Le chef des talibans pakistanais serait mort

La disparition d'Hakimullah Mehsud, cible des forces pakistanaises et américaines, a déjà été annoncée à plusieurs reprises. Un responsable américain affirme avoir cette fois 90% de certitude.

Sa mort a déjà été annoncée. Cette fois, c'est la bonne, jurent les services de renseignement américains et pakistanais. Zulfiqar «Hakimullah» Mehsud, chef des talibans pakistanais, n'aurait pas survécu aux blessures reçues lors de l'attaque d'un drone.

Le New York Times, qui rapportait l'information dimanche soir, citait notamment des responsables pakistanais à Islamabad, la capitale. Ceux-ci avouaient néanmoins ne pas être en mesure d'apporter la preuve de la mort d'Hakimullah Mehsud.

Un responsable américain à Washington estimait lui que les services de renseignement avaient conclu, avec 90% de certitude, que Mehsud était mort de ses blessures après une attaque aérienne le 14 janvier dernier. Il serait enterré dans une zone tribale pakistanaise.

Azam Tariq, un porte-parole du Tehrik-e-Taliban Pakistan (TTP), mouvement allié à Al-Qaeda, s'est empressé de démentir les informations du New York Times: «Hakimullah est sain et sauf, vivant, le but de ces histoires sur sa mort est de semer la division dans les rangs talibans (...)», a-t-il affirmé.x



Successeur de Baitullah Mehsud

«Hakimullah» - son nom de guerre - Mehsud avait déjà été donné pour mort à plusieurs reprises, notamment le mois dernier, après un tir de missiles américains. Les talibans pakistanais avaient alors diffusé un enregistrement audio, dans lequel une personne présentée comme Hakimullah Mehsud affirmait être en vie.

Âgé d'une trentaine d'années, Hakimullah est un brillant chef de guerre de la tribu des Mehsud. Il dirige le TTP depuis août 2009, date de la mort de son prédécesseur Baitullah Mehsud, tué par un drone américain. Présenté comme un combattant redoutable et sanguinaire par la BBC, il est aussi un pilote de 4x4 émérite.
Hakimullah Mehsud est considéré comme le responsable de la vague d'attentats qui a fait plus de 3000 morts au Pakistan depuis l'été 2007. Déjà ciblé lors de l'offensive de l'armée pakistanaise au Waziristan du sud à l'automne 2009, il était la cible prioritaire des Américains depuis l'attaque contre la base de la CIA fin décembre, au cours de laquelle cinq agents avaient été tués.[img][/img][img][/img]