation du vin et le port de vêtement en soie. Cette prédiction fait partie des signes de la prophétie. En effet, tout cela s’est réalisé. Le hadith indique leur interdiction et désapprouve l’attitude de celui qui les juge licite comme il désapprouve l’attitude de celui qui s’autorise la fornication et la consommation du vin. Les versets et hadith qui mettent en garde contre les chants et l’usage des instruments de distraction sont très nombreux. Quiconque croit qu’Allah a autorisé les chants et l’usage des instruments de musique a menti et a commis un grave péché. Nous demandons à Allah de nous mettre à l’abri de l’emprise de la passion et de Satan. Plus grave et plus odieux est l’avis de celui qui déclare que leur usage est recommandé. Cette attitude marque, sans aucun doute, l’ignorance par rapport à Allah et sa religion, voire l’audace qui va jusqu’à mentir au détriment de la charia.

L’usage des tambours et timbales est autorisé uniquement aux femmes pour déclarer un mariage et le distinguer de la fornication. En plus, les femmes peuvent chanter quand elles sont seules, à condition que les chansons ne comportent rien qui encourage à l’inconvenable ou détourne de l’accomplissement d’un devoir et à condition qu’elles restent à l’écart des hommes.

Aucune déclaration ne doit être faite de façon à importuner les voisins et à leur faire de la peine. Le recours de certains à l’usage de hauts parleurs est détestable car il cause de la nuisance aux musulmans voisins et d’autres. Il n’est pas permis aux femmes dans le cadre des cérémonies de mariage et ailleurs d’utiliser des instruments de musique tels que les tambours, le luth, le violon, le rebec et pareils. Car c’est bien détestable, et l’autorisation se limite exclusivement au timbale.

Quant aux hommes, il ne leur est permis d’utiliser rien de cela, ni dans les cérémonies de mariage ni ailleurs.

Allah a institué pour les hommes l’entraînement au maniement des armes et aux manoeuvres de guerre tels que le tir et l’usage des chevaux pour les combats et l’apprentissage du maniement d’autres instruments comme l’usage des lances, des daraq, la conduite des chars, le pilotage des avions et l’utilisation d’autres (moyens) tels que les canons, les mitraillettes, le lancement des bombes ainsi que tout ce qui aide à bien mener le djihad dans le chemin d’Allah.

Dans ses Fatawa, 11/569, Cheikh al-islam, dit : « Sachez qu’aux cours des trois siècles préférés, il n’existait ni au Hidjaz, ni en Syrie, ni au Yemen, ni en Egypte, ni au Maghreb, ni en Iraq ni au Khourassan des hommes de religion, de piété, d’ascèse et de dévotion qui se réunissaient pour écouter de la musique accompagnés de battements de duff, de bouts de bois et d’applaudissement. Cela n’arriva que vers la fin du deuxième centenaire. Quand les imams le constatèrent, ils l’interdirent.

Quant aux chants dits islamiques et accompagné de musique, on leur donne cette appellation pour les justifier. Pourtant, ils ne sont en réalité que des chants et de la musique. Les qualifier d’islamiques est une falsification et une invention. Ils ne peuvent pas se substituer au chant. Car il n’est pas permis que le mal remplace le mal. C’est plutôt le bien qui doit remplacer le mal. Ecouter ces chants en tant que chants islamiques et considérer cela comme un acte cultuel est une innovation non autorisée par Allah. Nous demandons à Allah la paix et la sécurité.

Pour plus de détails, voir Talbis Iblis (237) et al-Madkhal d’ibn al-hadj (3/109) et al-amr bil ittiba wa an-nahy an al-ibtid’a d’as-Souyouti (99 et suivantes) et Dham al-malahi d’Ibn Abi Dounya et al-ilam bi anna al-azf haram d’Abou Bakr al-Djazaïri et Tanzih ash-Sharia an al-aghani al-Khali’a et Tahrim alaati-Tarab d’al--Albani.


Sheikh Muhammed Salih Al-Munajjid
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Oum Aïcha
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MessageSujet: Re: La musique en Islam   La musique en Islam Icon_minitimeMar 8 Mar - 10:11

En ce qui concerne la position de l'Islam par rapport à la musique et les chants, une excellente étude a été rédigée en arabe par l'un des plus grands savants pakistanais de l'école hanafite de ces dernières années, en l'occurrence Moufti Chafi' r.a. (père du non moins illustre savant contemporain, Moufti Taqi Ousmâni). Cette étude, intitulée "Kachfoul Anâ 'an wasfil Ghinâ" et qui est en fait un chapitre de l'ouvrage "Ahkâmoul Qour'aane lit Thânwi" (Pages 203 à 260 / Volume 3), a le mérite de regrouper plusieurs dizaines de Hadiths portant sur la question, ainsi que de nombreux avis émis par les Compagnons (radhia allâhou anhou) et les savants des différentes écoles de jurisprudence. Comme il ne m'est malheureusement pas possible de traduire ce texte dans son intégralité, je me contenterai d'en faire une petite synthèse et surtout, de citer les conclusions de Moufti Chafi' r.a.



Dans son introduction, l'auteur reconnaît lui-même que certains aspects de cette question a fait (et fait encore) l'objet de nombreuses controverses. Ces divergences entre les savants tiennent surtout du fait que les références religieuses présentent des contradictions apparentes à ce sujet: Tandis que certains textes interdisent clairement la musique et les chants, d'autres, au contraire, laissent supposer que cette interdiction est seulement partielle.

Dans un premier temps, on va donc voir quelques passages du Qour'aane ainsi qu'un certain nombre de Hadiths portant sur la musique et les chants. On débutera par les textes faisant allusion à leur interdiction.





Versets du Qour'aane interdisant la musique.

Selon les commentateurs du Qour'aane, le verset suivant constitue une mise en garde à l'égard de ceux qui s'adonnent à la musique:
"Et, parmi les hommes, il est [quelqu'un] qui, dénué de science, achète de plaisants discours pour égarer hors du chemin d'Allah et pour le prendre en raillerie. Ceux-là subiront un châtiment avilissant." (Sourate 31 / Verset 6)

Selon de nombreux Compagnons (radhia allâhou anhoum), le terme "plaisant discours" employé par Allah concerne la musique et les chants. Tel est notamment le commentaire rapporté de Ibné Mas'oud (radhia allâhou anhou) (Moussannaf Ibné Aby Chaybah, Hâkim, Bayhaqi) et de Ibné Abbâs (radhia allâhou anhou) (Bayhaqi)



Dans un autre verset du Qour'aane, Allah fait allusion à la voix de Satan:
Et lorsque Nous avons dit aux Anges : "Prosternez-vous devant Adam", ils se prosternèrent, à l'exception d'Iblis, qui dit : "Me prosternerai-je devant quelqu'un que tu as créé d'argile ? "

Il dit encore : "Vois-Tu ? Celui que Tu as honoré au-dessus de moi, si Tu me donnais du répit jusqu'au Jour de la Résurrection; j'éprouverai, certes sa descendance, excepté un petit nombre [parmi eux]".

Et [Allah] dit : "Va-t-en ! Quiconque d'entre eux te suivra ... votre sanction sera l'Enfer, une ample rétribution.

Excite, par ta voix, ceux d'entre eux que tu pourras, rassemble contre eux ta cavalerie et ton infanterie, associe-toi à eux dans leurs biens et leurs enfants et fais-leur des promesses". Or, le Diable ne leur fait des promesses qu'en tromperie.

Quant à Mes serviteurs, tu n'as aucun pouvoir sur eux". Et ton Seigneur suffit pour les protéger ! (Qour'aane)

Le célèbre commentateur du Qour'aane, Moudjâhid r.a. (disciple de Ibné Abbas (radhia allâhou anhou) ) affirme que la voix de Satan n'est rien d'autre que la musique et les chants.



Hadiths interdisant la musique.

