BANGKOK (AP) — Une population de léopards des neiges en bonne santé, une espèce menacée d'extinction, a été découverte dans l'une des rares zones pacifiques d'Afghanistan, a annoncé vendredi l'organisation américaine Wildlife Conservation Society (WCS).
Des appareils photo dissimulés ont permis de saisir des images de ces majestueux félins à l'épaisse fourrure blanche et grise tachetée de noir, habituellement solitaires et secrets en 16 lieux distincts du corridor du Wakhan, un étroit passage situé dans le nord-est de l'Afghanistan, à la frontière avec la Chine, le Pakistan et le Tadjikistan.
On estime qu'il ne reste qu'environ 4.500 à 7.000 léopards des neiges sauvages, répartis dans les montagnes d'Asie centrale d'une douzaine de pays, dont l'Afghanistan, la Chine, la Russie et l'Inde. Ces gros félidés sont victimes des braconniers qui recherchent leur fourrure et des bergers qui les tuent pour protéger leurs troupeaux. Ils sont aussi capturés pour être mis en cage ou, de plus en plus, pour leur pénis ou leurs os censés renforcer la puissance sexuelle selon la tradition chinoise.
"C'est une découverte merveilleuse. Cela montre qu'il y a un espoir réel pour les léopards d'Afghanistan. Maintenant, notre objectif est de sécuriser l'avenir de ces magnifiques animaux en tant que patrimoine naturel de l'Afghanistan", a déclaré dans un communiqué Peter Zahler, directeur-adjoint de la WCS pour l'Asie.
L'organisation basée à New York s'occupe depuis 2006 de la protection de la faune dans le corridor de Wakhan Corridor, du mouflon Marco Polo au bouquetin. L'un de ses biologistes, George Schaller, a proposé de créer une réserve dans la région. Le communiqué ne fournit pas d'estimation du nombre de léopards dans le corridor mais déclare qu'ils restent menacés d'extinction.
La Wildlife Conservation Society, qui travaille avec l'Agence américaine pour le développement international (USAID), précise dans son communiqué qu'elle dispense des cours sur la protection de la vie sauvage dans toutes les écoles du Wakhan, qu'elle a formé 59 gardes forestiers pour surveiller la faune, construit des parcs protégeant les bestiaux des prédateurs et lancé un système d'assurance pour indemniser les bergers en cas d'attaque de leurs troupeaux. AP