Qui a tué massoud
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Le commandant Ahmad Shah Massoud fut assassiné le 9 septembre 2001, par deux Tusiniens, Abdessatar Dahmane et Bouari El-Ouaer, munis de passeports belges et se faisant passer pour des journalistes, mais en réalité armés d’une caméra piégée à l’explosif. Dahmane et El-Ouaer avaient longtemps résidé à Bruxelles et leur caméra avait été volée à Grenoble. En admettant ces faits, la question « Qui a tué Massoud ? » n’en est pas pour autant totalement résolue. Qui a préparé, armé et dirigé ces deux « martyrs » vers leur cible ?
La réponse semble aller de soit : c’est Al-Qaïda, agissant avec la pleine collaboration des Talibans. Leur mobile nous a été répété à satiété : Al-Qaïda et les Talibans voulaient éliminer Massoud avant de perpétré leurs attentats du 11 septembre sur le sol américain, car ils anticipaient, en représailles, une attaque des Etats-Unis, qui se seraient alors naturellement alliés à Massoud contre leur régime. Un minimum de réflexion suffit à comprendre que cette explication ne tient pas. Tout d’abord, on veut nous faire croire que les Talibans, qui n’avaient jusque-là pas réussi à vaincre l’Alliance du Nord de Massoud, espéraient, une fois débarrassés de lui, pouvoir tenir en échec les Américains dont, on nous le répète, ils anticipaient l’invasion après le 11 septembre. On a du mal à suivre un tel raisonnement.
De plus, Massoud était notoirement hostile aux Américains, même s’il avait sollicité, à l’occasion, leur aide. Massoud était francophile et le personnage historique qu’il admirait le plus était le Général De Gaulle, celui qui, à la Libération, résista de toutes ses forces contre la volonté de domination des Etats-Unis. Massoud avait gagné le soutien de l’Europe et de l’ONU, mais pas des Etats-Unis, qui ne l’avaient jamais invité. Les autorités américaines n’ont, en pratique, jamais été favorable à l’Alliance du Nord commandée par Massoud. Du temps de la résistance contre l’invasion soviétique, la CIA, agissant à travers son homologue pakistanais (l’ISI, ou Inter-Services Intelligence), a privilégié les groupes de moudjahidins plus radicaux, qui accueillirent par la suite les Talibans venus du Pakistan. Dans son combat contre les Talibans, Massoud ne reçut aucun soutient logistique ou militaire de la part des Américains. Si Massoud avait été vivant lors de l’invasion des Américains sous mandat de l’ONU, ils n’auraient pu s’opposer à ce que Massoud devienne le président légitime. Et Massoud, en De Gaulle de l’Afghanistan, se serait érigé en rempart contre la mainmise politique et économique des Américains. Sans Massoud, le gouvernement de W. Bush a pu tranquillement installer Hamid Karzaï, un opportuniste que Massoud avait mis en prison en 1994 parce qu’il le soupçonnait d’être un agent du Pakistan, et qui avait par la suite collaboré avec les Talibans. En fait, c’est dès 1990 que Karsaï avait été pressenti comme le « bon » président de l’Afghanistan par la RAND Corporation, un think tank proche de l’administration Bush (incluant Zalmay Khalilzad, afghan naturalisé américain et actuel ambassadeur des États-Unis en Afghanistan) .
Tout cela est sans importance, diront certains. Car il est évident que l’assassinat de Massoud est directement lié aux attentats perpétrés deux jours plus tard sur le World Trade Center et le Pentagone. La question de la culpabilité d’Al-Qaïda dans l’assassinat de Massoud le 9 septembre semble résolue d’avance par leur culpabilité dans les attentats du 11 septembre. Notons cependant qu’en pratique, cette évidence a fonctionné dans l’autre sens. La nouvelle de l’assassinat de Massoud par les Talibans alliés d’Al-Qaïda, diffusée partout en Occident le 10 septembre 2001, a préparé l’opinion publique à soupçonner instantanément Al-Qaïda lors des attentats du lendemain, ou plus exactement, à accepter sans réserve la mise en accusation quasi instantanée d’Oussama Ben Laden par des experts invités sur les chaines de télévisions, invoquant des preuves « classifiées » jamais rendues publiques. On peut d’ailleurs s’interroger sur la rapidité avec laquelle les médias occidentaux ont rapporté cette nouvelle, quelques heures seulement après les faits , alors que, selon Abdulah Abdullah, les compagnons de Massoud espéraient garder sa mort secrète pendant un mois, le temps de se réorganiser . CNN dit avoir appris la nouvelle de « responsables (officials) préférant rester anonymes . »
On doit, surtout, rappeler que la responsabilité d’Al-Qaïda dans les attentats du 11 septembre ne repose sur aucune preuve crédible et se heurte à quelques contradictions majeures :
1) Oussama Ben Laden a démenti tout implication dans les attentats dans une interview publiée par le quotidien pakistanais Ummat le 28 septembre 2001 . Tous les documents audio et vidéo présentés par la suite comme émanant de Ben Laden et contenant des aveux implicites (documents « authentifiés » par la CIA) sont des faux assez grossiers.