(Il est à noter que parmi les Hadiths qui vont être cités, l'authenticité de certains a fait l'objet de débats entre les savants. Cependant, dans l'ensemble, le sens de ces différentes Traditions est plus ou moins confirmé. C'est la raison pour laquelle les juristes ne les ont pas complètement rejetés.)
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Oum Aïcha
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MessageSujet: Re: La musique en Islam   La musique en Islam Icon_minitimeMar 8 Mar - 10:15

Hadiths:

Abou Mâlik Al Ach'ari (radhia allâhou anhou) rapporte que le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) a dit: "Il y aura parmi ma "oummah" (communauté) des gens qui considéreront le vin, le porc, la soie (pour les hommes) et les instruments de musique ("ma'âzif") comme étant licites." (Boukhâri)

Dans une autre version, il est dit: "Des gens de ma communauté consommeront du vin en lui donnant une autre appellation. Des instruments de musique seront joués devant eux, et des chanteuses (seront également présentes). Allah les ensevelira dans le sol et transformera certains d'entre eux en singes et en porcs." (Ibné Mâjah)

Nâfi' r.a. raconte que Abdoullah Ibné Oumar (radhia allâhou anhou) entendit (lors d'un voyage) la flûte d'un berger. Il plaça alors ses doigts dans ses oreilles et écarta sa monture de la route en disant: "Nâfi' ! Nâfi' ! Entends-tu encore (le son de la flûte)?" Je répondis: "Oui." Il continua à avancer jusqu'à ce que je lui répondis: "Non." Il leva alors ses mains et ramena sa monture vers la route et dit: "J'étais en présence du Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) lorsqu'il entendit la flûte d'un berger. Il fit alors exactement la même chose (que je viens de faire)." (Ahmad, Abou Dâoûd, Ibné Mâja).

Abdoullah Ibné Oumar (radhia allâhou anhou) rapporte que le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) a dit: "En vérité, Allah a interdit le vin, les jeux de hasard, le tambour et le "Ghoubayrâ" (instrument à six cordes, luth ou autre instrument de musique.)" (Ahmad et Abou Dâoûd).

Un autre Hadith similaire est rapporté par Ibné Abbas (radhia allâhou anhou). (Ahmad)

Imrân Ibné Houssayn (radhia allâhou anhou) rapporte que le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) a dit: "Il y aura dans cette communauté des ensevelissements, des défigurations et des lapidations (autre traduction possible: bombardements)." Un musulman demanda: "O Envoyé d'Allah ! Quand aura lieu cela ?" Il dit: "Lorsque proliféreront les chanteuses, les instruments de musique et lorsque sera bu le vin." (Tirmidhi: Hadith Gharîb)

Abou Houraïra (radhia allâhou anhou) rapporte que le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) a dit: "Lorsque (…) les voix s'élèveront dans les mosquées, le dirigeant d'un peuple sera le plus grand pécheur parmi eux, les gens de confiance seront les plus vils, on respectera un homme par crainte de ses méfaits (et non pas pour ses qualités), les chanteuses et les instruments de musique apparaîtront, le vin sera bu et (lorsque) la dernière partie de cette communauté maudira la première partie (c'est à dire les premiers musulmans, comme les Compagnons (radhia allâhou anhoum) et les Tâbéïnes r.a.) : alors attendez-vous à ce moment à ce qu'un vent rougeâtre, des tremblements de terre, des ensevelissements, des défigurations, des lapidations voient le jour, ainsi que signes qui se suivront successivement, à l'instar des grains d'un chapelet qui s'est brisé tombent, les uns après les autres." (Tirmidhi)

Abou Oumamah (radhia allâhou anhou) rapporte du Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam): "Allah m'a envoyé comme miséricorde et guidée pour les mondes. Et Il m'a ordonné de faire disparaître les "mazâmîr", les "barâbit" et les "ma'âzif" (différents instruments de musique), ainsi que les idoles qui étaient adorées durant l'Ignorance ("Al Djâhiyliyah") ." (Ahmad)

Ibné Mas'oud (radhia allâhou anhou) rapporte: "La musique fait pousser l'hypocrisie ("Nifâq") dans le cœur." (Abou Dâoûd et Bayhaqui). Des propos semblables sont rapportés de Abou Houraïra (radhia allâhou anhou).

Anas (radhia allâhou anhou) rapporte du Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam): "Celui qui s'assoit pour écouter une chanteuse aura du plomb fondu coulé dans les oreilles le Jour Final." (Abou Ishâq An naïsâboûri r.a.)

Ibné Mas'oud (radhia allâhou anhou) raconte que le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) entendit un homme chanter la nuit. Il dit: "Pas de prière pour lui ! Pas de prière pour lui ! Pas de prière pour lui ! (C'est à dire que ses prières ne sont pas acceptées.) " (Abou Ishâq)

Abou Houraïra (radhia allâhou anhou) rapporte que le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) a dit: "Ecouter (individuellement) les instruments de musique est un péché. Se rassembler pour le faire est un péché plus grave ("Fisq"). Y prendre du plaisir est du "Koufr" (Les savants ont traduit ici le terme "Koufr" par manque de reconnaissance envers les bienfaits de Dieu)." (Abou Ishâq)

Ali (radhia allâhou anhou) cite ceci du Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam): "J'ai été envoyé pour briser les instruments de musique." (Ibné Ghaylân)

Oumar (radhia allâhou anhou) rapporte du Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam): "Le salaire du chanteur et de la chanteuse est illicite." (Tabrâni)



Il s'agissait donc là de certains textes qui interdisent, de façon plus ou moins claire, la musique. Dans son étude, Moufti Chafi' r.a. mentionne par la suite beaucoup d'autres Hadiths, qui, contrairement à ceux cités ci-dessus, laissent supposer que certains types de musique sont permis. On trouve par exemple les deux Hadiths suivants :

Hadiths autorisant certains types de musique.

Bouraïdah (radhia allâhou anhou) dit: Le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) partit une fois pour une campagne militaire. A son retour, une jeune fille noire vint le voir et dit: "O Envoyé d'Allah ! J'avais formulé le vœu que si Allah vous ramenait sain et sauf, je jouerai du "Douff" (il s'agit d'une sorte de tambourin, qui existait déjà à l'époque du Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) et qui était employé aussi bien pour la musique que lors des proclamations et annonces publiques) en votre présence et je chanterai." Le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) lui dit: "Si tu as réellement fait ce vœu, alors tu peux jouer… Au cas contraire, non." Elle commença alors à le faire. Abou Bakr (radhia allâhou anhou) entra et elle continua à jouer. Puis Ali (radhia allâhou anhou) entra et elle continua encore. Ce fut ensuite au tour de Ousmân (radhia allâhou anhou) d'arriver et elle ne s'arrêta pas. Enfin, Oumar (radhia allâhou anhou) entra: Elle cacha alors son "Douff" sous elle et s'assit dessus. Le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) fit alors la réflexion suivante: "Satan a peur de toi, O Oumar ! J'étais assis et elle était en train de jouer du "douff". Abou Bakr (radhia allâhou anhou) est entré et elle a continué à jouer. Puis Ali (radhia allâhou anhou) est arrivé et elle a continué encore. Ce fut ensuite au tour de Ousmân (radhia allâhou anhou) d'arriver et elle ne s'est pas arrêtée. Enfin, lorsque tu es entré, O Oumar, elle a caché le "Douff" ! " (Ahmad et Tirmidhi)

Aïcha (radhia allâhou anhou) raconte que Abou Bakr (radhia allâhou anhou) est entré chez moi une fois, alors que deux fillettes parmi les "Ansârs" étaient présentes. Elles étaient en train de chanter les actes (de courage et de bravoure) des "Ansârs" lors de la bataille de "Bou'ath". Mais elles n'étaient pas dé véritables chanteuses. Abou Bakr (radhia allâhou anhou) dit alors: "Quoi ? Des instruments (de musique) de Satan dans la maison de l'Envoyé d'Allah ?" C'était le jour de Ide. Le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) dit: "O Abou Bakr ! Chaque peuple a sa fête et c'est aujourd'hui la notre." (Boukhâri)
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Oum Aïcha
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MessageSujet: Re: La musique en Islam   La musique en Islam Icon_minitimeMar 8 Mar - 10:16

Tentative de conciliation entre ces différents textes.

