Le Mardi 15 Avril 2008 à 06h12
Afghanistan : La croix Rouge critique les conditions de détention américaineLe président de la Croix rouge, Jakob Kellenberger, exhorte l’armée américaine à respecter plus scrupuleusement les droits des prisonniers retenus sur la base militaires de Bagram, en Afghanistan. Ceux-ci ne seraient pas informés de leur sort et des accusations portant sur eux. Ils ne bénéficieraient pas de procès équitable.
Le président de la Croix rouge, Jakob Kellenberger, a critiqué lundi les conditions de détention des prisonniers retenus sur la base militaire américaine de Bagram, en Afghanistan. Il souhaite que les détenus soient pourvus des droits attribués à toutes personnes en détention, même si les conditions de guerres limitent déjà ce droit.
« Ils ne savent pas ce que le futur leur réserve, combien de temps ils vont rester là et sous quelles conditions ils vont être relâchés », a déclaré Jakob Kellenberger. Les prisonniers ne seraient pas tenus informer de leur sort, ni des faits qui leurs sont reprochés, et ne bénéficieraient pas de procès équitable.
Une concertation est organisée tous les six mois par les Américains. Elle vise à déterminer le maintien en détention ou la remise en liberté des détenus. Selon la Croix rouge, il est rare que de nouvelles pièces soient ajoutées au dossier, et le comité se base surtout sur la conduite du prisonnier et sur ses déclarations en détention, et non sur une véritable enquête. Jakob Kellenberger demande à ce que « ce comité (…) {recueille} des preuves auprès de personnes extérieures, (...) des preuves qui pourront parler en faveur des prisonniers (...) , des preuves de gens qui les connaissent ». Il demande aussi à ce que certaines recommandations de la Croix rouge soient appliquées, telle la vidéoconférence entre les prisonniers et leurs familles.
L’armée américaine n’a pas souhaité réagir. Jakob Kellenberger est une des rares personnes ayant été autorisée à visiter la base de Bagram. Contrairement à Guantanamo, à Cuba, avec laquelle le président de l’organisme dresse un parallèle, elle est interdite aux journalistes. Aucune information sur les prisonniers, ni sur ce qui leur est reproché n’est communiquée.