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 Une ville rêvée en Palestine

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Golestan
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Golestan


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Localisation : Herat Afghanistan
Date d'inscription : 10/12/2004

Une ville rêvée en Palestine Empty
MessageSujet: Une ville rêvée en Palestine   Une ville rêvée en Palestine Icon_minitimeLun 22 Fév - 18:16

Salam
Si les Palestiniens avaient commencé ce type de projet il y a longtemps, ils n'auraient pas eu autant de colonies sur leurs terres aujourd'hui.

Des engins de chantier au sommet d'une colline de Cisjordanie ? Pour les familiers du paysage palestinien, la scène préfigure l'émergence d'une nouvelle colonie juive. C'est ainsi qu'ont réagi les habitants d'Atara, un village au nord de Ramallah, quand, le 3 janvier, leurs maisonnettes ont tremblé au passage d'une demi-dizaine de tractopelles et de camion-bennes. Mais, cette fois, les appréhensions des villageois étaient infondées. Les travaux sous leurs fenêtres marquent les prémices du projet immobilier le plus ambitieux de l'histoire de la Palestine : la construction d'une ville nouvelle, baptisée Rawabi.



Un lotissement géant, inspiré des "suburbs" américaines, doté d'infrastructures haut de gamme, emblématique du renouveau économique que connaît la Cisjordanie sous l'impulsion du premier ministre Salam Fayyad. "Ce sera la première ville de Palestine construite à partir de zéro depuis des siècles", explique Maher Sawalha, le chef du chantier. "C'est un projet national. Si nous ne construisons pas sur cette terre, ce sont les colons juifs qui le feront", ajoute cet ingénieur, qui a fait planter des fanions palestiniens sur la cabine des bulldozers.

Derrière cette entreprise à hauts risques, il y a un homme d'affaires américano-palestinien, Bashar Masri. Patron de Massar, une holding à la pointe de secteurs aussi variés que la publicité et le BTP, il a eu l'idée de Rawabi en 2007, de retour d'un projet similaire mené au Maroc. "La situation politique n'était pas meilleure qu'aujourd'hui, mais, en interne, il y avait un retour à l'ordre qui tranchait sur l'anarchie du début de l'Intifada", dit-il, dans son bureau de Ramallah.

Sur le papier, le déficit de logements en Cisjordanie, évalué à 200 000, promet une réponse favorable du marché. Mais, lorsqu'il dévoile son ambition à ses salariés, Bashar Masri se heurte à autant de visages hébétés. En trois heures, une liste d'une centaine d'obstacles est dressée. Le plus évident ? L'amateurisme de l'Autorité palestinienne, partenaire obligée, totalement étrangère au concept de planification urbaine. Le plus vaste ? Le fractionnement des 6 km2 du site de Rawabi en près de 3 000 parcelles, qu'il faudra racheter à leurs propriétaires, éparpillés aux quatre coins du globe, diaspora oblige. Le plus pointu ? Le fait que la future route d'accès entre Rawabi et Ramallah, distante de 9 kilomètres, traverse une zone C, ces secteurs de la Cisjordanie où l'armée israélienne a conservé la totalité des pouvoirs, sécuritaires comme civils. Sans permis de construire israélien, pas de route d'accès, et donc pas de Rawabi.

Grâce au renfort de Qatari Diyar, l'entreprise de construction de l'émirat du Qatar, Bashar Masri se lance néanmoins dans l'aventure. Coût prévisionnel : plus de 500 millions de dollars. Ses émissaires s'envolent à la recherche des détenteurs de titres de propriété. Les recruteurs partent prospecter les universités occidentales et les chantiers du golfe Persique.

"En Palestine, les professionnels du bâtiment n'ont ni l'expérience ni l'expertise suffisantes pour mener un projet aussi grand qu'une ville nouvelle", affirme l'ingénieur Tarek Nazzal, un natif de Jénine, débauché à Dubaï. Le design de Rawabi est confié à une agence américaine, Aecom. Elle accouche d'un plan en colimaçon, à flanc de colline, avec des habitations de deux à trois étages, agencées autour d'un vaste centre piétonnier. Un urbanisme concentrique et concentré, qui tranche sur la dispersion traditionnelle du bâti palestinien et qui évoque la silhouette des colonies juives. "Non, c'est ce que l'on veut éviter, se défend Bashar Masri. On a fait une étude. Il n'y aura pas de toits de tuiles rouges, les immeubles seront de tailles et de styles très variés, contrairement aux colonies."

Autre différence avec les voisines israéliennes honnies : l'importance donnée aux lieux de sociabilité. Rawabi comprendra un parc, un cinéma, un musée, des bureaux et des restaurants. "Je veille aux espaces publics, à la mixité sociale et au mélange des générations", promet Shereen Nazer, une jeune architecte formée à l'université de Rennes.

Instruit par les déboires de Modi'in, une ville nouvelle en Israël, prisonnière de son image de cité-dortoir, Bashar Masri insiste pour faire de sa ville une destination à part entière. "Vit, travaille, grandit", assure le slogan de Rawabi. Un message qui a déjà séduit plus de 6 000 Palestiniens, enregistrés comme acheteurs potentiels. Des jeunes couples issus de la classe moyenne, qui aspirent à un certain confort, mais n'ont pas les moyens d'acheter à Ramallah. La ville ambitionne de compter 40 000 habitants vers 2013.

Avant cela, il faudra dépasser l'obstacle israélien. Les gens d'Ateret, une colonie des alentours, n'ont pas vu d'un très bon oeil l'arrivée des bulldozers. Lorsque les ouvriers ont entrepris de planter les conifères du futur parc, un groupe de colons leur a barré le passage. Le ministère de la défense israélien a même interdit que ces aménagements paysagers ne débordent en zone C. "Il a fallu négocier pendant des jours pour obtenir le droit de planter des arbres", soupire Bashar Masri.

Le patron de Rawabi a également dû batailler sec pour obtenir la prolongation du visa israélien, qui, paradoxe de l'occupation, lui sert de titre de séjour en Palestine. Comme des milliers de ses compatriotes, dépourvus de carte d'identité du fait des quotas institués par Israël, qui contrôle la délivrance de ce document, Bashar Masri doit quitter son pays tous les trois mois pour renouveler son visa, avec, à chaque retour, la menace du refoulement. "La dernière fois, les gardes-frontières israéliens m'ont donné un visa d'une semaine, raconte-t-il. J'ai fait un tel raffut qu'ils m'ont finalement accordé six mois."

Reste la fameuse route d'accès. Le ministère de la défense israélien n'a toujours pas répondu à la demande de passage en zone C, déposée il y a deux ans. Le tronçon fait 2,8 km de long et 25 m de large. De l'autorisation de sa construction dépendent la viabilité du projet et les 10 000 emplois qu'il est censé générer. En cas de réponse négative, Rawabi, symbole du volontarisme palestinien et de sa capacité à créer un Etat, se transformerait en symptôme de l'obstructionnisme israélien.

Bashar Masri vit avec cette angoisse permanente. Une épée de Damoclès avec laquelle l'armée israélienne se plaît à jouer. Jeudi 14 janvier, des soldats ont rétabli le check-point d'Atara, en surplomb du site de Rawabi, pourtant évacué quelques mois plus tôt. En dépit de coups de téléphone rageurs à l'administration militaire, Bashar le bâtisseur n'a pas pu accéder à son chantier.
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