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| les afghans à Strasbourg? | |
| | Auteur | Message |
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algazel Nouveau
Nombre de messages : 8 Age : 38 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 18/09/2009
| Sujet: les afghans à Strasbourg? Ven 18 Sep - 7:41 | |
| Bonjour à tous,
ça fait plus de 3 ans que je suis arrivé à Strasbourg pour faire mes études. On m'avait dit qu'il y a beaucoup d'afghans sur Strasbourg, mais jusqu'à maintenant je n'ai rencontré aucun. Donc, est-ce qu'il y a des gens ici qui habitent à Strasbourg? J'aimerais surtout savoir s'il y a des magasins afghans pour que je puisse acheter des produits alimentaires afghans (ou bien les produits que les afghans consomment le plus fréquement). J'ai eu assez de la cuisine européenne dans les resto U et ailleurs.
J'ai trouvé ce forum assez intéressant, et je vais peut être y participer de temps en temps; au moins ça me permet d'améliorer mon français (communication écrite) et de communiquer aves des afghans en France.
p.s. désolé pour les fautes d'orthographe ou quelques, je ne parle pas très bien en français. | |
| | | Golestan Membre Extra
Nombre de messages : 13648 Localisation : Herat Afghanistan Date d'inscription : 10/12/2004
| Sujet: Re: les afghans à Strasbourg? Ven 18 Sep - 9:04 | |
| Salam et bienvenue a toi. On a afg4ever qui est de Starasbourg mais en ce moment il boude un peu, donc il faudrait attendre son retour. Sinon tu écrits très bien français, tu es là depuis quand? | |
| | | AZ Membre Extra
Nombre de messages : 3851 Age : 41 Localisation : Délocalisé Date d'inscription : 09/07/2008
| Sujet: Re: les afghans à Strasbourg? Ven 18 Sep - 18:06 | |
| Salam,
J'y passe de temps en temps pour le boulot, et pour le peu que j'ai visité, à chaque fois je suis tombé sur des afghans. Je pense qu'il est pas faux de dire que c'est à Strasbourg que la concentration des afghans est la plus grande (je dis bien concentration et non le nombre). Par contre, ce qui est des magasins afghans...
PS: vous êtes afghan ? | |
| | | algazel Nouveau
Nombre de messages : 8 Age : 38 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 18/09/2009
| Sujet: Re: les afghans à Strasbourg? Ven 18 Sep - 20:18 | |
| - Golestan a écrit:
- Salam et bienvenue a toi.
On a afg4ever qui est de Starasbourg mais en ce moment il boude un peu, donc il faudrait attendre son retour. Sinon tu écrits très bien français, tu es là depuis quand? Salam et merci. J'étais en France pour 3 ans, et puis je suis rentré en Afghanistan pour un an, et voilà je suis re-venue en France il y a presque une semaine. - AZ a écrit:
- Salam,
J'y passe de temps en temps pour le boulot, et pour le peu que j'ai visité, à chaque fois je suis tombé sur des afghans. Je pense qu'il est pas faux de dire que c'est à Strasbourg que la concentration des afghans est la plus grande (je dis bien concentration et non le nombre). Par contre, ce qui est des magasins afghans...
PS: vous êtes afghan ? Ca m'étonne vraiment, ou peut être la population des afghans est concentrée dans une région/quartier de Strasbourg où je ne suis jamais allé. A l'esplanade où j'habite et au centreville que je passe de temps en temps, je n'ai jamais vus des afghans. Mais bon, je connais un restaurant afghan en espalanade; j'y suis allé seulement une fois il y a très longtemps. Je vais de temps en temps en Allemagne chez mes proches, et là il y a vraiment une grande population afghane assez concentrée, et les magasins des afghans y sont partout. je me demandait s'il y en a aussi à strasbourg. et pour ta question, oui bien sûr je suis afghan. | |
| | | AZ Membre Extra
Nombre de messages : 3851 Age : 41 Localisation : Délocalisé Date d'inscription : 09/07/2008
| Sujet: Re: les afghans à Strasbourg? Sam 19 Sep - 16:46 | |
| Salam, - algazel a écrit:
- Golestan a écrit:
- Salam et bienvenue a toi.
