Rome évoque un retrait partiel en 2011

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Afghanistan : Rome évoque un retrait partiel en 2011


Le ministre de la Défense Ignazio La Russa, le 19 september 2010, précède la cercueil d'un lieutenant de l'armée italienne tué en Afghanistan. Crédits photo : Riccardo De Luca/AP

Les quatre soldats italiens tués samedi par une mine ont reçu mardi des funérailles nationales.

Tandis que l'Italie réservait des funérailles nationales à ses quatre chasseurs alpins tombés samedi dans l'ouest de l'Afghanistan, le ministre de la Défense Ignazio La Russa a pour la première fois évoqué mardi un possible retrait dès 2011 du contingent déployé dans l'ouest du pays. «Nous ne prendrons pas de décisions unilatérales», a-t-il aussitôt nuancé. À l'entendre, cette issue devrait en fait être évoquée lors d'une conférence sur l'Afghanistan qui se tiendra lundi prochain, à Rome, en présence du général américain David Petraeus, chef des forces alliées à Kaboul.

Pour envisager un retrait dès 2011, il faudrait que les forces alliées parviennent à pacifier d'ici à l'été prochain toute la région d'Herat (Ouest) dont l'Italie a le contrôle. «Si nous restituons au gouvernement de Herat le contrôle de la zone Ouest, nos militaires n'auront plus besoin d'y mener des opérations et pourraient se concentrer sur des activités de formation des forces armées et de la police afghane», estime Ignazio La Russa.

L'Italie entretient actuellement 3970 militaires en Afghanistan, ce qui en fait le deuxième contingent de l'OTAN. À terme, le nombre de militaires engagés dans des missions de formation devrait passer de 500 à 700.

Pour consolider la sécurité dans l'ouest du pays, La Russa n'exclut pas de demander au Parlement italien d'autoriser les avions engagés dans des opérations à effectuer des bombardements. En 2004, au début de l'intervention italienne, les forces politiques s'y étaient refusées, rappelant que le contingent transalpin était engagé dans le cadre d'une «mission de paix» et non d'une action de guerre. Six ans plus tard, le ministre de la Défense estime possible d'embarquer des bombes et des missiles à bord des chasseurs-bombardiers Tornados et Amx ainsi que sur les appareils sans pilote Predator opérant sur zone, sans pour autant modifier la nature de leur mission. «Il faut pour cela une ample convergence au Parlement», prévient-il. À ce jour, l'Italie est le seul pays engagé en Afghanistan dont les appareils ne portent pas de bombes.

Mardi, une messe solennelle a été dite en la basilique Saint-Marie-des-Anges, l'église des funérailles d'État à Rome. Une foule se pressait sur le parvis à l'arrivée des cercueils recouverts de drapeaux tricolores. La cérémonie, retransmise en direct par la RAI, s'est déroulée en présence du chef de l'État et des présidents des deux chambres du Parlement. Samedi, les quatre militaires ont trouvé la mort dans l'explosion d'une mine sous leur véhicule de transport de troupes, un Lince de 6,5 tonnes. Les insurgés avaient attaqué un convoi de 70 camions escorté par une trentaine de blindés qui regagnait Farah, dans l'ouest du pays. Les victimes appartenant à la brigade «Julia» des chasseurs alpins, déployée en Afghanistan depuis le mois d'août. En six ans de guerre, le contingent italien a perdu trente-quatre militaires.