Après avoir cité ces nombreuses Traditions qui sont en apparente contradiction, Moufti Chafi' présente l'explication suivante pour tenter de les concilier.

Tout d'abord, il rappelle qu'Allah a crée la terre, ainsi que tout ce qu'elle contient, au profit de l'être humain, comme Il le proclame Lui-même dans le Qour'aane:

"C'est Lui qui a créé pour vous tout ce qui est sur la terre…" (Sourate 2 / Verset 29)

Il a donc autorisé à l'homme de jouir et de tirer profit de la création dans son ensemble, exception faite des choses qui lui sont nuisibles et mauvaises. A l'égard de ces dernières, Allah a mis en garde l'être humain et l'a interdit de s'en approcher. C'est ceci qui explique que dans toute chose, la permission prime, tant qu'il n'y a pas d'interdiction formelle ou de prohibition qui soient exprimées par le Créateur. C'est ce concept qui est connu dans le vocabulaire religieux sous l'appellation de "Al Ibâhatoul Asliyah", "la permission originelle". Cette permission originelle ne s'applique pas seulement aux objets, mais aussi aux actes, aux comportements etc… En d'autres mots, tout ce qui est interdit par Allah est forcément mauvais. Mais ce n'est pas tout. Allah étant le Sage par excellence, il a non seulement interdit à l'homme les mauvaises choses, mais Il lui a aussi interdit de s'approcher de tout ce qui pourrait le conduire progressivement vers celles-ci.

En résumé donc, la "Chariah" n'a pas interdit à l'homme de profiter des bonnes choses et des plaisirs licites de la Création. Ce qu'il a interdit, ce sont les mauvaises, ou tout ce qui pourrait y conduire. A partir de là, on peut comprendre que les interdits en Islam peuvent être de deux types différents:

Il y a les éléments qui sont mauvais en eux-mêmes ("Qabîh li Aynihi"), comme l'infidélité ("Koufr"), le polythéisme, l'adultère etc… Ce genre de choses n'a jamais été permis dans aucune religion et à aucun moment de l'Histoire.
Il existe aussi cependant d'autres éléments qui ne sont pas mauvais en eux-mêmes, mais qui le deviennent parce qu'ils conduisent au mal et au péché ("Qabîh li ghayrih"). C'est le cas par exemple de l'interdiction qui frappe toutes formes de transaction commerciales lorsque l'appel de la prière du Vendredi a été lancée. En fait, les transactions en elles-mêmes à ce moment ne renferment pas de mal, mais comme elles représentent un obstacle empêchant au croyant de partir pour la prière du vendredi, c'est la raison pour laquelle elles ont été interdites. Ce deuxième catégorie de choses n'ont pas été (et ne sont pas) toujours interdites. Elles peuvent devenir permises dans certains cas…
Moufti Chafi' r.a. affirme que la musique fait, tout à fait logiquement, partie de la seconde catégorie ("Qabîh li ghayrih") . En effet, l'interdiction prononcée par le Qour'aane et le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) à son égard tient du fait qu'elle détourne progressivement de la pensée d'Allah et même des choses essentielles de la vie. Cette interdiction porte donc sur les instruments qui n'ont pas d'autres fonctions que de produire de la musique et des sons mélodieux (comme la flûte etc...) et qui ne sont donc que des objets de divertissement ("lahw wa laïb") , sans aucune utilité pratique au niveau matériel ou spirituel. De même, les chants qui ont pour effet de faire oublier à l'homme la vie future sont également concernés par l'interdiction, même s'ils ne sont pas accompagnés de musique. C'est en ce sens qu'il faut interpréter les Hadiths qui condamnent sévèrement la musique.

Par contre, en ce qui concerne les instruments qui ont aussi bien une fonction musicale qu'une autre fonction, comme c'est le cas du "douff" notamment, qui était employé également lors des proclamations et des annonces, le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) a autorisé leur emploi dans certaines situations et sous certaines conditions. Les Hadiths faisant allusion au caractère licite de certains instruments concerne donc ces cas spécifiques.

Cette classification lève ainsi toute contradiction entre les différents Hadiths et elle est tout à fait conforme à la logique islamique: Prendre le bon aspect de chaque chose, en délaissant ce qui pourrait nuire à l'être humain ou le détourner de l'essentiel.

Moufti Chafi' r.a. mentionne par la suite les avis de nombreux Compagnons (radhia allâhou anhoum) au sujet de la musique, ainsi que de très nombreux passages relatant les avis des savants des quatre écoles sur la question. Après quoi, il fait une synthèse de tous ces avis dans la conclusion de son étude. Voici, en quelque sorte, le résultat de ses recherches:

Conclusion et synthèse des avis juridiques sur la question de la musique et des chants.

Il y a certains types de musique et de chants au sujet desquels il y a unanimité entre les savants des quatre écoles de jurisprudence (mâlékite, hanafite, châféite et hambalite) * sur leur interdiction (Il est à noter que le mot employé par les juristes sur ce point pour désigner l'interdiction est bien "Harâm" et non pas "Makrouh"). Les voici:
Tout chant n'ayant pas d'autre cadre et objectif que la distraction et le divertissement, sans aucun but acceptable au niveau religieux ou mondain est interdit, qu'il soit accompagné de musique ou non.
L'emploi d'instruments crées uniquement dans un but musical et n'ayant pas d'autres fonctions est interdit, qu'il soit accompagné de chants ou non.
Tout chant ou musique conduisant à la négligence (à l'égard des devoirs religieux) ou au péché est interdit.
De faire carrière dans la musique et la chanson.
Il y a donc unanimité entre les savants musulmans sur l'interdiction de ces quatre formes de musique et de chants. Les Hadiths qui interdisent la musique s'applique donc à ces quatre éléments.



Il existe d'autres types de musique au sujet desquels il y a unanimité des savants sur leur caractère licite. Les voici:
Le chant de celui qui affine sa voix et l'embellit légèrement et de façon naturelle, sans s'efforcer de suivre les rythmes musicaux, et donc d'imiter les chanteurs, à condition que cela ne soit pas seulement par distraction et divertissement. Il faut que le chant soit motivé par une raison valable: comme le fait d'éloigner un sentiment de solitude, pour faciliter un long voyage, pour se donner du courage quand on fait un travail éprouvant, pour endormir un enfant, pour exciter sa monture, pour éloigner sa déprime, à condition également que les paroles prononcées ne contiennent rien d'interdit et à condition que l'on n'en fasse pas une habitude. Ce type de chants est tout à fait permis.
Il également permis d'accompagner ces chants par le "douff" (qui, rappelons-le, n'est pas un instrument purement musical), en certaines occasions spéciales, comme les mariages, les occasions joyeuses, les jours de fête etc…
Encore une fois, il y a unanimité entre les savants musulmans sur le caractère licite de ces deux choses, comme le rappelle également l'Imâm Ghazâli r.a. dans son ouvrage "Al Ihyâ" (Volume 2 / Pages 238 et suivantes). Les Hadiths qui autorisent les chants s'appliquent donc à ces deux éléments.



Enfin, il existe certains points sur lesquels les avis des savants divergent:
L'emploi du "douff" dans des occasions autres que celles mentionnées ci-dessus.
L'emploi du "douff" auquel sont attachées des clochettes.
L'emploi du "Qadhîb" (des baguettes de tambour) lors d'un mariage ou autre…
L'emploi des autres choses qui ne sont pas des instruments purement musicaux et qui ne produisent pas de sons mélodieux ("Moutribah") tant qu'ils ne sont pas accompagnés par des chants. Exemples: le frappement des mains, le battement sur une jarre etc… D'après certains savants de l'école châféite (comme Al Ghazâli r.a.), ces choses sont permises; la majorité des savants des quatre écoles cependant les considèrent comme "Makrouh" (déconseillé, blamâble).
Reste maintenant la question de savoir ce qu'on doit faire quand on se trouve à un endroit où il y a de la musique interdite… A ce sujet, selon mon humble opinion, la conduite à tenir est de ne pas prêter l'oreille volontairement et de détourner son attention de cette musique. On doit également essayer, dès que possible, de quitter cet environnement musical. En agissant ainsi, Incha Allah, on peut espérer que l'on n'aura pas de péchés.


