Yama Membre Extra
Nombre de messages : 548 Age : 41 Localisation : Kharâbât Date d'inscription : 09/10/2012
| Sujet: Hadith Mer 29 Mai - 11:45 | |
| Hadith
«Certains jeûneurs n'ont comme part de leur jeûne que la faim et la soif ...»
Dieu seul en connaît la raison profonde, mais si l'on observe le monde musulman, notre entourage, les connaissances etc., l'on remarque quand même que deux problèmes assez conséquents semblent assez répondus : bien des musulmans mangent plus durant le jeûne qu'en dehors de cette période et le jeûne semble inversé pour beaucoup.
Le principe élémentaire du jeûne est de supprimer un repas et de déplacer les deux autres. Pour des raisons trop évidentes, si l'on supprime un repas et qu'on double la quantité des deux autres, le jeûne perd son sens et il devient même biologiquement nuisible en ceci que le système physique n'a non seulement pas l'occasion de se livrer à la purification qui est la raison d'être physique du jeûne, mais qu'en plus il est soumis à un effort particulièrement intense après plusieurs heures d'inactivité complète. Cette manière de faire, qui est contraire au sens élémentaire du jeûne et contraire au bon sens, ne peut pas ne pas se révéler nuisible. Pourquoi jeûner dans ce cas ? Jeûne-t-on pour s'abîmer ? Se moque-t-on de Dieu ? de nous-mêmes ? A quoi cela rime-t-il ? A quoi bon ne récolter que la "faim et la soif" d'une haute pratique religieuse ?
Il y là une grave inconséquence à laquelle l'on pourrait réfléchir.
Le second problème concerne la compréhension du jeûne. Toute pratique religieuse authentique a obligatoirement trois dimensions. Puisque la religion s'adresse à l'homme dans son intégralité, ses préceptes touchent nécessairement à la fois le corps, l'âme et l'esprit. Concernant le jeûne, l'on observe que l'on a tendance à le réduire au jeûne physique ou en tout cas à n'accorder une importance entière qu'à celui-ci en oubliant le jeûne psychique et le jeûne spirituel. L'esprit étant en haut et le corps en bas, le jeûne spirituel est infiniment plus important que le jeûne physique; on observe là une inversion de la hiérarchie tout simplement.
Bien évidemment, l'on est faible et l'on fait ce que l'on peut toujours (la quête de la perfection est une grave erreur !). Mais notre faiblesse humaine ne nous empêche nullement d'avoir les compréhensions élémentaires des pratiques auxquelles l'on se soumet et de faire bien ce que l'on arrive à faire. Faire le peu que l'on peut mais convenablement est sans doute plus salutaire que faire beaucoup de façon inconsciente et inconséquente.
En matière du jeûne physique, les choses sont claires et beaucoup respectent la prescription, mais il ne faut pas oublier que ce jeûne, dans l'ordre hiérarchique, est le moins important des trois, que le jeûne psychique, celui de l'âme, est plus important que celui du corps et que celui de l'esprit est plus important que celui de l'âme.
Le jeûne du corps, outre sa fonction purificatrice, a pour rôle d'alléger l'âme; le jeûne de l'âme a pour fonction d'empêcher les poisons subtils d'y entrer et de créer autant que possible la vacuité mentale nécessaire au jeûne spirituel, lequel consiste à se placer dans la Présence divine.
L'on remarque que le premier jeûne est censé être temporaire, le deuxième jeûne est censé être permanent et que le troisième a pour vocation de s'affranchir de la temporalité même puisqu'il touche l'éternité, par la connexion avec la Présence, et qu'il a vocation à devenir éternel ("...et c'est à Lui que nous retournerons...").
Que le corps jeûne, convenablement, c'est déjà bien, mais que l'âme se soumette dans la mesure du possible au jeûne qui lui est prescrit ainsi que l'esprit, ainsi ne prendra-t-on pas que la faim et la soif de cette pratique salutaire. | |
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