Yama Membre Extra
Nombre de messages : 548 Age : 41 Localisation : Kharâbât Date d'inscription : 09/10/2012
| Sujet: Le Souvenir d'Allah Lun 14 Mai - 14:41 | |
| Cette notion, dont découle la pratique du dhikr, et qui, selon les mots d'un maître, est la raison d'être de tous les rites religieux, signifie deux choses : d'abord, la notion de "souvenir", ou de "rappel", implique que nous avons tous eu bien évidemment la "connaissance divine" ou que nous avons "connu l'Union" à un moment donné et qu'elle a été voilée par notre descente en ce monde ou, plus justement dit, par le monde lui-même puisqu'il n'y a pas eu à proprement parler de "descente" réelle ni de "séparation". Ensuite, puisque ce "souvenir" est la meilleure forme des prières et qu'il constitue l'essence de tout rite, il indique que c'est par ce "souvenir" seul que l'"oubli" peut être définitivement aboli et que l'état originel peut être recouvré.
La notion indique donc l'état primordial de l'être, son état de cécité plus ou moins marquée dans le monde matériel et le moyen de soigner cette cécité.
Dieu ne s'est jamais "retiré", et l'homme, en vérité, n'a jamais été déconnecté de Dieu - une déconnexion d'avec Dieu provoquerait l'anéantissement immédiat de l'individu - l'homme est momentanément et partiellement voilé par rapport au divin dans le monde de la manifestation et le voile est constitue par le monde lui-même. Si le "souvenir d'Allah" est aussi important, c'est qu'il permet à l'homme d'ôter progressivement le voile et d'avoir un jour, si Dieu le veut, la vision pure de la Réalité au-delà de monde illusoire.
Cela dit, le "souvenir" ne se limite pas uniquement à la prière, à la lecture du Coran, à la pratique du dhikr, dans la vie d'un croyant, absolument tout peut en effet et devrait être souvenir d'Allah puisque le croyant est censé d'une part remplir les devoirs rituels et, d'autre part, consacrer l'ensemble de ses actes à Dieu par l'intention et par la prononciation de la formule Bismillah. Plus l'on se souvient de Lui, plus Il se souvient de nous, ce qui signifie que plus l'on sacralise ainsi sa vie, ses pensées, ses paroles, ses actes, plus on se sacralise, en un mot, soi-même, plus le "voile" perd en épaisseur et croissent les chances de le voir tomber.
Mais il se peut que le croyant, tout en faisant tout ce qu'il peut pour se sanctifier de la sorte, ne voie absolument aucun changement apparent dans sa vie quotidienne. Il devra se souvenir alors de ce proverbe : "le temps est une lime qui travaille sans bruit", et être certain que "rien n'est perdu" puisque "tout est préparation à l'étape suivante". Il est peu probable qu'une telle attitude n'ait pas d'impact sur la personne sacralisée, mais quand même ce pourrait être le cas, il y aura...disons...un "dévoilement" sublime dans les instants qui suivent la mort physique et la personne ayant mené une vie sacrée a infiniment plus de chance d'en tirer profit qu'un malheureux impie... Rien n'est perdu, "tout est préparation"... | |
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