Je n'ai pas pris les 2,5 millions d'euros

L'ex-convoyeur est jugé en appel depuis ce mardi matin à Lyon pour le vol de 11,5 millions d'euros en novembre 2009…


C’était la dernière occasion pour Toni Musulin de s’exprimer. Et les magistrats lui ont bien fait comprendre. Depuis ce mardi matin, l’ancien convoyeur de fonds de chez Loomis est entendu devant la cour d’appel de Lyon sur le vol, le 5 novembre 2009, de 11,5 millions d’euros dans son fourgon et la «tentative d’escroquerie» à l’assurance.

Pressé de questions sur les 2,5 millions d’euros qui n’ont jamais été retrouvés dans le box où il avait déposé le butin, Toni Musulin n’a pas cillé. Pourtant, l’avocat général, Jacqueline Dufournet, ne s’est pas démontée. Droit dans les yeux, elle lui a demandé plusieurs fois: « Où sont cachés les 2,5 millions d’euros Monsieur Musulin? C’est le moment où jamais de vous exprimer.» «Je vous ai dit, je ne les ai pas… Je ne les ai pas pris. Je ne sais même pas s’ils existent.»
«Vous croyez que ce que vous voulez!»

Contrairement à son procès en première instance, le 12 mai, où il avait été condamné à trois ans d’emprisonnement et à 45.000 euros d’amende, Toni Musulin est apparu résigné et désabusé. Alors qu’il faisait le pitre il y a quatre mois, il a joué cette fois-ci la victime. En marmonnant dans sa barbe poivre et sel.«Vous croyez ce que vous voulez!», a-t-il lancé de temps à autres, fataliste, au président Jean-Paul Taillebot.

«Je n’accuse personne, mais bon, ceux qui étaient dans le box, ils savent très bien ce qu’ils ont trouvé.» Le président lui a demandé s’il insinuait que le propriétaire du box s’était servi au passage. « Lui ou ses proches. Enfin, je n’accuse personne. On lui a demandé de venir, mais il n’est pas là aujourd’hui.»

Très attendu, le propriétaire du box ne s’est effectivement pas présenté ce mardi matin à la cour d’appel. Il n’avait pas été entendu au premier procès. Au grand désespoir de Toni Musulin qui espérait bien entendre sa version.

De nouveau interrogé sur les motifs de son vol, Toni Musulin a répété qu’il « en avait marre d’être volé » par son employeur. Mais alors, pourquoi de telles incohérences entre son train de vie et ses revenus s’interroge l’avocat général: «J’allais dans le mur, je faisais n’importe quoi… Je m’en foutais de l’argent. Je le dépensais, c’est tout.»[center]