On a afg4ever qui est de Starasbourg mais en ce moment il boude un peu, donc il faudrait attendre son retour. Sinon tu écrits très bien français, tu es là depuis quand? Salam et merci.
J'étais en France pour 3 ans, et puis je suis rentré en Afghanistan pour un an, et voilà je suis re-venue en France il y a presque une semaine.
- AZ a écrit:
- Salam,
J'y passe de temps en temps pour le boulot, et pour le peu que j'ai visité, à chaque fois je suis tombé sur des afghans. Je pense qu'il est pas faux de dire que c'est à Strasbourg que la concentration des afghans est la plus grande (je dis bien concentration et non le nombre). Par contre, ce qui est des magasins afghans...
PS: vous êtes afghan ? Ca m'étonne vraiment, ou peut être la population des afghans est concentrée dans une région/quartier de Strasbourg où je ne suis jamais allé.
A l'esplanade où j'habite et au centreville que je passe de temps en temps, je n'ai jamais vus des afghans. Mais bon, je connais un restaurant afghan en espalanade; j'y suis allé seulement une fois il y a très longtemps.
Je vais de temps en temps en Allemagne chez mes proches, et là il y a vraiment une grande population afghane assez concentrée, et les magasins des afghans y sont partout. je me demandait s'il y en a aussi à strasbourg.
et pour ta question, oui bien sûr je suis afghan. Je sais pas, je suis pas allé vers l'esplanade, mais bon si jamais j'ai l'occasion de passer encore à Strasbourg, j'irai manger chez eux. T'as leur adresse ou au moins le coins où ils sont ? Pour les afghans que j'ai rencontré, c'est surtout vers le centre de la ville: Homme de Fer, Broglie, par là quoi...Je suppose que tu sais où c'est bien sûr... | |
| | | algazel Nouveau
Nombre de messages : 8 Age : 38 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 18/09/2009
| Sujet: Re: les afghans à Strasbourg? Sam 19 Sep - 18:50 | |
| Le restaurant se trouve dans la rue Fritz Kiener. C'est juste à côté du Boulevard de la Victoire; si tu prend le tram, c'est entre l'arrêt Gallia et Université. Le tram passe de son côté et on peut même voir le restaurant. Il s'appelle "En Afghanistan".
au fait, est-que tu habites dans une autre ville alsacien? | |
| | | Juba Membre Extra
Nombre de messages : 7003 Age : 38 Date d'inscription : 20/03/2008
| Sujet: Re: les afghans à Strasbourg? Sam 19 Sep - 23:10 | |
| salam
az tu passe par strasbourg et tu va meme pas voir notre ami farouk c pas bien | |
| | | AZ Membre Extra
Nombre de messages : 3851 Age : 41 Localisation : Délocalisé Date d'inscription : 09/07/2008
| Sujet: Re: les afghans à Strasbourg? Dim 20 Sep - 7:23 | |
| Salam, - algazel a écrit:
- Le restaurant se trouve dans la rue Fritz Kiener. C'est juste à côté du Boulevard de la Victoire; si tu prend le tram, c'est entre l'arrêt Gallia et Université. Le tram passe de son côté et on peut même voir le restaurant. Il s'appelle "En Afghanistan".