Wa Allâhou A'lam !

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Golestan
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MessageSujet: Re: La musique en Islam   La musique en Islam Icon_minitimeMar 8 Mar - 20:22

Salam
Je pense que se n'est pas la musique qui est interdit en Islam mais bien ce qu'on dit dans les chansons.
Au temps même du prophète (saw) la musique existait et il ordonnait même de faire du tambour (Darbouka) dans les mariages.
L'islam n'est pas contre la musique proprement dit du moment que cette musique n'est pas une source d'éloignement de dieu.
Mais si la musique nous fait oublier nos obligations religieux, je pense qu'il peut être considéré comme quelque chose de négative et interdit mais dans le cas contraire, la musique propre peut apaiser nos coeurs.

Allahou allam comme tu l'as si bien dit.
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Oum Aïcha
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MessageSujet: Re: La musique en Islam   La musique en Islam Icon_minitimeJeu 10 Mar - 9:29

Alikoum salam

tu na pas bien compri : la musique en islam est strictemen interdite (c a dire les instruments de musique, les paroles de chansons) il y a bocou de hadith du prophete alayhi salat wa salam sur ce fait.
Par contre, comme est marker dans le texte ci dessu, certains instruments de musik sont autoriser comme le "douff" pour les mariages et aussi il est permi d ecouter des anasheed di islamik c a dire chants religieux sans accompagnement instrumentale. Cela cependan sous certaines conditions.
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Golestan
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MessageSujet: Re: La musique en Islam   La musique en Islam Icon_minitimeJeu 10 Mar - 12:11

salam
Je respecte ton avis mais je ne suis pas totalement en accord avec toi.
Beaucoup d savants musulmans ont autorisé une partie de la musique.

Mais comme j'ai répété plus haut, il faut bien savoir ce qu'on fait de la musique.

Chez nous en Afghanistan, nous avons beaucoup de chanteur qui chantent sur l'amour du prophète (saw) et quand j'écoute, cela me fait du bien au coeur.
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georges2012
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MessageSujet: Re: La musique en Islam   La musique en Islam Icon_minitimeMar 22 Mai - 14:04

L'islam et la musique

En 1926, l'écrivain égyptien non-voyant Taha Hussein fait exploser une véritable bombe en rejetant l'idée selon laquelle la période préislamique fut qualifiée d' "époque de l'ignorance".
En fait, les textes islamiques critiquent violemment cette période et les récits des chroniqueurs ne nous ont apporté que de petites histoires et quelques poèmes, pourtant l'écriture arabe existait bel et bien et depuis plus de mille ans avant l'islam. Les recherches archéologiques ont fourni des éléments montrant, depuis plus de trois mille ans, la place des Arabes au proche-Orient. Des textes cunéiformes assyro-babyloniens, qui remontent à plus de 800 ans av. J.-C., parlent des royaumes et des reines des Aribi (Arabes). Les villes, habitées entièrement ou majoritairement par les Arabes, comme Pétra, Philippopolis, Palmyre, Hatra, Doura Europos, Bostra, Hauran, Maïn, Saba, Teima, Al-Hira et des dizaines d'autres ont laissé des souvenirs éclatants ; ce qui ne laisse aucun doute sur l'existence d'une civilisation arabe. Comment ce monde, construit sur (et entre) les civilisations antiques de la Mésopotamie et de l'Egypte, aurait-il versé dans cette "ignorance" ? Comment cette société arabe où se développent les premières écritures, la poésie, les observations scientifiques de l'univers, les questions métaphysiques, une réflexion sur la vie (dont les traces écrites existent depuis trois mille ans av. J.-C.), ce monde partagé entre zoroastriens, hébreux, chrétiens, philosophes, polythéistes dont les cultes s'exprimaient déjà par l'art (sculpture, peinture, musique, chant, danse), comment ce monde, subitement, serait-il devenu "ignorant" ?
Cette civilisation, les écrits des historiens et géographes, comme Eratosthène (IIIe s.), Ptolémée (IIe s. apr. J.-C.), Pline l'Ancien (Ier s. apr. J.-C.), Strabon (Ier s. av. J.-C.) et d'autres, la confirment, et même les textes bibliques (pourtant partiaux quant à ce qui sort du nationalisme hébreux) ne nient pas cette vérité. D'autres historiens contemporains considèrent même que cette civilisation existait avant les anciennes civilisations gréco-romaine, byzantine et perse.

Dans l'introduction à son "Histoire naturelle", Pline l'Ancien découvre trois régions : l'Arabie Pétrée (du nord-ouest du Sinaï à la Transjordanie), l'Arabie Déserte (y compris le désert de Syrie), l'Arabie Heureuse (au nord de la péninsule). Dans ces régions, on peut diviser les Arabes en nomades du désert et en citadins. Les nomades n'avaient pas de lieu fixe et vivaient principalement de l'élevage ; la razzia (ou pillage éclair) faisait aussi partie de leurs activités. Par contre, les citadins comme les Sabéens, les Nabatéens, les Palmyréniens, les Ghassanides, les Hirittes et autres royaumes, contrôlaient de vastes territoires et vivaient, en paix ou en guerre, soit indépendants, soit agissant comme protecteurs pour le compte des grands empire de l'époque (Perse, Romain, Byzantin, etc.). Ces citadins travaillaient principalement dans le commerce, de l'Inde à la Méditerranée. Leurs caravanes convoyaient l'encens, la gomme la myrrhe, la soie, la résine, les pierres fines, toutes marchandises précieuses venant du Yémen ou du Hedjaz, et la chose écrite. Elles étaient souvent accompagnées et protégées par les tribus arabes du Nord.
La présence culturelle des empires mentionnés ci-dessus a enrichi considérablement les traditions culturelles propres aux Arabes. Grâce à ces contacts et échanges, mais aussi à l'ouverture sur les mondes, à un esprit particulièrement inventif, les Arabes ont poussé très loin l'évolution de leur culture. En ces temps, la poésie, la musique, la danse devinrent le symbole d'une prospérité qui permit à l'esprit de s'affirmer.
A la fin du VIe s. et au début du VIIe s., juste avant l'apparition de l'islam, la plupart des Arabes étaient donc juifs, chrétiens et païens, leurs villes vivaient dans une certaine opulence ; la Mecque était un grand centre commercial, religieux et culturel. C'est la tribu des Quraysh (prépondérante parmi les Arabes de la région) qui était maîtresse de la Mecque depuis le Ve s.
Au niveau politique, elle était parfaitement et démocratiquement structurée. Abd Al-Mutalib, grand-père du Prophète, était l'un des principaux responsables de la ville. Ceux-ci organisaient deux foires annuelles qui leur permettaient de contrôler les échanges et de gérer l'enceinte sacrée entourant la Ka'ba, au centre de la cité, pour tirer profit des pèlerinages polythéistes accompagnant les foires. La Ka'ba était (avant la récupération musulmane) un temple orné de plus de 300 sculptures (idoles), elle servait de lieu de culte aux païens. Les visiteurs des foires n'étaient pas uniquement arabes ; ils étaient aussi perses, romains, byzantins et autres.
Les Mecquois contrôlaient la route caravanière (la route des aromates) et organisaient chaque année deux grands voyages commerciaux vers le Sud et vers le Nord. Plus de 1 500 chameaux (ce qui était grand pour l'époque) s'ébranlaient à chaque voyage ? A cette prospérité économique s'ajoutait une vie culturelle intense. Au temps des foires, de grandes animations musicales et de danse s'organisaient, les rencontres et les concours poétiques faisaient partie du calendrier. Les grands poèmes du Souk A'kath (les Mu'allaquates) étaient chantés et suspendus sur les murs du temple.
Les chanteuses et chanteurs arabes, perses, byzantins, avec leurs instruments, et en particulier le oud (luth), se produisaient dans toute la ville, sur les places des marchés, chez les nobles (leurs mécènes), et dans les cabarets.
L'orientaliste Georges Farmer ("The History of Arabian Music", p. 10-12) écrit qu'en plus de leur système musical, les Arabes utilisaient le système de Pythagore ; que nombreux étaient les rois, princes et nobles qui pratiquaient la musique et le chant ; que la musique jouait un rôle déterminant chez ceux qui prophétisaient et qu'à cette période, le harem clos n'existant pas, la liberté de la femme était égale à celle de l'homme. Parmi les dizaines de noms connus, on peut mentionner le nom d'Al-Khanssa qui chantait ses poèmes avec accompagnement musical, ainsi que la mère de Hatem Al-Taay. Le grand poète Al-A'sha, dont l'un des poèmes est devenu mu'alaqua, était connu sous le nom de "Sanajet al-arabe" (Harpiste des Arabes), et parcourait chaque partie de la péninsule pour chanter et jouer de son instrument. Des dizaines d'autres faisaient comme lui ; cette tradition sera reprise par des poètes chanteurs espagnols et français qu'on appellera plus tard les troubadours.
En réalité, les Arabes de cette époque (sauf les monothéistes) avaient compris qu'il n'y avait pas de vie (sous forme de survivance individuelle) après la mort, donc ils se sont intéressés à vivre leur présent, à aimer, à danser, à écouter de la musique et à chanter, sans oublier le vin (qu'ils produisaient et faisaient aussi venir de très loin). Grâce à la prospérité économique et à un mode de vie hautement culturel, la poésie et le chant existaient dans chaque maison. C'est dans cette ambiance que le Prophète Mohamed est né en 570.

