Salam
On n'y plaisante pas dis donc...
Maintenant qu'ils sont morts, on peut dire : paix à leur âme !
Cette triste nouvelle me permet de poser une question : je me demande depuis longtemps si la loi pénale islamique (qu'il ne faut pas confondre avec la "chari'a" étant donné que celle-ci est plus vaste et qu'elle correspond en réalité à la "religion" toute entière telle que l'on entend ce mot en occident) est réellement applicable dans un État qui, quoi qu'on en puisse dire, n'est pas islamique. Depuis des années je pense à cette question et je suis toujours dans le flou...Le droit islamique est prévu pour un État islamique. or selon moi, actuellement, aucun pays musulman ne peut être dit "État islamique" à proprement parler et il suffit de rappeler deux points pour le montrer.
- un État islamique est "terre d'islam" et à ce titre il appartient, de par le droit divin, à tout ceux qui sont musulmans et ce quelle que soit leur origine, leur patrie, leur ascendance. Selon ce droit sacré, tout musulman peut, entre autres, librement entrer dans un État islamique, y vivre, y travailler exactement comme dans son propre pays...à ma connaissance, un tel n'existe pas de nos jours.
- il me semble bien que les régimes politiques actuels dans les pays musulmans ne sont pas en parfait accord avec l'esprit islamique. Toutes les royautés doivent être écartées d'emblée parce que la royauté, héréditaire ou non, n'est pas un régime islamique (et en fait il est même tout à fait contraire à l'islam à cause du pouvoir souverain et législatif que s'accorde le roi - c'est une sorte du shirk); les régimes "démocratiques" sont à rejeter avec encore plus de force parce que l'impiété de ce régime est encore plus manifeste que celle de la royauté. Là aussi, on accorde au "peuple" la souveraineté" - qui appartient à Lui seul - et on fait du peuple la plus haute autorité législative (je parle de la théorie, en pratique c'est encore pire que cela...la "démocratie" n'étant qu'une oligarchie qui ne veut pas s'avouer, donc un régime foncièrement faux, sournois et funeste). Par ailleurs, la prétendue "démocratie" s'appuie sur l'avis, les décisions de la "majorité", or le Coran défend expressément au Prophète "de suivre la majorité" (le verset doit se trouver dans la Baqara, il faut que je retrouve la référence exacte). Ce verset peut être appliqué pour motiver une condamnation sans appel de ce qu'on appelle "démocratie"...(pour bien comprendre l'aspect vraiment funeste, voire satanique de la "démocratie", il serait bon de lire Guénon parce qu'il explique réellement ce que ce régime...)
Il y a bien d'autres problèmes encore, mais ceux deux-là me suffisent pour ne reconnaître aucun État comme "islamique". Dans ces conditions, comment appliquer le droit islamique ? Doit-on considérer la charia comme un ensemble de règles disparates dont on pourrait prendre et appliquer certaines et laisser de côté, voire nier, d'autres ? Peut-on choisir les préceptes religieux qui "nous arrangent", en rejeter d'autres - celles qu'on ne comprend pas ou celles qui semblent nous nuire, ou qui nous importunent - et se forger une espèce de petite religion personnelle ? ou étatique en l'occurrence ?
Comment des États qui présentent bien peu de signes d’islamité (désolé pour la forgerie) peuvent appliquer les peines et négliger tellement les devoirs qui leur incombent ? Les lois religieuses seraient-elles sélectives ?
Je ne pose pas la question pour excuser les criminels non...ils ont commis des forfaits et en doivent subir les conséquences. Mais les gouvernements, les chefs d’État ont leur part de responsabilité dans les crimes qui se commettent dans un pays...cette part de responsabilité est proportionnelle aux efforts qu'ils déploient pour éradiquer, non pas les criminels, mais les causes de la criminalité (l'ignorance, la cupidité, désir de pouvoir, de richesse matériel, pauvreté, bestialité due à l'ignorance etc.). Bref je tais sinon c'est moi qui vais être pendu pour vous avoir saoulé par mon bavardage. C'était juste un problème qui me préoccupe depuis longtemps...
Finissons par un rappel positif : les peines légales (c'est-à-dire prévues par le droit religieux) ne sont pas vraiment des "peines" (elles ne visent pas à "faire du mal" au criminel, à le "punir", à le tourmenter etc.) mais des "châtiments" au sens étymologique du terme. Châtier (du latin "castigare") ne veut pas dire "punir" mais "purifier" (cf. chaste). Toutes les religions authentiques prévoient des châtiments pour purifier le criminel des conséquences de l'acte illicite...C'est un mal pour le corps et un bien pour le criminel lui-même (pour son âme).
(Un autre rappel : Jésus, paix sur lui, n'a jamais prononcé la fameuse phrase "que celui qui n'a jamais péché lui jette la première pierre". Cette histoire de prostituée qu'on emmène devant le prophète est une fiction ajoutée à la Bible sans doute au neuvième siècle...)