au fait, est-que tu habites dans une autre ville alsacien? merci pour ces infos. Et au niveau des prix c'est correcte ? | |
| | | AZ Membre Extra
Nombre de messages : 3851 Age : 41 Localisation : Délocalisé Date d'inscription : 09/07/2008
| Sujet: Re: les afghans à Strasbourg? Dim 20 Sep - 7:28 | |
| Salam, - Juba a écrit:
- salam
az tu passe par strasbourg et tu va meme pas voir notre ami farouk c pas bien Bah le problème c'est que je ne fais que passer...Et puis si je dis pas de conneries, Farouq jan n'habite pas Strasbourg, mais Belfort (où je passe également de temps en temps). D'ailleurs la dernière fois (il y a plus de 1 mois) quand j'y suis passé, il y avait pas mal de chars et d'autres engins militaires garés près de la gare de Belfort, et prêts à être envoyés. Je me suis dis que peut-être ces engins partaient pour l'Afghanistan... | |
| | | Juba Membre Extra
Nombre de messages : 7003 Age : 38 Date d'inscription : 20/03/2008
| Sujet: Re: les afghans à Strasbourg? Dim 20 Sep - 9:31 | |
| salam
farouk il habite la campagne mais bon a mon avis ca ne lui poserait pas de pb de se deplacer pour te voir | |
| | | algazel Nouveau
Nombre de messages : 8 Age : 38 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 18/09/2009
| Sujet: Re: les afghans à Strasbourg? Dim 20 Sep - 18:33 | |
| - AZ a écrit:
merci pour ces infos. Et au niveau des prix c'est correcte ? les prix?! j'avait payé presque 15 euro pour un plat très simple: le riz avec un type de "saaland". je pense que c cher. le plus important c la qualité. et je ne l'ai pas trouvé assez bonne. | |
| | | AZ Membre Extra
Nombre de messages : 3851 Age : 41 Localisation : Délocalisé Date d'inscription : 09/07/2008
| Sujet: Re: les afghans à Strasbourg? Dim 20 Sep - 20:40 | |
| Salam, - algazel a écrit:
- AZ a écrit:
merci pour ces infos. Et au niveau des prix c'est correcte ? les prix?! j'avait payé presque 15 euro pour un plat très simple: le riz avec un type de "saaland". je pense que c cher.
le plus important c la qualité. et je ne l'ai pas trouvé assez bonne. ok, je le mettrai alors plutôt dans des restos à évité PS: je plaisante, je passerai peut-être à l'occasion. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: les afghans à Strasbourg? Jeu 24 Sep - 13:53 | |
| Les Afghans d'Alsace sont arrivés par vagues successives, décennie après décennie (Elise Bernind/CUEJ). L'exil au bord de l'Ill Ingénieur, garagiste, enseignant, médecin... près de 1200 Afghans vivent en Alsace. Installés au cœur de l'Europe, ils maintiennent des liens avec leurs familles au-delà des frontières. Ils sont 500 Afghans, massés au soir du 5 avril à la Maison du bâtiment à Strasbourg, venus de toute la France mais aussi d'Allemagne et de Hollande, pour rencontrer Ahmad Shah Massoud, chef historique de l'Alliance du Nord, qui, ce jour-là, plaide la cause de la résistance anti-taliban au Parlement européen. Foule afghane aux sentiments très partagés : aux poèmes en persan des partisans du Lion du Panchir répondent les interpellations provocatrices des opposants. Mais tous restent jusqu'à trois heures du matin. La plupart, il est vrai, ne sont pas très loin de chez eux : l'Alsace est leur terre d'exil. Former une élite Les premiers Afghans acueillis en France sont des étudiants boursiers sortis du lycée Esteqlâl de Kaboul. Voilà 40 ans, le roi Zaher Chah souhaitait former une élite capable de développer son pays. Parmi ces jeunes, sept s’inscrivent à la faculté des sciences humaines de Strasbourg pour étudier l’archéologie sous la direction de Daniel Schlumberger, Alsacien de Mulhouse, alors directeur de la délégation archéologique française en Afghanistan. Aujourd'hui, l'Alsace compte officiellement 181 réfugiés afghans, la plupart installés à Strasbourg, une trentaine seulement à Mulhouse. 