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 Le magicien de Kaboul

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zarlachte
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zarlachte


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Le magicien de Kaboul Empty
MessageSujet: Le magicien de Kaboul   Le magicien de Kaboul Icon_minitimeVen 16 Jan - 10:52

http://www.journalmetro.com/culture/article/167485



Le 11 septembre 2001, Haruhiro Shiratori, un restaurateur japonais vivant à Tokyo, a perdu son fils unique, Atsushi, dans les attentats des tours jumelles du World Trade Center. Devant cette grande perte, il n’a pas cédé à la haine ni au désarroi, mais il s’est plutôt demandé comment il pouvait honorer la mémoire de son fils parti vivre le rêve américain.


C’est dans les rues de Kaboul que Haruhiro Shira­tori a trouvé une façon de faire la paix dans son cœur et de faire briller les yeux des enfants afghans en multipliant ses spectacles de magie dans les rues de la ville et en effectuant des démarches pour construire un mémorial pour son fils comprenant une école pour que les jeunes puissent s’instruire et qu’ils aient un autre avenir que celui de soldat pour Al-Qaïda.


Le documentaire de Phi­lip­­pe Baylaucq, Le magicien de Kaboul, présente donc la réponse d’un père qui, face à la violence, décide de poser un geste de paix.


C’est par un des heureux hasards de la vie que le réalisateur québécois a eu vent du projet unique de ce Japonais magicien. En 2003, Philippe Baylaucq était à Tokyo pour présenter un de ses films quand, un matin, en lisant un journal, il est tombé sur un article racontant la fabuleuse histoire de ce père prêt à tout pour que la mort de son fils ait un sens.


«À la fin de l’article, il y avait son numéro de téléphone, raconte le cinéaste. Je l’ai donc appelé. Je n’étais pas le premier, mais la personne qui l’a fait pour moi – M. Shiratori ne parlant que japonais – s’y est prise de façon bien subtile et il a consenti à me rencontrer deux semaines plus tard à New York. C’était pour le deuxième anniversaire des attentats. Je l’ai rencontré le 10 septembre 2003 et là, l’interprète que j’avais à New York était un peu moins expérimenté. C’était difficile de faire mon pitch pour qu’il veuille bien me laisser faire un film sur lui. Un moment donné, je lui ai dit : “Vous savez monsieur, pour moi, votre histoire, c’est comme une parabole hors du temps. Mon but, c’est de faire un film qui, dans 25 ans, va encore inspirer des jeunes à faire les mêmes choses que vous avez faites”. Quand j’ai dit ça, ses lumières se sont allumées et il a dit : “J’embarque!”»

Parlez-vous japonais?


À ce moment-là, Philippe Baylaucq ne savait pas que cette aventure allait durer quatre ans et qu’elle allait le mener de Tokyo à Kaboul, en passant pas New York. Il n’était pas conscient non plus que la barrière de la langue allait nécessiter tout un stratagème.


«Le tournage n’a pas été facile, confie-t-il. J’avais un assistant américain, Brian Hulse, qui vit au Japon depuis 17 ans et qui connaît la culture. Il posait les questions à M. Shiratori en japonais et les réponses m’étaient traduites simultanément dans des écouteurs par une traductrice présente sur les lieux. C’était assez délicat. Quand je suis allé à Kaboul en 2004 et en 2006, j’y suis par contre allé seul. Je faisais le son et la caméra. Je ne voulais pas être trop visible.»


Malgré toutes ses difficultés et les longues années sur lesquelles s’est échelonné le projet, celui qui préside les Rencontre internationales du documentaire de Montréal était persuadé que l’histoire du magicien de Kaboul devait être racontée. Même si, aujourd’hui, M. Shiratori se bat toujours pour la construction de son mémorial.


«Je me suis dit, qu’il réussisse ou pas son projet, ce n’est pas important, expli­que Philippe Baylaucq. Ce qui est important pour moi, c’est la quête de ce monsieur-là et la beauté de son projet. On vit dans une période sinistre où les gens sont très inquiets. Alors, quand on nous balance à la télévision des images troublantes, on est désemparé et je crois qu’on a besoin de se faire inspirer. Pour moi, Haruhiro Shiratori est comme un apôtre de changement, un visionnaire, un oiseau rare. D’ailleurs, Shira­tori, veut dire “oiseau blanc” et qui dit oiseau blanc, dit oiseau de paix.»

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