En avril 1948, pendant la guerre de terreur menée par des milices juives contre les civils palestiniens afin de les faire fuir ou de les assassiner, le village de Deir Yassin a été attaqué par les forces sionistes.
A chaque histoire ou événement dans l’Histoire correspond en général un message de sagesse ; sinon, au moins des enseignements à tirer. L’art de la guerre et la pulsion ou la tendance des humains à commettre des actes de génocide est une pratique ancestrale de l’humanité. Le 9 avril 1948, le massacre de Deir Yassin est seulement un exemple des nombreux actes de génocide qui ont été commis par l’homme, théoriquement pour un bien ou dans un but supérieurs La sagesse dit que commettre le mal une fois peut être excusable mais que répéter plusieurs fois ce mal amène les observateurs à tirer deux conclusions. La première c’est que, si un mal se répète souvent c’est signe d’un manque de réflexion ou de capacité à développer ou acquérir de la compassion, de la connaissance et de la sagesse. La deuxième conclusion , la plus plausible dans le cas d’Israël, c’est que Deir Yassin représente la position ou la politique d’Israël envers le peuple palestinien.
Selon l’intellectuel égyptien, Mohamed Hassanin Haikal, environ 265 000 Palestiniens ont été tués par le sionisme depuis la création de l’état d’Israël. Depuis la chute de la Palestine en 1948, Israël a poursuivi une politique concentrée et systématique de massacres de Palestiniens. Le dernier exemple en est la tuerie qui a eu lieu à Gaza en octobre 2004, nom de code « Jours de pénitence », pendant laquelle, selon Al Mezan [1] 133 hommes, femmes et enfants palestiniens ont été tués de sang froid. Pourtant la communauté internationale, encore une fois, n’a pas reconnu la responsabilité d’Israël dans de tels crimes. Tuer une personne est mal ; en tuer deux est une tragédie ; mais tuer 265 000 personnes c’est le mal à l’état pur.
Le massacre de Deir Yassin s’est déroulé au petit matin du 9 avril 1948. C’est le bruit des balles qui a réveillé les habitants de ce village palestinien, et aussi l’horrible odeur du sang humain. Pour midi, les milices Stern et Irgoun (deux cellules sionistes terroristes) avaient tué cent Palestiniens, hommes, femmes et enfants, mettant en place le Plan Dalet, conçu et dirigé par Menahem Begin, le dirigeant du gang de l’Irgoun et futur premier ministre d’Israël.
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9 avril 1948 Deir Yassin
Aujourd’hui le village de Deir Yassin n’existe plus tel qu’il était mais il vit dans la mémoire de chaque Palestinien. Le monastère pluri- centenaire se dresse au cœur de Deir Yassin comme un témoignage, adressé à Israël et au monde entier, que, il n’y a pas si longtemps, ce lieu était un village palestinien. Comme nous l’avons dit, tuer des gens innocents est mal. Aujourd’hui, ironie de l’histoire, se trouve à Deir Yassin un mémorial juif qui commémore d’autres victimes d’un autre mal fait par les hommes, l’holocauste commis par l’Allemagne nazie, en ce lieu où des terroristes juifs ont commis un autre grave crime contre l’humanité.
Se rappeler Deir Yassin ce n’est pas seulement se souvenir des événements sanglants qui s’y sont déroulés le 9 avril 2005, ce n’est pas seulement commémorer les vies innocentes qui y furent prises c’est plutôt une message des Palestiniens au monde : il y a 57 ans, vous regardiez et vous avez laissé faire cette atrocité. Des atrocités semblables sont commises aujourd’hui. Pour l’amour de l’humanité, mettez fin maintenant à ces actes de génocide.
[1] association de défense des droits humains, dans la bande de Gaza