Que s'est-il donc passé ?

Abd Allah, le père de Mohamed, meurt avant sa naissance. Sa mère décède quand il a six ans. Mohamed voit survenir, en 578, la mort de son grand-père, son protecteur, le puissant Abd Al-Muttalib ; il a huit ans. C'est Abu Talib, son oncle et chef de clan des Hashimites, qui l'adopte. Mais Abu Talib, pour des raisons financières, n'est plus capable de continuer à assumer ses responsabilités dans la ville. Le pouvoir économique des proches de Mohamed se trouve diminué énormément. Son grand-père étant bigame, c'est vers la tribu de l'autre épouse, ses demi oncles, que ce pouvoir se déplace : Al-Abbas, les Bani Umayya, la branche la plus riche et la plus puissante des Quraysh, mais aussi la plus cultivée dont le grand chef était Abu Sufyan (né vers 565). Mohamed vit alors la pauvreté et la perte du pouvoir. Tout laisse à supposer, contrairement à la légende populaire, qu'il est déjà lettré et assez brillant. Il commence à voyager et à travailler, dès l'adolescence, dans le commerce. A l'âge de 25 ans, il se marie avec une dame veuve et très riche (Khadija) pour qui il travaillait et il continue à faire prospérer ses affaires. En 610, Mohamed ressent que Dieu se manifeste par l'intermédiaire de l'ange Gabriel : c'est la Révélation. Après trois ou quatre ans de silence, il annonce publiquement l'islam. Dans les grandes foires de la Mecque, c'est en prose rimée, comme tous les prophètes de l'époque, qu'il déclame le message divin. Les visiteurs ne s'y intéressent pas, ils préfèrent écouter la poésie et les récits des poètes chanteurs que les paroles de Dieu. Parmi ces ménestrels, Al-Nadhr Ibn al-Hareth connaît un succès certain et attire tout le public. Ce dernier (selon le chroniqueur Al-Mas'udi) a appris à chanter et à jouer du oud à Al-Hira en Irak (Etat arabe sous protectorat perse). Il raconte dans ses chants les épopées des anciens empires et les grandes histoires d'amour. Donc le message du Prophète ne passe pas ; c'est la solidarité collective des Mecquois et leur culture arabe qui empêchent les progrès de l'islam.
En 619, Mohamed perd d'abord Khadija, sa femme et soutien financier, et ensuite Abu Talib, son oncle et soutien politique. C'est une nouvelle situation dans laquelle le Prophète se trouve très affaibli. Il comprend alors que sa réussite dépend des rapports de force, autrement dit qu'il lui faut trouver des alliés. Ses contacts avec les tribus de Al-Taïf (ville au sud de la Mecque) ont échoué. Mais le Prophète trouve des alliés à Yethreb, ville habitée par les Arabes juifs des Bani Quryza, des Bani al-Nadhir et des bani Qaynuqa et les Arabes idolâtres des tribus des Khazradj et des Aws. Les monothéistes contrôlent la vie économique et administrative (politique) de la ville et menacent l'existence des polythéistes Mais les deux tribus des Khazradj et des Aws ne s'entendent pas. Il leur faut un personnage capable de les unifier pour affronter les Juifs. Mohamed accepte ce rôle. En 622, il émigre avec ses compagnons (à peine une centaine) vers Yethreb. Il réussit à unifier les deux tribus en les faisant entrer dans l'islam.
Au début, il vit en paix avec les juifs ; plus tard, il les combat et les chasse de la ville qui devient alors Médine. D'autres contacts ont lieu : il s'agit des bédouins qui adoptent l'islam, renoncent au nomadisme et se sédentarisent à Médine. Celle-ci devient la capitale des musulmans, une place importante de regroupement humain et un centre militaire. C'est en cette période qu'est instituée la guerre pour la gloire de Dieu (djihad). Le Prophète, dont la puissance militaire n'a pas d'égale en Arabie, organise des expéditions contre les caravanes mecquoises, puis de petites guerres contre les Quraysh, les juifs et d'autres.

Cependant, tous les moyens étaient utilisés pour détruire la culture arabe. Les sourates du Coran et du hadith interdisent la sculpture, la peinture, la musique et attaquent violemment les poètes.

Dans la sourate 26, connue sous le nom Les Poètes, versets 224-226, comme dans la sourate 31 appelée Luqman, versets 6 et 7, le texte sacré critique violemment les poètes chanteurs arabes et leur promet un châtiment douloureux.
Cette interdiction de la musique est exprimée aussi par la bouche du Prophète à travers ses hadiths dont certains parlent de châtiment pour ceux qui sifflent et battent les mains pour faire de la musique.

D'ailleurs, chez les musulmans, le sifflement est considéré comme l'œuvre du diable. Al-Ghazali, dans son livre intitulé Ihya ulum al-din, mentionne certains de ces hadiths (voir vol.2, p. 246)
Iblis fut le premier à moduler la lamentation et le premier qui a chanté ;
Chaque personne qui élève la voix pour chanter, Allah lui envoie deux diables sur ses épaules pour le frapper de leurs talons jusqu'à ce qu'il se taise.
Dans le livre Sahih Al-tirmithi (vol. 1, p. 241), on trouve que le Prophète a maudit le chant et les chanteurs.

En plus, le Prophète n'a pas hésité à légitimer l'acte de verser le sang des poètes chanteurs. Parmi ceux-là, Al-Nadhr Ibn Al-Hareth : il fut capturé et assassiné par les soldats de Mohamed en mars 624. Quelques années plus tard, il ordonne la mort de trois chanteuses : Sarah, Qarina et Arnab (voir la chronique d'Al-Tabari, vol. 3, p. 116-118).

En 630, il dirige une armée de 10 000 soldats et entre, presque sans combat, à la Mecque (c'était une ville de commerce respectée par tous ceux qui l'utilisaient, elle n'avait pas de vrais soldats).
Il détruit toutes les sculptures autour et à l'intérieur du sanctuaire parce qu'elles représentent les divinités des païens.

Pour s'assurer que cette ville n'aura plus d'influence culturelle, il interdit le chant et la musique ainsi que la poésie, sauf celle qui le flatte ou flatte l'islam.
En même temps, il chasse les poètes de la ville et permet de verser le sang de certains poètes comme Ka'ab et Bujair (fils du grand poète Zuhair ibn Abi Salma, auteur d'une mu'laqua).