50 demandes d’asile attendent dans les bureaux de l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra) cette année. Mais selon différentes associations, mille autres Afghans, les uns sans-papiers, les autres ayant obtenu la nationalité française, vivent dans la région. Ils sont arrivés par vagues successives, décennie après décennie, au gré d'une histoire tourmentée. Longue errance Les étudiants, premier noyau de la comunauté afghane locale, sont rejoints, dans les années 80, par des membres de leurs familles et d'autres francophones du lycée Esteqlâl qui quittent le pays sous occupation soviétique, grâce à un visa et un billet gratuit offerts par l’ambassade de France. La victoire des moudjahidin en 1989 et les combats fratricides qui éclatent aussitôt entraînent une troisième vague d'immigrés : des cadres du régime de Najibullah et de nombreux intellectuels, médecins et enseignants lassés par la guerre. Puis, en 1996, les taliban, nouveaux maîtres du pays, poussent, à coups de lois liberticides, des familles entières, de toutes origines sociales, à s'enfuir. Avant d’arriver en Alsace, la plupart ont longtemps erré. Des étapes plus au moins longues au Pakistan, le temps de se procurer les 10 000 dollars pour les faux passeports qui permettront de courir les chemins clandestins, Russie, Europe de l’Est, Italie, Allemagne... La majorité d'entre eux vient de Kaboul, mais aussi d’autres villes, comme Herat ou Mazar-e Charif. Beaucoup de Tadjik et de Pachtoun, peu d'Hazara et d'Ouzbek. Musulmans – 90% de sunnites et 10 % de chiites – ils pratiquent peu mais sont attachés à leurs traditions et à leur religion. Ils fréquentent surtout les Iraniens, dont ils partagent la langue et, en partie, la culture. Famille en Allemagne En Alsace, la communauté est peu soudée. Les associations fédèrent difficilement des refugiés divisés sur le plan ethnique et qui appartiennent à différentes vagues d’immigration. Une cinquantaine d'entre eux assistent régulièrement aux concerts de l’Association culturelle, à peine plus aux réunions organisées par l’antenne régionale de l’Amitié franco-afghane (Afrane). Ils sont nettement plus nombreux aux fêtes religieuses ou à celle du Nouvel an. Les deuils les rassemblent tous. Peu structurés, les Afghans, même refugiés, restent souvent méfiants les uns envers les autres. Chacun se débrouille pour accueillir ses cousins ou envoyer de l’aide à ses proches restés au pays. Beaucoup ont de la famille outre-Rhin, où résident les fameux « facteurs » afghans, qui repartent en Afghanistan chargés de lettres, de photos et d'argent. Mais à Strasbourg, carrefour européen, ils peuvent rester en contact étroit avec des parents disséminés en Suisse, Belgique ou Hollande. Le faible taux de chômage en Alsace les a aussi attirés. Bien que de nombreux réfugiés aient fait des études et soient issus des classes favorisées (médecins, professeurs, fonctionnaires), leurs diplômes sont rarement reconnus en France. Ce qui ne les a pas empêché de s'intégrer dans la région et de devenir éducateur, électricien, enseignant, ingénieur de travaux publics, garagiste ou couturier. L’un d’eux est même manager chez Mc Donald ! Cependant, le commerce n'est pas leur fort. On ne compte que trois épiceries afghanes à Strasbourg, deux à l'Esplanade, la troisième à Cronenbourg, même si le restaurant En Afghanistan à la Krutenau n'est plus seul à offrir les recettes du pays. En effet depuis septembre, Chez Stéphanie propose aussi de la cuisine afghane du côté de la Montagne Verte. |
| | | Afg4ever Membre Extra
Nombre de messages : 5090 Age : 38 Localisation : KABOUL Date d'inscription : 27/04/2009
| Sujet: Re: les afghans à Strasbourg? Jeu 24 Sep - 15:38 | |
