Vendredi, lors de ses vœux aux forces armées, Nicolas Sarkozy a justifié le maintien de l'ensemble de soldats en Afghanistan, sans évoquer la question d'un renfort, demandé par Obama.
Pour prononcer ses traditionnels vœux aux forces armées, Nicolas Sarkozy n'avait pas choisi le 3e RIMa de Vannes au hasard. Le chef de l'Etat a commencé son discours par un hommage aux cinq soldats de la garnison bretonne décédés en Afghanistan lors des six derniers mois. «J'ai souhaité revenir dans ce quartier particulièrement éprouvé afin de montrer que la Nation est unie autour de vous. Dans les bons comme dans les mauvais moments», a déclaré le président de la République, qui est aussi chef des armées. « Je comprends la douleur des familles des victimes. Nous n'oublierons pas ceux qu'elles pleurent aujourd'hui».
Mais malgré une «année 2009 difficile», pas question d'imaginer un rapatriement - même partiel - des troupes en Afghanistan. «Tous les hommes envoyés au combat doivent pouvoir revenir», mais, pour le moment, «les conditions du retrait ne sont pas réunies», a clairement assuré Nicolas Sarkozy.
«Dès que les conditions le permettent, il est de mon devoir de faire rentrer nos soldats à la maison, comme ce sera bientôt le cas, je l'espère, pour nos troupes en Côte d'Ivoire et au Kosovo. Mais lorsque les circonstances l'exigent, c'est mon devoir de les maintenir à leur poste, comme c'est le cas en Afghanistan aujourd'hui», a expliqué le chef de l'Etat. Avant de reprendre : «Nous devons continuer à aider les Afghans jusqu'à ce qu'ils soient en mesure d'assumer seuls leur sécurité et leur développement, dans le cadre d'un pays souverain, stable, en paix, acteur du dialogue international».
La réforme de la carte militaire «généralisée dès 2011»
Nicolas Sarkozy n'a cependant pas évoqué l'éventualité d'envoyer des renforts sur le théâtre afghan, ainsi que les Etats-Unis l'ont demandé. Il doit annoncer sa décision lors d'une conférence internationale sur le sujet à Londres le 28 janvier.
Le président de la République a aussi profité de ses vœux pour défendre la réforme de la carte militaire, initiée en 2008 et qui «sera généralisée dès 2011». Le gouvernement prévoit de supprimer 83 sites - une majorité de casernes, onze bases aériennes et une base aéronavale - dans l'ensemble du territoire d'ici à 2014. «Je comprends les inquiétudes. Mais ces réformes préparent l'avenir». Elles «sont nécessaires car elles permettront de renforcer l'équipement de nos forces».
Selon Nicolas Sarkozy, la réforme a notamment permis de réaliser d'importantes économies. Un surplus financier qui aurait notamment permis à l'Etat d'injecter «20 milliards d'euros pour l'équipement militaire». «Nous ne devons renoncer à aucun engagement pour doter la France d'une défense digne d'une puissance soucieuse de défendre son rang. Nous devons avoir une armée française aux meilleurs standards. C'est primordial pour la sécurité de nos soldats».