Au bout de quelques semaines, Bujair, épuisé, se rend et se convertit ; son frère résiste beaucoup plus longtemps mais, harcelé, ne pouvant faire confiance à personne, il se rend lui aussi et achète sa liberté par ses odes à Mohamed.
Il devient impossible aux artistes et aux intellectuels de dire ce qu'ils pensent.

La Mecque devient une petite bourgade sans aucune importance politique ni commerciale ni culturelle.
Mohamed meurt en 632, la lutte pour le pouvoir commence, trois de ses quatre successeurs (connus sous le nom Al-Khalafa al-Rashidun ou les orthodoxes) sont assassinés.
Ces quatre successeurs continuent cette même politique, d'un islam dur et strict.
Le premier calife, Abu Bakr, considérait comme parfaitement naturel que la musique soit définie comme un "plaisir non autorisé".
Plus grave : Al Tabari rapporte que ce même Abu Bakr a donné son approbation à Muhajir (gouverneur du Yémen) pour couper les mains et arracher les dents des deux chanteuses Thabja al-Hadramiyya et Hind bint Yamin pour qu'elles cessent de jouer ou de chanter.
Cette position à l'égard de la musique a été confirmée par les quatre grandes écoles qui dominent la vie musulmane. Il s'agit des écoles Malékite, Hanafitte, Shafi'itte et Hanbalitte. Encore aujourd'hui, un "chef" religieux intégriste algérien, Ali Belhaj, déclare : "Je n'écoute pas de musique parce que la Charia l'interdit".
Que s'est-il donc passé ? C'est phrase par phrase, mot par mot au long de dizaines de grands ouvrages qu'il faut reconstituer le drame.
C'est en refusant d'accepter comme une évidence, comme une chose correcte, comme la seule chose à faire, un assassinat (que les enfants intègrent comme juste, en apprenant l'épisode par cœur, en récitant le texte sacré) que la vérité se dessine au prix d'un dépassement du tabou. Comme dans toutes les histoires humaines, on retrouve le vieil antagonisme "culture forte ou pouvoir fort". Il est intéressant de se poser cette question inutile : où en serait le monde aujourd'hui, quelle musique pratiquerions-nous si, au VIIe s., un ordre militaire qui rêvait de conquêtes n'avait pas dévasté une culture millénaire ?
Il est tout aussi intéressant mais très utile de se demander pourquoi le processus de destruction devrait continuer ? Au nom de quoi, au nom de qui ?
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zeina62100
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MessageSujet: Re: La musique en Islam   La musique en Islam Icon_minitimeMar 22 Mai - 16:40

salam

Oum Aïcha a écrit:


Selon les commentateurs du Qour'aane, le verset suivant constitue une mise en garde à l'égard de ceux qui s'adonnent à la musique:
"Et, parmi les hommes, il est [quelqu'un] qui, dénué de science, achète de plaisants discours pour égarer hors du chemin d'Allah et pour le prendre en raillerie. Ceux-là subiront un châtiment avilissant." (Sourate 31 / Verset 6)

je pense que Le Sourate31/ Verset 6 ne concerne pas seulement la musique!!!mais surtout ce que peuvent dire les gens!!!

Selon de nombreux Compagnons (radhia allâhou anhoum), le terme "plaisant discours" employé par Allah concerne la musique et les chants. Tel est notamment le commentaire rapporté de Ibné Mas'oud (radhia allâhou anhou) (Moussannaf Ibné Aby Chaybah, Hâkim, Bayhaqi) et de Ibné Abbâs (radhia allâhou anhou) (Bayhaqi)

?? j'ai pas compris ce que tu as voulu dire par rapport a ça Confused

Dans un autre verset du Qour'aane, Allah fait allusion à la voix de Satan:
Et lorsque Nous avons dit aux Anges : "Prosternez-vous devant Adam", ils se prosternèrent, à l'exception d'Iblis, qui dit : "Me prosternerai-je devant quelqu'un que tu as créé d'argile ? "

Il dit encore : "Vois-Tu ? Celui que Tu as honoré au-dessus de moi, si Tu me donnais du répit jusqu'au Jour de la Résurrection; j'éprouverai, certes sa descendance, excepté un petit nombre [parmi eux]".

Et [Allah] dit : "Va-t-en ! Quiconque d'entre eux te suivra ... votre sanction sera l'Enfer, une ample rétribution.

Excite, par ta voix, ceux d'entre eux que tu pourras, rassemble contre eux ta cavalerie et ton infanterie, associe-toi à eux dans leurs biens et leurs enfants et fais-leur des promesses". Or, le Diable ne leur fait des promesses qu'en tromperie.

Quant à Mes serviteurs, tu n'as aucun pouvoir sur eux". Et ton Seigneur suffit pour les protéger ! (Qour'aane)

Le célèbre commentateur du Qour'aane, Moudjâhid r.a. (disciple de Ibné Abbas (radhia allâhou anhou) ) affirme que la voix de Satan n'est rien d'autre que la musique et les chants.



Hadiths interdisant la musique.

(Il est à noter que parmi les Hadiths qui vont être cités, l'authenticité de certains a fait l'objet de débats entre les savants. Cependant, dans l'ensemble, le sens de ces différentes Traditions est plus ou moins confirmé. C'est la raison pour laquelle les juristes ne les ont pas complètement rejetés.)

Comme Golestan a dit je pense plutot que c'est les paroles de la chanson qu'il est interdite
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MessageSujet: Re: La musique en Islam   La musique en Islam Icon_minitimeMar 22 Mai - 21:02

georges2012 a écrit:
L'islam et la musique

En 1926, l'écrivain égyptien non-voyant Taha Hussein fait exploser une véritable bombe en rejetant l'idée selon laquelle la période préislamique fut qualifiée d' "époque de l'ignorance".
En fait, les textes islamiques critiquent violemment cette période et les récits des chroniqueurs ne nous ont apporté que de petites histoires et quelques poèmes, pourtant l'écriture arabe existait bel et bien et depuis plus de mille ans avant l'islam. Les recherches archéologiques ont fourni des éléments montrant, depuis plus de trois mille ans, la place des Arabes au proche-Orient. Des textes cunéiformes assyro-babyloniens, qui remontent à plus de 800 ans av. J.-C., parlent des royaumes et des reines des Aribi (Arabes). Les villes, habitées entièrement ou majoritairement par les Arabes, comme Pétra, Philippopolis, Palmyre, Hatra, Doura Europos, Bostra, Hauran, Maïn, Saba, Teima, Al-Hira et des dizaines d'autres ont laissé des souvenirs éclatants ; ce qui ne laisse aucun doute sur l'existence d'une civilisation arabe. Comment ce monde, construit sur (et entre) les civilisations antiques de la Mésopotamie et de l'Egypte, aurait-il versé dans cette "ignorance" ? Comment cette société arabe où se développent les premières écritures, la poésie, les observations scientifiques de l'univers, les questions métaphysiques, une réflexion sur la vie (dont les traces écrites existent depuis trois mille ans av. J.-C.), ce monde partagé entre zoroastriens, hébreux, chrétiens, philosophes, polythéistes dont les cultes s'exprimaient déjà par l'art (sculpture, peinture, musique, chant, danse), comment ce monde, subitement, serait-il devenu "ignorant" ?
Cette civilisation, les écrits des historiens et géographes, comme Eratosthène (IIIe s.), Ptolémée (IIe s. apr. J.-C.), Pline l'Ancien (Ier s. apr. J.-C.), Strabon (Ier s. av. J.-C.) et d'autres, la confirment, et même les textes bibliques (pourtant partiaux quant à ce qui sort du nationalisme hébreux) ne nient pas cette vérité. D'autres historiens contemporains considèrent même que cette civilisation existait avant les anciennes civilisations gréco-romaine, byzantine et perse.