| Les trois vies du Dr FarzanMédecin, député puis journaliste, exilé en Alsace depuis 15 ans, il s’est toujours battu pour la démocratie. Sa seule arme reste sa plume.Depuis que les bombes tombent sur les Kaboulis, Abdul Karim Farzan se mêle aux défilés organisés place Kléber. Et, à chaque rencontre, le septuagénaire aux cheveux et à la barbe d’argent prend la parole, dans sa langue natale, le dari, afin de mettre « en garde les gouvernements américains et européens contre les conflits de civilisations ». A ses côtés, son fils Wima traduit aux membres des ONG, syndicats ouvriers, LCR et Mouvement anarchiste. Les réfugiés politiques afghans, eux, ne se montrent pas. « De peur d’être catalogués comme communistes en défilant sur le parvis où se dressent les drapeaux de la LCR ou, dans d’autres circonstances, par crainte d’apparaître pro-roi ou pro-taliban », explique le docteur Farzan. Les invasions et les guerres qui hantent leur mémoire, depuis un quart de siècle, rendent difficile une expression politique. Abdul Karim Farzan tente bien de convaincre les siens de dépasser amalgames et paranoïa pour prendre position. En vain. Aussi passe-t-il son temps à écrire pour ceux qu’il a quittés, il y a dix-neuf ans. A en rester des journées entières cloîtré dans son appartement du Neuhof. « Quand je vais voir mes parents, je trouve toujours mon père en train de travailler derrière son bureau », témoigne Wima, éducateur spécialisé à Strasbourg. Trente ouvrages à son actif, 20 000 pages... Jamais édités : le docteur en médecine, qui n’a pu faire reconnaître ses diplômes en France, vit aujourd’hui d’une pension vieillesse, au Neuhof. Les meilleurs moments de sa vieDepuis cinquante ans, ce fils d’une famille de bergers pachtouns, de la région d’Herat, se bat pour que triomphent l’autodétermination, les valeurs de la démocratie et d’un islam éclairé. Dans les années 1970, Abdul Karim Farzan partait à dos d’âne enseigner ces principes dans les provinces autour de Kaboul : il n’a rien oublié de son acharnement pour obtenir des bourses d’études accordées aux premiers de la classe jusqu’à la faculté de médecine. De villages en camps, le docteur allait à la rencontre des paysans et des nomades. Il se souvient qu’à ce moment précis, « le peuple afghan comptait plus que la famille ». Après les soins, il partageait leur pain. « Les malades venaient me voir... Et les bien portants aussi ! », sourit le septuagénaire. C’est peut-être pour cela qu’il assure : « Les meilleurs moments de ma vie ne sont ni à Kaboul, ni en France, mais dans les villages de mon pays. » Auparavant, Abdul Karim Farzan avait déjà foulé les terres arides de son pays pendant les vacances du parlement. Député de la province d’Herat de 1964 à 1968 avec six membres de son parti, lors de l’instauration de la monarchie constitutionnelle, il décide que la capitale doit s’ouvrir aux campagnes. Une conviction qu’il affirme dès 1951 quand, encore étudiant à Ankara, il créé son parti, Awam (le peuple). A son retour de Turquie, Farzan enseigne et soigne au service vétérinaire et pharmacologique de l’hôpital militaire de Kaboul. Au début des années 60, il observe d’un mauvais œil la présence de plus en plus fréquente de conseillers soviétiques. « Je distribuais des tracts dans l’enceinte des bâtiments. Il était évidemment interdit de mêler politique et armée. J’ai été emprisonné à neuf reprises pour des durées de 15 jours. » En 1963, le roi Zaher Chah lui retire ses grades et ses droits civiques. « Farzan était un opposant politique actif au moment où les partis étaient illégaux. Son journal, La Voix du peuple, avait été interdit de publication pendant les années 60 à cause de ses critiques envers le roi qu’il accusait d’abandonner le pays aux Soviétiques », se souvient Abdul Hamid Mobarez, ancien conseiller parlementaire du ministre de l’Information, en exil à Paris. Alors que son parti compte jusqu’à 5000 membres, la virulence des propos du docteur Farzan lui vaut une condamnation à mort. En 1973, il est sauvé par le coup d’État de Daoud. « Aujourd’hui, il reste fidèle à son nationalisme islamique teinté de justice sociale », précise Zaher, le secrétaire de l’Association culturelle afghane de Strasbourg qui le connaît depuis trente ans. Et, « contrairement à la plupart des gens de sa génération, il n’a pas baissé les bras ». Comme ses compatriotes, il a tout perdu là-bas. « Nous sommes partis en famille comme pour dîner chez des amis, un soir de l’année 1982. Nous ne sommes jamais revenus. » Des lettres à travers le mondeQuand il arrive en Alsace en 1986 avec sa femme et ses quatre enfants, Farzan réveille La Voix du peuple. Censuré à plusieurs reprises, le titre était passé dans la clandestinité à l’aube des années 80, puis il avait sommeillé pendant trois ans quand, émigré au Pakistan, le docteur écrivait dans des quotidiens de la résistance et participait à une émission de radio, diffusée d’Islamabad à Kaboul. Aujourd’hui fabriquée de manière artisanale – quatre pages rédigées en dari sur une machine à écrire en Afghan, composées sur maquette papier, photocopiées en 200 exemplaires – sa « lettre » est envoyée aux sympathisants dispersés à travers le monde qui, eux-mêmes, la photocopient pour la distribuer à leurs proches. Jusqu’à ce que le régime communiste de Kaboul tombe en 1992, Abdul Karim Farzan en envoyait des exemplaires au bureau des représentants de la résistance à Paris. « Nous recevions chaque mois le journal de son parti. En outre, nous échangions des informations par téléphone », se souvient Mehrabodn Masatan, chargé depuis des Affaires étrangères à l’ambassade d’Afghanistan. Imam lors des funérailles
Aujourd’hui, Awam n’existe plus qu’à travers les éditions régulières de La Voix du peuple, une série d’articles, de poèmes et de copies de lettres envoyées en recommandé aux chefs de gouvernements, au Pape et même à ses opposants, tel le mollah Omar, le chef des taliban, qui appellent à « un nouvel ordre neutre ». « Mon pays a besoin d’un gouvernement d’Afghans organisé avec l’aide des Nations unies et composé de personnalités n’ayant soutenu ni le roi, ni les Soviétiques, ni les querelles de moudjahidin, ni les taliban. » Mais le nom de Farzan, si familier aux réfugiés politiques de l’Hexagone, n’a plus vraiment d’écho en Afghanistan. « De même que ses amis qui ont fui l’invasion soviétique sans jamais revenir, il risque, s’il rentre, de ne plus retrouver ses marques. La société a profondément changé, les dernières générations ne connaissent que la guerre », explique Amin Wardak, chef de guerre pachtoun en exil à Paris depuis 1995. A peine vingt exemplaires de La Voix du peuple circulent à présent en Alsace. Les Afghans connaissent le journal, mais ne le lisent plus vraiment. De son côté, l’auteur reconnaît : « J’ai réduit les courriers des deux tiers, car mes compatriotes installés dans la région ne se sentent guère concernés. » Les Afghans d’Alsace ne comprennent pas toujours l’obstination du vieil opposant. Certains lui reprochent même un radicalisme diviseur. « Farzan s’oppose pour s’opposer et il fait parler ses rancœurs personnelles contre le roi. Nous avons besoin d’être unis maintenant », affirme Wassey Bacharyar, le président de l’Association humanitaire afghane. Un sentiment qui n'est pas partagé par la majorité. Lors des funérailles, rare moment où tous les Afghans se retrouvent, le docteur Farzan ne fait-il pas aussi office d’imam. Marie Pouchin | |
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