Leçons pour les pieux
Ibn Qayyim Al-Jawziyyah
Celui dans le cœur duquel la vénération d’Allah grandit, si bien qu’il ne peut Lui désobéir, Allah place dans le cœur des gens du respect pour lui afin qu’ils ne l’humilient pas.
Si les racines de la connaissance s’ancrent fermement dans la terre du cœur, pousse alors l’arbre de l’amour, et lorsque cet arbre s’enracine et se fortifie, il donne comme fruit l’obéissance à Allah. Ainsi, cet arbre ne cesse
« [De] donner ses fruits à tout instant, par la grâce de son Seigneur. » (Sourate Ibrâhîm, v.25.)
La première demeure des serviteurs est :
« Ô vous les croyants ! Evoquez beaucoup Allah et glorifiez-Le matin et soir. » (Sourate Al-Ahzâb, v.41-42.)
La seconde :
« C’est Lui qui vous évoque - ainsi que Ses anges - pour vous sortir des ténèbres vers la lumière » (Sourate Al-Ahzâb, v.43.)
Et la dernière :
« Leur salutation le jour où ils Le rencontreront sera : « Paix ! » » (Sourate Al-Ahzâb, v.44.)
La terre de la nature saine est spacieuse et accepte ce qu’on y plante. Si on y plante l’arbre de la foi et de la piété, il donne une douceur éternelle, et si on y plante l’arbre de l’ignorance et des passions, tous ses fruits seront amers.
Reviens vers Allah, cherche-Le de ton regard, ton ouïe, ton cœur et ta langue. Ne L’éloigne pas de ces quatre choses car personne n’est revenu à lui par Sa grâce, si ce n’est à travers ces quatre choses, et personne n’a été éloigne de Lui par abandon d’Allah si ce n’est à travers ces quatre choses. Celui [à qui Allah] accorde le succès entend, voit, parle et saisit [de sa main] [en visant toujours l’agrément] de son Maître. Quant à celui qui est abandonné, cela ne naît que de lui-même et de ses passions.
Le développement et la croissance de l’obéissance [à Allah] est similaire à un noyau planté [dans la terre] qui devient un arbre et donne des fruits que tu manges et donne ensuite des noyaux que tu plantes. Ainsi, à chaque fois que [cet arbre] donne quelque chose, tu récoltes ses fruits et plantes ses noyaux… Et c’est de la même manière que s’engendrent les péchés. Que l’homme sensé médite sur cet exemple, sur le fait que la bonté n’a de récompense que la bonté, et que le péché a pour châtiment d’être suivi d’un péché.
Il n’est pas étonnant de voir un serviteur s’humilier devant Allah, L’adorer et ne pas cesser d’être à Son service, étant donné son besoin et sa pauvreté vis-à-vis de Lui. Plus étonnant, un Roi cherchant à se faire aimer de Ses serviteurs à travers Ses différents bienfaits, et chercher leur affection à travers Ses différentes formes de bienfaisance, alors qu’Il n’a pas besoin d’eux.
Te suffit la fierté d’être Son serviteur
Et te suffit comme gloire qu’Il soit ton Seigneur
Source :
Al-Fawâ’id, p.64-65