Dans l'introduction à son "Histoire naturelle", Pline l'Ancien découvre trois régions : l'Arabie Pétrée (du nord-ouest du Sinaï à la Transjordanie), l'Arabie Déserte (y compris le désert de Syrie), l'Arabie Heureuse (au nord de la péninsule). Dans ces régions, on peut diviser les Arabes en nomades du désert et en citadins. Les nomades n'avaient pas de lieu fixe et vivaient principalement de l'élevage ; la razzia (ou pillage éclair) faisait aussi partie de leurs activités. Par contre, les citadins comme les Sabéens, les Nabatéens, les Palmyréniens, les Ghassanides, les Hirittes et autres royaumes, contrôlaient de vastes territoires et vivaient, en paix ou en guerre, soit indépendants, soit agissant comme protecteurs pour le compte des grands empire de l'époque (Perse, Romain, Byzantin, etc.). Ces citadins travaillaient principalement dans le commerce, de l'Inde à la Méditerranée. Leurs caravanes convoyaient l'encens, la gomme la myrrhe, la soie, la résine, les pierres fines, toutes marchandises précieuses venant du Yémen ou du Hedjaz, et la chose écrite. Elles étaient souvent accompagnées et protégées par les tribus arabes du Nord.
La présence culturelle des empires mentionnés ci-dessus a enrichi considérablement les traditions culturelles propres aux Arabes. Grâce à ces contacts et échanges, mais aussi à l'ouverture sur les mondes, à un esprit particulièrement inventif, les Arabes ont poussé très loin l'évolution de leur culture. En ces temps, la poésie, la musique, la danse devinrent le symbole d'une prospérité qui permit à l'esprit de s'affirmer.
A la fin du VIe s. et au début du VIIe s., juste avant l'apparition de l'islam, la plupart des Arabes étaient donc juifs, chrétiens et païens, leurs villes vivaient dans une certaine opulence ; la Mecque était un grand centre commercial, religieux et culturel. C'est la tribu des Quraysh (prépondérante parmi les Arabes de la région) qui était maîtresse de la Mecque depuis le Ve s.
Au niveau politique, elle était parfaitement et démocratiquement structurée. Abd Al-Mutalib, grand-père du Prophète, était l'un des principaux responsables de la ville. Ceux-ci organisaient deux foires annuelles qui leur permettaient de contrôler les échanges et de gérer l'enceinte sacrée entourant la Ka'ba, au centre de la cité, pour tirer profit des pèlerinages polythéistes accompagnant les foires. La Ka'ba était (avant la récupération musulmane) un temple orné de plus de 300 sculptures (idoles), elle servait de lieu de culte aux païens. Les visiteurs des foires n'étaient pas uniquement arabes ; ils étaient aussi perses, romains, byzantins et autres.
Les Mecquois contrôlaient la route caravanière (la route des aromates) et organisaient chaque année deux grands voyages commerciaux vers le Sud et vers le Nord. Plus de 1 500 chameaux (ce qui était grand pour l'époque) s'ébranlaient à chaque voyage ? A cette prospérité économique s'ajoutait une vie culturelle intense. Au temps des foires, de grandes animations musicales et de danse s'organisaient, les rencontres et les concours poétiques faisaient partie du calendrier. Les grands poèmes du Souk A'kath (les Mu'allaquates) étaient chantés et suspendus sur les murs du temple.
Les chanteuses et chanteurs arabes, perses, byzantins, avec leurs instruments, et en particulier le oud (luth), se produisaient dans toute la ville, sur les places des marchés, chez les nobles (leurs mécènes), et dans les cabarets.
L'orientaliste Georges Farmer ("The History of Arabian Music", p. 10-12) écrit qu'en plus de leur système musical, les Arabes utilisaient le système de Pythagore ; que nombreux étaient les rois, princes et nobles qui pratiquaient la musique et le chant ; que la musique jouait un rôle déterminant chez ceux qui prophétisaient et qu'à cette période, le harem clos n'existant pas, la liberté de la femme était égale à celle de l'homme. Parmi les dizaines de noms connus, on peut mentionner le nom d'Al-Khanssa qui chantait ses poèmes avec accompagnement musical, ainsi que la mère de Hatem Al-Taay. Le grand poète Al-A'sha, dont l'un des poèmes est devenu mu'alaqua, était connu sous le nom de "Sanajet al-arabe" (Harpiste des Arabes), et parcourait chaque partie de la péninsule pour chanter et jouer de son instrument. Des dizaines d'autres faisaient comme lui ; cette tradition sera reprise par des poètes chanteurs espagnols et français qu'on appellera plus tard les troubadours.
En réalité, les Arabes de cette époque (sauf les monothéistes) avaient compris qu'il n'y avait pas de vie (sous forme de survivance individuelle) après la mort, donc ils se sont intéressés à vivre leur présent, à aimer, à danser, à écouter de la musique et à chanter, sans oublier le vin (qu'ils produisaient et faisaient aussi venir de très loin). Grâce à la prospérité économique et à un mode de vie hautement culturel, la poésie et le chant existaient dans chaque maison. C'est dans cette ambiance que le Prophète Mohamed est né en 570.

Que s'est-il donc passé ?

Abd Allah, le père de Mohamed, meurt avant sa naissance. Sa mère décède quand il a six ans. Mohamed voit survenir, en 578, la mort de son grand-père, son protecteur, le puissant Abd Al-Muttalib ; il a huit ans. C'est Abu Talib, son oncle et chef de clan des Hashimites, qui l'adopte. Mais Abu Talib, pour des raisons financières, n'est plus capable de continuer à assumer ses responsabilités dans la ville. Le pouvoir économique des proches de Mohamed se trouve diminué énormément. Son grand-père étant bigame, c'est vers la tribu de l'autre épouse, ses demi oncles, que ce pouvoir se déplace : Al-Abbas, les Bani Umayya, la branche la plus riche et la plus puissante des Quraysh, mais aussi la plus cultivée dont le grand chef était Abu Sufyan (né vers 565). Mohamed vit alors la pauvreté et la perte du pouvoir. Tout laisse à supposer, contrairement à la légende populaire, qu'il est déjà lettré et assez brillant. Il commence à voyager et à travailler, dès l'adolescence, dans le commerce. A l'âge de 25 ans, il se marie avec une dame veuve et très riche (Khadija) pour qui il travaillait et il continue à faire prospérer ses affaires. En 610, Mohamed ressent que Dieu se manifeste par l'intermédiaire de l'ange Gabriel : c'est la Révélation. Après trois ou quatre ans de silence, il annonce publiquement l'islam. Dans les grandes foires de la Mecque, c'est en prose rimée, comme tous les prophètes de l'époque, qu'il déclame le message divin. Les visiteurs ne s'y intéressent pas, ils préfèrent écouter la poésie et les récits des poètes chanteurs que les paroles de Dieu. Parmi ces ménestrels, Al-Nadhr Ibn al-Hareth connaît un succès certain et attire tout le public. Ce dernier (selon le chroniqueur Al-Mas'udi) a appris à chanter et à jouer du oud à Al-Hira en Irak (Etat arabe sous protectorat perse). Il raconte dans ses chants les épopées des anciens empires et les grandes histoires d'amour. Donc le message du Prophète ne passe pas ; c'est la solidarité collective des Mecquois et leur culture arabe qui empêchent les progrès de l'islam.
En 619, Mohamed perd d'abord Khadija, sa femme et soutien financier, et ensuite Abu Talib, son oncle et soutien politique. C'est une nouvelle situation dans laquelle le Prophète se trouve très affaibli. Il comprend alors que sa réussite dépend des rapports de force, autrement dit qu'il lui faut trouver des alliés. Ses contacts avec les tribus de Al-Taïf (ville au sud de la Mecque) ont échoué. Mais le Prophète trouve des alliés à Yethreb, ville habitée par les Arabes juifs des Bani Quryza, des Bani al-Nadhir et des bani Qaynuqa et les Arabes idolâtres des tribus des Khazradj et des Aws. Les monothéistes contrôlent la vie économique et administrative (politique) de la ville et menacent l'existence des polythéistes Mais les deux tribus des Khazradj et des Aws ne s'entendent pas. Il leur faut un personnage capable de les unifier pour affronter les Juifs. Mohamed accepte ce rôle. En 622, il émigre avec ses compagnons (à peine une centaine) vers Yethreb. Il réussit à unifier les deux tribus en les faisant entrer dans l'islam.
Au début, il vit en paix avec les juifs ; plus tard, il les combat et les chasse de la ville qui devient alors Médine. D'autres contacts ont lieu : il s'agit des bédouins qui adoptent l'islam, renoncent au nomadisme et se sédentarisent à Médine. Celle-ci devient la capitale des musulmans, une place importante de regroupement humain et un centre militaire. C'est en cette période qu'est instituée la guerre pour la gloire de Dieu (djihad). Le Prophète, dont la puissance militaire n'a pas d'égale en Arabie, organise des expéditions contre les caravanes mecquoises, puis de petites guerres contre les Quraysh, les juifs et d'autres.

