Emirats arabes unis: un logiciel espion installé sur les téléphones BlackBerry
Les utilisateurs de téléphones BlackBerry dans les centres d'affaires de Dubaï et d'Abou Dabi, aux Emirats arabes unis, croyant faire une mise à jour de leur appareil, ont en réalité téléchargé un logiciel espion permettant d'accéder à leurs données privées, a-t-on appris mercredi auprès du fabricant.
La société canadienne Research in Motion (RIM), qui fabrique ces téléphones, a expliqué dans un communiqué ne pas avoir autorisé l'installation du logiciel et n'être "pas impliquée, d'aucune manière, dans les essais, la promotion ou la distribution de cette application informatique".
"Des sources indépendantes ont conclu qu'il est possible que le logiciel installé puisse (...) permettre l'accès -interdit- aux informations privées ou confidentielles stockées sur le téléphone du consommateur", reconnaît la société.
L'opérateur de téléphonie Etilasat, basé à Abou Dabi et contrôlé par le gouvernement des Emirats arabes unis, avait auparavant envoyé un message à ses clients leur demandant d'effectuer une mise à jour.
Ceux qui l'ont fait ont expliqué que le nouveau logiciel a rapidement vidé les batteries de l'appareil, conduisant Etilasat à recevoir des centaines de plaintes. Dans un communiqué diffusé en fin de semaine dernière, l'opérateur décrivait le changement de logiciel comme une "mise à jour (...) nécessaire pour l'amélioration du service".
Le fabricant du BlackBerry a écarté cette explication, précisant qu'il "n'approuve pas cette application informatique". Etilasat n'a pas fait de commentaire sur le sujet mercredi.
Selon RIM, le logiciel espion est un programme de surveillance développé par une société privée, SS8 Networks, basée dans la Silicon Valley en Californie, qu'il n'a pas été possible de joindre.
On ne savait pas mercredi pourquoi Etilasat a encouragé le téléchargement de cette application, ni si des données privées ont été espionnées. L'opérateur affirme avoir plus de 145.000 clients utilisateurs de BlackBerry dans les Emirats arabes unis. AP