2) Sommés par les Américains de leur livrer Ben Laden, les Talibans ont demandé des preuves de sa culpabilité et ont même proposé de le faire juger par l’Organisation pour la Conférence Islamiste (où siègent tous les pays musulmans). Les Talibans ont refusé de livrer Ben Laden sans preuves, mais se sont montré prêt à tous les compromis pour éviter le bombardement et l’invasion américaine.
3) Le FBI n’a jamais officiellement inculpé Ben Laden pour les attentats du 11 septembre et, interrogé sur ce fait, a répondu en juin 2006 par l’intermédiaire de son porte-parole Rex Tomb : « le FBI n’a aucune preuve solide connectant Ben Laden au 11 septembre . »
4) Khalid Cheikh Mohammed, présenté comme le responsable opérationnel des attentats (en tant que chef du « Département des opérations extérieures » d'Al-Qaida), arrêté en 2003 au Pakistan et maintenu au secret pendant 6 ans, n’avoua qu’après avoir été soumis 183 fois à la torture nommée waterboarding, autorisée par le gouvernement Bush.
5) Les terroristes présumés du 11 septembre n’ont pas le profil Al-Qaïda : Mohamed Atta, le chef supposé de la bande (celui dont le passeport a éte retrouvé miraculeusement retrouvé dans les ruines du WTC), s’est saoûlé, drogué et a payé les services de plusieurs prostituées dans les semaines et les jours précédant le 11 septembre, et quatre autres des terroristes suicidaires ont eu des comportements du même type .
Ce n’est là qu’une petite partie des contradictions que de nombreux critiques ont relevé dans la thèse officielle sur le 11 septembre. Les arguments de ces 9/11 truthers, regroupés en associations d’ingénieurs et architectes, de pilotes, de pompiers, d’universitaires, de familles de victimes et d’investigateurs indépendants sont extrêmement impressionnants, et incluent les preuves matérielles que l’effondrement des tours a été causé par un explosif de haute technologie et non par l’impact des avions . Un nombre considérable de faits tend à orienter les soupçons vers un complot interne aux Etats-Unis, émanant d’un groupe de hauts responsables de la Maison Blanche, du Pentagone et de la CIA, dans le but de fournir une justification à l’invasion de l’Afghanistan. Le 11 septembre serait donc le « New Pearl Harbor » qu’appelait de ses vœux le think tank néo-conservateur PENAC (Project for a New American Century) pour relancer la machine de guerre américaine . Pour tous ceux, de plus en plus nombreux, qui soupçonnent l’administration Bush d’être impliquée dans les attentats, ou d’en avoir eu au moins pré-connaissance, le lien entre les deux crimes (l’assassinat d’un grand homme au destin de chef d’Etat le 9 septembre, et celui de 3000 Américains le 11 septembre) est aussi évident que pour tout le monde, mais le coupable commun aux deux crimes n’est pas celui désigné par les autorités. Dans les deux cas, la quête du mobile (à qui profite le crime) semble orienter les soupçons vers un complot militaro-industriel américain plutôt que vers les Talibans, dont on voudrait nous faire croire qu’ils ont délibérément provoqué l’invasion de l’Afghanistan qu’ils redoutaient tant, à juste titre.
Pour que cette thèse soit crédible, il faut cependant que les US aient eu non seulement le mobile, mais aussi le moyen de perpétrer ces deux crimes. Cela ne fait aucun doute dans le cas du 11 septembre. Mais la CIA (où un autre service secret) avait-elle les moyens de faire assassiner Massoud comme cela a été fait ? Pas directement, je pense. Mais indirectement, à travers les services secrets pakistanais, l’Inter-Services Intelligence (ISI), qui entretenait des liens très étroits, d’une part, avec les Talibans, d’autre part, avec les services secrets américains. Il est bien connu que, depuis 1982 au plus tard, les Talibans ont bénéficié d’un soutien étendu de la part de l’ISI, et que ce soutien a continué bien après la défaite de l’URSS. Le Général Mahmud Ahmed, qui dirige l’ISI depuis 1999, a été souvent accusé par l’Occident de soutenir les Talibans. Selon une information relayée par la presse, Mahmud aurait ordonné le versement de $100,000 au terroriste Mohamed Atta. Il est difficile de savoir si Mahmud soutenait les Talibans par opportunisme ou par conviction, mais on note que, depuis son limogeage le 9 octobre 2001, Mahmud Ahmed est devenu membre du Tablighi Jamaat, un mouvement musulman transnational soupçonné d’endosser le terrorisme. Plus révélateur encore est la chronique des visites de Mahmud Ahmed à Washington. Il y était justement entre le 4 et le 11 septembre 2001, pour rencontrer notamment Marc Grossman (Under Secretary of State for Political Affairs). Au moment même des attentats, il participait à un breakfast meeting incluant deux hauts responsables Bob Graham et Porter Goss (nommés par la suite dans la commission gouvernementale d’investigation sur le 11 septembre). La réunion portait, selon Graham, « sur le terrorisme, et en particulier le terrorisme émanant d’Afghanistan . »