Cependant, tous les moyens étaient utilisés pour détruire la culture arabe. Les sourates du Coran et du hadith interdisent la sculpture, la peinture, la musique et attaquent violemment les poètes.

Dans la sourate 26, connue sous le nom Les Poètes, versets 224-226, comme dans la sourate 31 appelée Luqman, versets 6 et 7, le texte sacré critique violemment les poètes chanteurs arabes et leur promet un châtiment douloureux.
Cette interdiction de la musique est exprimée aussi par la bouche du Prophète à travers ses hadiths dont certains parlent de châtiment pour ceux qui sifflent et battent les mains pour faire de la musique.

D'ailleurs, chez les musulmans, le sifflement est considéré comme l'œuvre du diable. Al-Ghazali, dans son livre intitulé Ihya ulum al-din, mentionne certains de ces hadiths (voir vol.2, p. 246)
Iblis fut le premier à moduler la lamentation et le premier qui a chanté ;
Chaque personne qui élève la voix pour chanter, Allah lui envoie deux diables sur ses épaules pour le frapper de leurs talons jusqu'à ce qu'il se taise.
Dans le livre Sahih Al-tirmithi (vol. 1, p. 241), on trouve que le Prophète a maudit le chant et les chanteurs.

En plus, le Prophète n'a pas hésité à légitimer l'acte de verser le sang des poètes chanteurs. Parmi ceux-là, Al-Nadhr Ibn Al-Hareth : il fut capturé et assassiné par les soldats de Mohamed en mars 624. Quelques années plus tard, il ordonne la mort de trois chanteuses : Sarah, Qarina et Arnab (voir la chronique d'Al-Tabari, vol. 3, p. 116-118).

En 630, il dirige une armée de 10 000 soldats et entre, presque sans combat, à la Mecque (c'était une ville de commerce respectée par tous ceux qui l'utilisaient, elle n'avait pas de vrais soldats).
Il détruit toutes les sculptures autour et à l'intérieur du sanctuaire parce qu'elles représentent les divinités des païens.

Pour s'assurer que cette ville n'aura plus d'influence culturelle, il interdit le chant et la musique ainsi que la poésie, sauf celle qui le flatte ou flatte l'islam.
En même temps, il chasse les poètes de la ville et permet de verser le sang de certains poètes comme Ka'ab et Bujair (fils du grand poète Zuhair ibn Abi Salma, auteur d'une mu'laqua).

Au bout de quelques semaines, Bujair, épuisé, se rend et se convertit ; son frère résiste beaucoup plus longtemps mais, harcelé, ne pouvant faire confiance à personne, il se rend lui aussi et achète sa liberté par ses odes à Mohamed.
Il devient impossible aux artistes et aux intellectuels de dire ce qu'ils pensent.

La Mecque devient une petite bourgade sans aucune importance politique ni commerciale ni culturelle.
Mohamed meurt en 632, la lutte pour le pouvoir commence, trois de ses quatre successeurs (connus sous le nom Al-Khalafa al-Rashidun ou les orthodoxes) sont assassinés.
Ces quatre successeurs continuent cette même politique, d'un islam dur et strict.
Le premier calife, Abu Bakr, considérait comme parfaitement naturel que la musique soit définie comme un "plaisir non autorisé".
Plus grave : Al Tabari rapporte que ce même Abu Bakr a donné son approbation à Muhajir (gouverneur du Yémen) pour couper les mains et arracher les dents des deux chanteuses Thabja al-Hadramiyya et Hind bint Yamin pour qu'elles cessent de jouer ou de chanter.
Cette position à l'égard de la musique a été confirmée par les quatre grandes écoles qui dominent la vie musulmane. Il s'agit des écoles Malékite, Hanafitte, Shafi'itte et Hanbalitte. Encore aujourd'hui, un "chef" religieux intégriste algérien, Ali Belhaj, déclare : "Je n'écoute pas de musique parce que la Charia l'interdit".
Que s'est-il donc passé ? C'est phrase par phrase, mot par mot au long de dizaines de grands ouvrages qu'il faut reconstituer le drame.
C'est en refusant d'accepter comme une évidence, comme une chose correcte, comme la seule chose à faire, un assassinat (que les enfants intègrent comme juste, en apprenant l'épisode par cœur, en récitant le texte sacré) que la vérité se dessine au prix d'un dépassement du tabou. Comme dans toutes les histoires humaines, on retrouve le vieil antagonisme "culture forte ou pouvoir fort". Il est intéressant de se poser cette question inutile : où en serait le monde aujourd'hui, quelle musique pratiquerions-nous si, au VIIe s., un ordre militaire qui rêvait de conquêtes n'avait pas dévasté une culture millénaire ?
Il est tout aussi intéressant mais très utile de se demander pourquoi le processus de destruction devrait continuer ? Au nom de quoi, au nom de qui ?
merci Internet...
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farouq
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MessageSujet: Re: La musique en Islam   La musique en Islam Icon_minitimeMer 23 Mai - 6:52

salam


c est la bagare a grand coup de copié-collé ...


pensez a distinguer les instruments de rythme oua percution comme tambourin ou vielle casserole sur laquelle on tape , des intruments tonique qui fond des notes et donc des melodies ..

saz azan é shahitan ast ...
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nihal
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MessageSujet: Re: La musique en Islam   La musique en Islam Icon_minitimeMer 23 Mai - 8:15

farouq a écrit:
salam

pensez a distinguer les instruments de rythme oua percution comme tambourin ou vielle casserole sur laquelle on tape , des intruments tonique qui fond des notes et donc des melodies ..


Salam Farouq jan
Justement une fois qu'on a fait cette différence est-ce qu'on peut dire que l'un est moins recommandé que l'autre ?
On peut faire une musique juste avec des percussions, sans instrument mélodique.. Et on peut "s'oublier" dans la musique que ce soit purement rythmique ou purement mélodique.. Alors pourquoi cette distinction ?
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georges2012
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georges2012


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MessageSujet: Re: La musique en Islam   La musique en Islam Icon_minitimeMer 23 Mai - 13:10

Mais les talibans cassaient tous les instruments de musique qu'ils soient à corde, à vent ou à percution
Ils disaient la musique c'est haram ça vient de Satan le lapidé
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Golestan
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Golestan


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MessageSujet: Re: La musique en Islam   La musique en Islam Icon_minitimeMer 23 Mai - 20:49

georges2012 a écrit:
Mais les talibans cassaient tous les instruments de musique qu'ils soient à corde, à vent ou à percution
Ils disaient la musique c'est haram ça vient de Satan le lapidé
Pourquoi tu t'interesse que à l'avis des Talibans, alors qu'en Afghanistan tout comme dans d'autres contré il y a d'autres musulmans qui ne sont pas de même avis que les Talibans?
Les Talibans ont détruit les boudahs alors que 95% des afghans étaient contre contre et des savants reconnu comme Qardaoui se sont même déplacés jusqu'à en afghanistan pour leur dire de ne pas le faire, pourquoi ceux qui ont détruit les boudahs t'intressent et pas ceux qui ont tout fait pour les empecher de les détruire ?

Tout simplement parce que tu es un extrémiste fanatique et islamophobes qui ne cherche que de quoi se mettre sous les dents pour cracher sa haine, tu n'es pas objectif et tu ne serras pas pris au serieux, j'ai l'impression de parler avec un Finkelcrotte junior ou un bhl castré.
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